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17. avril 2020

Protection renforcée pour les espèces migratrices

Dix nouvelles espèces rejoignent l’annexe I de la Convention sur la Conservation des Espèces Migratrices qui offre la protection la plus stricte. Parmi elles, le jaguar, le requin océanique et l’éléphant d’Asie !

Aussi précieuses que vulnérables

Les espèces migratrices voient leur habitat se fragiliser à cause des nombreuses menaces liées aux activités humaines.

De nombreux oiseaux, poissons et mammifères migrent le long d'itinéraires fixes à la recherche de nourriture ou de lieux de reproduction. Au cœur des écosystèmes, ces espèces migratrices remplissent des fonctions irremplaçables. Elles constituent les premiers indicateurs des changements écologiques, révélant les bouleversements climatiques et les niveaux de pollution. Elles rendent également de précieux services écosystémiques. Elles jouent notamment un rôle actif dans la dispersion des graines ou la pollinisation des plantes. Pour de nombreux animaux, elles sont la principale source de nourriture. Nombre d’entre elles ont une importance spirituelle et culturelle et favorisent l’écotourisme.

Toutefois, leur mode de vie les rend particulièrement vulnérables aux activités humaines. Elles dépendent de divers habitats souvent fragiles. Et de nombreux obstacles viennent entraver leurs migrations : barrages, lignes électriques, parcs éoliens, clôtures, routes, voies ferrées. À ces menaces viennent s’ajouter celles des captures accidentelles, du braconnage et de la pêche illégale, de la pollution, de la désertification, des espèces envahissantes et bien entendu, du changement climatique. Résultat, de nombreuses espèces autrefois communes se font de plus en plus rares. Parce que les espèces migratrices ne se soucient pas des frontières, il est urgent que les pays coopèrent pour mettre en place des mesures de conservation efficaces !

Un urial posé sur un rocher.
Requin océanique avec des poissons autour.
Grues cendrées en plein vol.

L'urial (à gauche) et le requin océanique (en haut à droite) font partie des nouvelles espèces migratrices inscrites dans les annexes I et II.

Freiner l’érosion du vivant

Le WWF lutte afin de faire respecter strictement les conventions comme la CITES et la CMS, indispensables à la protection des espèces migratrices.

Pour assurer un avenir sain et durable aux espèces et à leurs habitats naturels ainsi qu’aux générations futures, le WWF se consacre depuis plus de 50 ans à la lutte contre les grandes menaces qui pèsent sur notre planète. Nous protégeons la vie sauvage, en choisissant des espèces emblématiques, pour elles-mêmes - parce qu’elles sont uniques - mais aussi parce que leur protection garantit celle d’espèces avec lesquelles elles cohabitent ou permet de protéger des paysages ou des milieux qui les accueillent. Sur le terrain, nous déployons des actions pour protéger leurs habitats, restaurer et améliorer leur connectivité, faire reculer le trafic illégal des espèces sauvages prioritaires ou encore démanteler la criminalité organisée visant la biodiversité.

Nous menons aussi des actions de plaidoyer pour que les lois qui protègent les espèces sauvages soient mieux respectées, notamment celles de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) ou de la CMS (Convention sur la Conservation des Espèces Migratrices). Cette dernière, signée en Allemagne le 23 juin 1979, a pour objectif la protection et la gestion de toutes les espèces migratrices appartenant à la faune sauvage dont une fraction importante des populations franchit cycliquement de façon prévisible une ou plusieurs parties du territoire national.

Un jaguar (Panthera onca) rugissant dans la forêt

Le jaguar est dorénavant inscrit dans les deux annexes de la CMS.

Une décision salutaire

7 sur 10 des espèces migratrices nouvellement inscrites dans les annexes I et II reçoivent une très stricte protection.

Il y a un peu plus d’un mois, la troisième réunion de la Conférence des Parties (CoP13) à la Convention sur les espèces migratrices d'animaux sauvages s’est tenue à Gandhinagar en Inde. Une rencontre décisive à l’issue de laquelle des mesures de protection ambitieuses ont été adoptées pour un certain nombre d'espèces menacées.
Sur les dix nouvelles espèces ajoutées aux annexes de la CMS, sept espèces ont été inscrites à l’Annexe I qui offre la protection la plus stricte : l’éléphant d’Asie, le jaguar, l’outarde de l’Inde, l’outarde du Bengale, l’outarde canepetière, l’albatros des antipodes et le requin océanique.

L’urial, le requin-marteau commun et le requin-hâ ont été inscrits à l’Annexe II, qui énumère les espèces migratrices ayant un état de conservation défavorable et pouvant bénéficier d’une coopération internationale renforcée et d’actions de conservation.

Lors du sommet, les gouvernements ont également adopté la Déclaration de Gandhinagar, destinée à contribuer aux négociations sur l'adoption de nouveaux objectifs de conservation par la Convention sur la diversité biologique (CDB), dont la 15ème réunion de la Conférence des Parties a été reportée en 2021. Cette déclaration invite à fixer des objectifs ambitieux pour stopper le déclin des espèces, en reconnaissant notamment l'importance de la connectivité, soit les corridors écologiques reliant les différents habitats. Elle souligne également la nécessité de mettre en oeuvre des actions efficaces pour lutter contre les facteurs directs mais aussi indirects de la perte de biodiversité.
 

Tous les Effet Panda

Troupeau de zèbres (Equus burchellii), dans la Réserve Nationale Masai Mara (Kenya)

Ensemble, agissons

Pour mieux répondre à l'urgence écologique, le WWF France oeuvre à la sauvegarde des espèces emblématiques menacées.
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