La certification des forêts FSC
Le consommateur de bois, papier, biomasse-énergie... a besoin de garanties sur la légalité de l’exploitation, l’absence de lien à la déforestation, la gestion durable, la conservation de la biodiversité. Le système de certification FSC est le seul suffisamment exigeant face aux enjeux des marchés des produits forestiers, de plus en plus mondialisés et intégrés.
Pour approfondir le sujet :
Matériaux de construction (écogestes)Qu’est-ce que le FSC ?
La part des forêts certifiées FSC en 2017
Seulement 5% des forêts du monde sont certifiées FSC. En France, ce chiffre est de 0,2% (près de 40 000 ha) en 2017, principalement en forêt privée.
Forest Stewardship Council (FSC®) est une organisation non gouvernementale créée en 1993, un an après le Sommet de la Terre de Rio, par la volonté d’un groupe d’entreprises, d’associations environnementales (dont le WWF) et de représentants des droits sociaux. Sa mission est de créer et promouvoir un système de certification indépendant et performant dans tous les types de forêts (boréales, tropicales et tempérées). Un contrôle régulier des forêts et des entreprises certifiées par une tierce partie indépendante garantit l’application d’un cahier des charges de gestion responsable. Ainsi promues par un label exigeant, les valeurs des forêts sont mieux partagées et préservées.
Forte de près de 25 ans de développement continu dans le monde, la certification FSC représente aujourd’hui 195 millions d’ha certifiés dans 83 pays et 33 000 entreprises possèdent une chaîne de traçabilité FSC dans le monde. Le système FSC peut certifier la plupart des forêts d’Europe, suivant les standards nationaux négociés par les acteurs locaux.
En France, 2017 restera comme une année charnière. Celle des 10 ans d’existence du FSC en métropole, mais surtout celle de la promulgation le 16 mai 2017 du premier standard métropolitain de gestion forestière FSC. Après 6 ans d’échanges denses, attentifs et équilibrés entre les chambres économiques, environnementales et sociales, un référentiel technique correspondant aux enjeux de toutes les forêts métropolitaines a été officiellement promulgué. La certification FSC en France représente d’ores et déjà 39 600 ha et plus de 800 entreprises (chaine de traçabilité).
Le système de certification FSC, comment ça marche ?
Je soutiens simplement qu’une société suffisamment éclairée, en transformant ses besoins et ses exigences, peut modifier les facteurs économiques qui pèsent sur la terre.
Le système de certification FSC est fondé sur quelques principes simples :
- une gouvernance collégiale à tous les niveaux de décision (international comme national, conseil d’administration comme groupes de travail)
- des procédures et notes internationales cadrant les exigences du FSC (par exemple sur l’interdiction de certains pesticides ou l’implantation d’éoliennes en forêt certifiée)
- un standard international de gestion forestière (principes et critères génériques, pour une meilleure harmonisation), décliné dans chaque pays et validé par une négociation équilibrée entre les parties prenantes
- des chaînes de traçabilité garantissant au consommateur que le produit est bien fabriqué à partir de ressources provenant de forêts gérées selon les principes du FSC, en totalité (FSC 100%) ou à plus de 70% (FSC Mixte ; les 30% restant étant contrôlés plus simplement sur 5 critères permettant d’exclure les bois à risques)
- des audits préalables pour confirmer une performance de gestion au moment de la certification, puis des audits réguliers des forêts ou des chaînes de contrôle certifiées pour vérifier la performance de l’entreprise au fil des ans.
Qu’est-ce qui fait la crédibilité d’une certification ?
Un écologiste est quelqu’un qui a conscience, humblement, qu’à chaque coup de cognée, il inscrit sa signature sur la face de la terre.
