COP14 biodiversité : le WWF appelle à un New Deal pour la nature
Alors que le WWF alertait il y a quelques semaines sur l’effondrement de la biodiversité dans le monde avec le Rapport Planète Vivante, la 14ème Conférence des Parties (COP 14) de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (CBD) qui a lieu jusqu’au 29 novembre à Sharm-el-Sheikh est une fenêtre d'opportunité cruciale pour intensifier les efforts mondiaux pour enrayer la perte de biodiversité.
Pour approfondir le sujet :
Conférence of Parties (COP)C'est le montant estimé en milliards de dollars par an des services rendus par la nature.
Il s’agit de la dernière COP de la Convention sur la diversité biologique avant celle qui aura lieu à Pékin en 2020 et qui devra aboutir à un nouvel accord mondial pour la protection de la nature, prenant la suite des objectifs d’Aichi adoptés en 2010. C’est donc maintenant que se dessine le process qui permettra de négocier ce futur accord. C’est pourquoi, le WWF appelle les Etats à rehausser leur ambition dès cette COP14 à travers l’adoption d’une feuille de route solide, soutenue au plus haut niveau politique, qui puisse aboutir en 2020 à un accord ambitieux, avec pour objectif de mettre fin à l’érosion de la nature d’ici 2030.
Jusqu’à présent, les engagements internationaux pour la protection de la nature ne sont pas parvenus à mettre un terme à l’effondrement du vivant, faute d’engagements politiques, de mesures à la hauteur de l’urgence et d’une mise en œuvre efficace. La plupart des 20 Objectifs d'Aichi pour la biodiversité ne seront en effet pas atteints en 2020, sauf si les États accélèrent drastiquement les transformations nécessaires dans les deux ans à venir.
Or, la stabilité de notre économie et de notre société dépend de la nature et des services qu’elle nous fournit gratuitement. Nous avons besoin de la nature pour nous développer et tout simplement pour survivre. Si l’on devait payer pour de l'air frais, de l’eau potable, pour l’alimentation, le montant serait estimé à 125 000 milliards de dollars par an, soit plus que le PIB mondial (80 000 milliards de dollars/an).
Une mise en place rapide et à grande échelle est essentielle si nous voulons garantir un avenir durable à la planète et à l’humanité.
Si nous voulons parvenir à un accord mondial pour la nature en 2020, comme ce fut le cas pour l’Accord de Paris en 2015, nous avons besoin que la Convention sur la Diversité Biologique atteigne le plus haut niveau politique et développe une vision partagée par le plus grand nombre d’acteurs.
Si le WWF accueille favorablement la déclaration de Sharm-El-Sheikh adoptée samedi par les 196 Parties suite au segment de haut niveau, il appelle maintenant à passer à la vitesse supérieure pour parvenir à ce que la biodiversité soit une priorité politique au niveau international, d’ici 2020. Il appelle notamment à ce que le processus politique soit enclenché dès maintenant au niveau ministériel et que les Etats soumettent au plus vite des solides contributions volontaires pour la protection de la nature.
Dans ce cadre, la France doit faire preuve de leadership pour relever l’ambition de l’Union européenne et soutenir les pays en développement dans la réalisation de leurs contributions nationales. A ce titre, le WWF France se félicite de l’annonce de la France d’une Facilité biodiversité de 10 millions d’euros dans ce but.
Le WWF salue également le lancement de "l’agenda de l'action biodiversité Sharm el Sheik to Beijing” et s’engage à soutenir ce processus qui rassemblera des gouvernements et des entreprises pour confirmer leur engagement à mettre fin au déclin de la biodiversité et à restaurer la nature dans l'intérêt de l'Homme et de la planète.