Mangroves récemment plantées entre Viti Levu, près de Pacific Harbour, et Serua Island (Fidji)
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15. juin 2018

A Madagascar, la mangrove renait

Longtemps sous-estimées, les forêts bleues regagnent du terrain. Dans le delta du Manambolo, plus de 900 000 propagules de palétuvier ont été plantées par des botanistes aussi amateurs que volontaires !

Un biotope fragilisé

Essentielles au maintien de la biodiversité côtière, ces « forêts bleues » rendent des services écologiques, économiques et culturels irremplaçables.

Situées sur le littoral ouest de l’île de Madagascar, les mangroves de la région du Manambolo sont d’une importance cruciale pour les populations locales. Les habitants en dépendent pour s’alimenter, se chauffer, construire leurs habitations et même se soigner.

Les mangroves jouent également un rôle fondamental dans la résilience des écosystèmes face au changement climatique et dans la stabilisation des zones côtières. Indispensable, ce paysage n’en est pas moins menacé. Les bouleversements climatiques, ainsi que l’exploitation non durable, l’endommagent.

Et c’est l’ensemble des services écosystémiques rendus aux communautés riveraines qui est mis en péril… Selon la FAO, 3,6 millions d’hectares de mangroves ont été perdus depuis 1980, soit 20% de la superficie totale des mangroves dans le monde.

Trois personnes replantent des propagules de palétuvier à Manambolo (Madagascar)
Des villageois malgaches replantent des propagules de mangrove pour les restaurer (Madagascar)

Reboiser au profit de la nature et des hommes

Présent depuis plus d’un demi-siècle à Madagascar, le WWF s’efforce de concilier conservation et bénéfices socio-économiques via une gestion communautaire.

Présent depuis plus d’un demi-siècle à Madagascar, le WWF s’efforce de concilier conservation et bénéfices socio-économiques via une gestion communautaire. Pour cela, nous nous appuyons sur les COBA, Communautés locales de base.

Afin de préserver les biens et les services qu’elles rendent, nous menons un vaste projet de restauration des mangroves dans la région du Manambolo en identifiant les zones prioritaires, avec les communautés locales et en mettant en place un système de suivi environnemental participatif.

Nous mettons tout en œuvre pour que les populations riveraines soient le plus impliquées possible dans la préservation de leur terroir. Concrètement, nous les accompagnons en les incitant à se structurer en COBA afin de se voir confier en propre par l’Etat la gestion de leurs ressources naturelles.

Par ailleurs, conscients de l’enjeu crucial que représente la pêche pour les populations locales, nous instaurons avec elles des filières « poissons » et « crabes » durables et génératrices de revenus.

Plus de 8000 hectares protégés

Une replantation incroyable 

En tout, ces jardiniers d’un jour ont replanté près de 933 940 propagules !

Avec une météo particulièrement propice à la croissance des plants, les opérations de replantation de la mangrove se sont multipliées dans le delta du Manambolo. Communautés locales de pêcheurs, associations de jeunes, ils ont tous répondu présents pour venir planter des propagules de palétuvier, arbre roi de la mangrove, le seul en vérité à pousser dans des conditions aussi hostiles, sol mou et instable, pauvre en oxygène et soumis à la submersion répétée des eaux salées.

Les membres des comités forestiers locaux vont maintenant prendre le relais, surveillant le développement des palétuviers fraîchement plantés et collectant à l’aide d’un GPS des données précieuses qui permettront d’évaluer le succès de la campagne de restauration.

Depuis le début du projet, trois COBA ont déjà été créées, la quatrième est en cours de contractualisation. De même, un Comité régional de gestion Intégré de la Zone Côtière a vu le jour, au sein duquel les représentants des COBA et des associations riveraines peuvent faire valoir leurs droits et exercer pleinement leurs prérogatives, au même titre que tous les autres acteurs (Etat, pêcheurs, agriculteurs, pétroliers etc.).

A ce jour, plus de 8000 hectares de mangroves sont gérés efficacement par les communautés locales, plus de 150 hectares ont été restaurés et l’accès au marché régional pour les pêcheurs du site a été renforcé grâce à la formation de trois coopératives. Des résultats prometteurs qui démontrent, s’il le fallait encore, que pour préserver les mangroves, il est impératif d’impliquer les communautés locales vivant sur la côte car elles sont les premières à bénéficier des services rendus par les forêts bleues.

Tous les Effet Panda

Site de restauration Benjavilo de la mangrove de Madagascar

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