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19. juin 2020

Panda, Pangolin, même combat !

Le pangolin bénéficie désormais du même niveau de protection que le panda géant. Nous applaudissons cette décision de la Chine dans un contexte où santé humaine et vie sauvage sont menacées…

Le mammifère le plus braconné de la planète

C'est le nombre de pangolins tués en 10 ans malgré leur protection par la CITES.

Quand il se sent en danger, il se roule en boule sur lui-même et ses écailles se dressent, à la manière d’un hérisson. Le reste du temps, sa morphologie évoque plutôt celle d’un tatou. Le pangolin est un insectivore édenté, il raffole des fourmis et des termites. 

Historiquement chassé pour la consommation de sa viande, depuis peu, au Vietnam, en Chine mais aussi aux États-Unis, ses écailles sont aussi très prisées. C’est que l’on prête à ces dernières des vertus médicinales. La kératine dont elles se composent favoriserait la circulation sanguine, réduirait les inflammations, aiderait les mères à allaiter ou encore soignerait les maladies hépatiques. Bien que ces vertus n’aient absolument pas été prouvées scientifiquement, chaque année, près de 200 000 animaux sont sacrifiés. Les 8 espèces connues de pangolins vivent dans les forêts et savanes tropicales des pays d'Afrique subsaharienne, du Pakistan, de la Chine et de l'Asie du Sud-Est. Toutes sont protégées par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES). Mais le pangolin demeure le mammifère le plus braconné de la planète. En dix ans, plus d’un million de spécimens auraient été tués.

Un pangolin (Phataginus tricuspis) se repose dans un arbre creux en journée dans le parc national Odzala-Kokoua, Cuvette, RDC.
Écailles de pangolin
Rhinocéros blanc, réserve naturelle d'Ol Pejeta, Kenya

Le pangolin est braconné pour ses écailles (en haut à droite) qui auraient des vertus médicinales, tout comme le rhinocéros et ses cornes.

Mettre un terme au fléau du braconnage

Le WWF fait de la lutte contre le braconnage et le commerce illégal d’espèces sauvages menacées l'une de ses missions principales.

Dès sa création, le WWF s’est investi dans la lutte contre le braconnage et le commerce illégal d’espèces sauvages menacées. En 1976, il crée le programme TRAFFIC pour renforcer la surveillance du commerce des espèces sauvages. En 2014, le WWF et TRAFFIC lancent conjointement la Wildlife Crime Initiative (WCI), pour mettre un frein au pillage du vivant !

D’abord, combattre le fléau en s’attaquant à l’ensemble des acteurs de la filière : braconniers évidemment mais aussi intermédiaires, exportateurs, transporteurs et consommateurs. Stopper les trafics par la détection et la saisie des produits illégaux tout au long de la chaîne commerciale et par la condamnation des responsables. Nous mettons également tout en œuvre pour renforcer l’application de la loi et la prévention du braconnage. Enfin, troisième objectif de la WCI, faire baisser la demande en influençant les comportements des consommateurs, en particulier en Asie. Si l’on fait évoluer les mentalités, plus personne n’aura envie d’acheter des produits issus du braconnage. Or, sans client, le trafic périclitera…

Pangolin qui marche

Avec une protection de catégorie 1 en Chine, le pangolin bénéficie désormais de la même protection que le panda géant.

Le plus haut niveau de protection

Une lourde peine

Désormais, toute personne chassant, tuant, vendant ou échangeant le pangolin encourt 10 ans d'emprisonnement.

La Chine vient d’annoncer qu’elle renforçait la protection du pangolin. Le mammifère le plus braconné au monde a été sous le feu des projecteurs ces derniers mois en raison de plusieurs études suggérant qu’il pourrait avoir été l’hôte intermédiaire de la COVID-19, facilitant son passage de la chauve-souris à l’être humain. Si le lien n’a pas été prouvé de manière concluante, ce que la pandémie a mis en évidence, en revanche, ce sont les risques liés à la consommation des espèces sauvages vendues sur des marchés illégaux et non réglementés.

Preuve, s’il en fallait, que la lutte contre le commerce illégal ne se limite pas à protéger les animaux, elle contribue également à préserver la santé humaine. Nous saluons donc la décision de l'administration chinoise des Forêts et des Prairies qui réhausse la protection des pangolins indigènes au même niveau que celle du panda géant, devenu l’emblème de la protection de l’environnement. Concrètement, cela signifie que quiconque les chasse, les tue, les revend ou les échange, encourt une peine de 10 ans d’emprisonnement. Un signal fort envoyé aux trafiquants. L'animal a aussi été retiré de la liste officielle des ingrédients qui peuvent être incorporés dans la médecine traditionnelle, ce qui clôt la dernière faille majeure dans les efforts de protection de l’espèce. Les huit espèces de pangolin qui subsistent sur la planète sont désormais couvertes par une protection de catégorie 1 en Chine. Ce nouveau statut devrait renforcer la surveillance et la conservation du pangolin dans le pays. Ce changement devrait également contribuer à assurer une application plus stricte des lois sur la faune sauvage et des sanctions pour lutter contre le commerce illégal endémique et le braconnage des pangolins.

Tous les Effet Panda

Troupeau de zèbres (Equus burchellii), dans la Réserve Nationale Masai Mara (Kenya)

Ensemble, agissons

Pour mieux répondre à l'urgence écologique, le WWF France oeuvre à la sauvegarde des espèces emblématiques menacées.
Votre don est notre force.