Pour le WWF, trois éléments sont clés :
- Le système de prise de décisions ou qui décide ? A l’échelle du système, la gouvernance équilibrée, des audits préalables, réguliers et réalisés par une tierce partie indépendante, des procédures de réclamation et d’exclusion en cas d’infraction, la clarté de la politique d’association… font du FSC le système de certification le plus robuste (toutes ressources naturelles confondues). Les exclusions d’entreprises ayant triché sont là pour le rappeler
- L’impact, ou ce que change le FSC, qui dépend de la qualité du standard appliqué sur le terrain, de son niveau d’exigences et la valeur ajoutée des performances demandées dans un contexte donné, de la souplesse nécessaire à une adaptation aux réalités variées des contextes politiques, sociaux, économiques et écologiques des forêts. Les produits certifiés doivent permettre d’identifier en forêt une valeur ajoutée claire, et influencer les pratiques de marchés souvent de nos jours continentaux (papier, bois d’œuvre) voire mondiaux (pâte à papier, bois tropicaux…)
- Comment le certificat est-il obtenu ? Le certificat est obtenu suite à un audit effectué par une tierce partie indépendante. Seuls les cabinets ayant obtenu une accréditation sont éligibles à la conduite d’un audit FSC. Ensuite, chaque audit effectué par un cabinet habilité est vérifié par le système d’accréditation international (ASI). Le cabinet éligible est lui-même audité régulièrement pour pouvoir maintenir son accréditation
Définir un standard national en pratique : l’exemple de la France
Les principes du FSC :
1 : Respect des lois du pays
2 : Droits des travailleurs et conditions de travail.
3 : Droit des populations autochtones
4 : Relations avec les communautés locales
5 : Bénéfices générés par la forêt
6 : Valeurs et impacts environnementaux de la gestion forestière
7 : Planification de la gestion
8 : Suivi et évaluation des pratiques de gestion
9 : Hautes valeurs de conservation
10 : Mise en oeuvre pratique des activités de gestion
Les exigences du système de certification des forêts FSC sont adaptées au contexte d’un pays au travers d’un standard national négocié entre les parties prenantes. Par ce biais, les acteurs économiques, sociaux et environnementaux, de poids égal, négocient de façon à constituer un cahier des charges garantissant l’exploitation responsable des forêts.
En France, il en ressort par exemple de vraies avancées. Par exemple, une réelle prise en compte des espèces protégées et menacées a émergé. En France, le FSC facilite une intégration pratique de la biodiversité dans la gestion. Les outils d’aide à la mise en place de ces exigences, en cours de développement, rendront d’ailleurs l’acte de gestion du forestier plus simple, homogène et de qualité. De plus, ces dernières années ont été marquées par une réduction de l’artificialisation par les sylvicultures, ainsi que par la limitation des intrants et des pesticides, l’interdiction des plus dangereux et le respect d’une zone tampon de 10 m par rapport aux eaux en cas d’application. Est à noter également une meilleure gestion des espèces envahissantes avérées, dont l’interdiction de les utiliser en reboisement, ainsi que le maintien ou la restauration des milieux humides, rocheux, pelouses et landes (dont une zone tampon de plus de 10 m autour des zones humides et des cours d’eau)
Les actions du WWF
Le WWF participe, au niveau mondial et dans divers pays, au développement d’une certification des forêts FSC depuis 1994
Un engagement durable
Le WWF contribue aux instances du FSC France. Avec France Nature Environnement, nous représentons les enjeux environnementaux dans la négociation du standard national. Au sein du FSC, nous participons également au développement d’outils facilitant une prise en compte efficace du volet « biodiversité » et la qualité des suivis environnementaux. Le WWF promeut le système de certification FSC auprès des consommateurs et des acteurs économiques.
Par ailleurs, en France comme à l'étranger, nous effectuons une évaluation permanente de la mise en œuvre des standards nationaux de certification des forêts. Enfin, le WWF fait une veille et des propositions d’amélioration de la certification FSC dans chaque pays.
Nos projets actifs
Le WWF oeuvre depuis des années à ce que l’intégrité des forêts les plus importantes au monde soit enrichie et maintenue. A travers différents projets de terrain, le WWF mène des actions de conservation des forêts primaires et restauration forestière, tout en essayant de normer le marché des produits forestiers.