Défense d’éléphants braconnés interceptées par des patrouilleurs anti-braconnage au Gabon

Lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages

Depuis 1976, le WWF renforce sa lutte contre le commerce illégal d’espèces sauvages menacées, à travers le réseau mondial de surveillance du commerce des espèces sauvages axé sur la recherche et l’action, TRAFFIC (programme conjointement créé avec l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature). En 2014, le WWF et TRAFFIC lancent une initiative conjointe de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages - la Wildlife Crime Initiative (WCI) - pour réduire durablement notamment le braconnage et le commerce illégal, à un point où les activités illégales ne menaceront plus les espèces sauvages.

 

Une criminalité environnementale sans précédent

Des massacres à répétition

Environ 25 000 éléphants sont tués chaque année, soit 3 éléphants toutes les heures.

Criminel pour la biodiversité, le commerce illicite d’espèces sauvages (animales et végétales) occupe la quatrième place des trafics transnationaux les plus lucratifs au monde (après les stupéfiants, les contrefaçons et le trafic d’êtres humains). Il est l'une des principales menaces qui pèsent sur de nombreuses espèces sauvages et peut les affecter au point de menacer leur survie. Par exemple, le braconnage des rhinocéros a atteint un sommet historique en 2014 avec 1215 rhinocéros braconnés uniquement en Afrique du Sud.

Par ailleurs, les crimes contre les ressources vivantes terrestres et marines affectent directement le développement économique, social et politique des pays concernés. Pourtant, cette forme de criminalité organisée n’est pas adressée avec une gouvernance efficace par les autorités nationales et internationales. Le commerce illégal d’espèces sauvages menacées génère chaque année entre 7 et 23 milliards de dollars de chiffre d’affaires.

Un commerce florissant, mal régulé et dévastateur

Le crime sur les espèces sauvages n’est pas celui de fermiers pauvres avec des fusils rouillés tirant sur des éléphants et des rhinocéros. Ces sont des bandes hautement organisées munies d’armes automatiques, de systèmes GPS et de bons moyens de transport. Elles sont généralement mieux équipées que les organismes d’application de la loi, et ont des liens commerciaux s’étendant aux organisations criminelles à travers le globe.

Depuis 1975, le commerce international légal des espèces sauvages, encadré par la CITES, porte sur des volumes de plusieurs centaines de millions de spécimens de plantes et d’animaux chaque année (valeur estimée à plusieurs milliards de dollars par an) permettant de soutenir une économie légale prenant en compte les nécessités d’une exploitation soutenable des ressources naturelles.

Cependant, ces dernières peuvent aussi être pillées (surexploitation du bois, braconnage…) et alimenter le commerce illégal, notamment d’espèces sauvages menacées. Ce commerce illégal, par définition ni encadré ni géré, contribue à la disparition des espèces sauvages, repose sur le braconnage et renforce les filières illicites qu’il alimente, sape les efforts des pays producteurs pour gérer durablement leur faune et leur flore et les dépossède de leur patrimoine naturel et culturel. Le WWF s’est fait un porte-parole d’une utilisation et d’un commerce durables, légaux et traçable, notamment à travers la CITES.

Depuis plusieurs années, nous constatons une recrudescence du braconnage d’espèces sauvages menacées et du commerce lié. Un drame qui affecte particulièrement les éléphants, les tigres, les rhinocéros et les grands singes. Pour ces espèces protégées, l’engrenage est infernal. Plus elles sont rares, plus leurs produits dérivés sont convoités, accentuant ainsi la pression sur les populations sauvages. Conscient de la nécessité d’avoir une approche concertée internationale pour lutter contre ce commerce illégal, un Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (incluant la CITES, Interpol, OMD, ONUDC et banque mondiale) a été créé en 2010 en vue de renforcer les systèmes de justice criminelle et d’apporter un appui coordonné, aux niveaux national, régional et international.

Aujourd’hui 182 pays ont rejoint la CITES. Cependant, de nombreux efforts restent encore à faire pour nombreux de ces pays pour qu’ils adoptent une législation nationale en adéquation avec la CITES, et qu’ils appliquent effectivement les dispositions de la CITES et des législations nationales en place, avec notamment des contrôles, surveillances, arrestations, saisies, enquêtes, poursuites, condamnations, suivi des peines, etc. C’est par des preuves d’engagements effectifs des Etats sur le terrain, que la question de la lutte contre le commerce illégal pourra être mieux traitée.

Rangers avec de l'ivoire et des armes à feu saisis, à l'extérieur du bureau du WWF à Yokadouma, dans la province de l'Est, Cameroun.

Des éco-gardes ont saisi de l'ivoire et des armes à feu et se tiennent à l'extérieur du bureau du WWF à Yokadouma, dans la province de l'Est (Cameroun)

La Wildlife Crime Initiative (WCI), une initiative visant à lutter contre la menace croissante de la criminalité liée aux espèces sauvages

Dès sa création, le WWF s’est investi dans la lutte contre le braconnage et le commerce illégal d’espèces sauvages menacées. En 1976, il créé le programme TRAFFIC pour renforcer la surveillance du commerce des espèces sauvages. En 2014, le WWF et TRAFFIC lancent conjointement la WCI qui se fixe plusieurs objectifs ambitieux.

Tout d’abord, elle vise à stopper le braconnage en concentrant les actions et efforts au niveau des sites pour sauvegarder les populations animales sur le terrain et en renforçant l’application de la loi et la prévention du braconnage. L’initiative ambitionne également de stopper les trafics par la détection, l’interception et la saisie des produits illégaux tout au long de la chaîne commerciale, et par l’arrêt et la condamnation des responsables.

Troisième objectif de la WCI, stopper l’achat en influençant les comportements des consommateurs, en particulier en Asie (Chine, Vietnam, Thaïlande…), en délivrant des messages adaptés et en réduisant le nombre de produits disponibles sur les marchés de consommation. Enfin, la WCI souhaite mobiliser la communauté internationale et influencer les processus politiques régionaux et internationaux afin de créer un environnement favorable pour stopper le braconnage, le trafic et l’achat illégal d’espèces sauvages. Ainsi, cette initiative s’attaque à l’ensemble des fléaux liés au commerce d’espèces sauvages pour le faire fléchir définitivement.

La nouvelle initiative du WWF vise à réduire :

  • le braconnage des espèces emblématiques, dans au moins 30 paysages terrestres et marins identifiés  ;
  • le commerce illégal de certains produits clés issus d’espèces de faune sauvages menacées (ivoire, corne, parties de tigres, produits de tortues marines) ;
  • la demande pour les produits d’espèces menacées en Chine (ivoire, corne de rhinocéros, produits dérivés du tigre), au Vietnam (corne de rhinocéros) et en Thaïlande (ivoire).
Éléphant d'Afrique (Loxodanta Africana)

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