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06. décembre 2013 — Communiqué de presse

Le Président de la République française en appelle « à la conscience des pays consommateurs » pour mettre un terme à la criminalité faunique

«Ce sont des pays pour lesquels nous avons un grand respect. Mais nous devons (…) les alerter sur les conséquences de consommations qui n’ont plus lieu d’être » a-t-il affirmé en ouverture de la table ronde dédiée à la lutte contre le trafic et le braconnage des espèces menacées, au sein de laquelle les représentants des Etats africains devaient discuter des solutions à mettre en œuvre pour protéger la faune africaine. Cette table ronde se tenait la veille du Sommet de l’Elysée pour la Paix et la Sécurité en Afrique.



« Le WWF salue les prises de position du gouvernement français en faveur de la lutte contre le trafic et le braconnage des espèces menacées » a annoncé Bas Huijbregts, Responsable de la campagne du WWF contre le criminalité faunique en Afrique Centrale.



« Les mesures annoncées par François Hollande aujourd’hui comme l’augmentation des amendes contre les trafiquants, la proposition d’une coopération renforcée avec les douanes des Etats africains, la destruction de stocks d’ivoire saisis, l’harmonisation des dispositifs juridiques dissuasifs et l’appel à un arrêt de la consommation sont des mesures qui vont dans le bon sens si l’on veut éviter une extinction des éléphants d’Afrique ou des rhinocéros » a expliqué Bas Huijbregts.



La demande croissante en ivoire d’éléphant et en cornes de rhinocéros - principalement en Asie du Sud Est - a entraîné un braconnage industriel dans le tout le continent africain.



D’après les données présentées lundi lors du sommet sur l’éléphant qui s’est tenu à Gabarone (Botswana), 22 000 éléphants ont été tués en Afrique en 2012 sur une population restante de 500 000 spécimens. L’ensemble des saisies d’ivoire en 2013 représentent 41 tonnes, un record depuis qu’il existe des statistiques sur le sujet.



La situation des populations de rhinocéros est encore plus alarmante. Plus de 800 rhinocéros ont été tués depuis le début de l’année en Afrique, sur une population totale de 25 000 têtes.



« Notre génération pourrait être celle qui aurait vu disparaître les amis parmi les emblématiques de l’Afrique : les rhinocéros, les éléphants, les hippopotames et les grands singes » a noté François Hollande tout en ajoutant que « le braconnage et le commerce illégal d’espèce va au-delà de la seule dimension environnementale mais touche en même temps à la paix et à la sécurité du contient. »



Au mois de mai, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon avait affirmé que le braconnage et le trafic illégal d’espèces menacées - avec des connexions potentielles avec le crime organisé, voir les activités terroristes - est une grave menace pour la paix et la sécurité en Afrique centrale.



Bas Huijbregts rappelle que « le lien entre braconnage et atteinte à la paix et la sécurité est maintenant bien établi. C’est la raison pour laquelle il est absolument crucial que cette question soit à l’agenda des deux jours de sommet qui vont se dérouler à Paris et que les conclusions de la table ronde d’aujourd’hui soit incluses dans la déclaration finale. En outre, même s’il convient les mesures annoncées par la France, il est impératif de ne pas oublier que c’est en Afrique que tout se joue. C’est la raison pour laquelle, nous espérons que les chefs d’Etat et de gouvernement suivront et qu’ils feront des annonces en faveur de mesures concrètes reprenant les 10 points exposés dans la déclaration de Marrakech, afin de lutter efficacement contre le braconnage et la criminalité faunique que connaît l’ensemble du continent. » 



La déclaration de Marrakech est un plan d’action en dix points qui met en avant la nécessité d’une action coordonnée, en particulier à l’échelle internationale, afin de lutter contre le trafic d’espèces menacées dans le cadre de l’ICCWC (International Consortium on Combatting Wildlife Crime) qui regroupe la CITES, INTERPOL, l’Organisation Mondiale des Douanes, la Banque mondiale et l’Office des Nations unies de lutte contre la drogue et le crime.



« La question de la corruption est la grande oubliée de la déclaration de Marrakech et du discours de François Hollande. C’est la raison pour laquelle nous appelons les chefs d’Etats et de gouvernements à s’engager dans une politique de tolérance zéro à l’égard de celles et ceux impliqués dans la criminalité faunique, dans les gouvernements et l’administration »note Bas Huijbregts.



« La création d’un représentant spécial du Secrétariat général en charge de la criminalité faunique comme l’ont proposé conjointement, en septembre, le Gabon et l’Allemagne aurait l’avantage de rendre plus comptables les gouvernements de leurs engagements internationaux »conclut Bas Huijbregts, responsable de la campagne du WWF contre le criminalité faunique en Afrique Centrale.