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19. mai 2016 — Communiqué de presse

Le WWF rappelle l’urgence d’une réduction des captures de thon albacore dans l’Océan Indien

Le WWF met en garde la Commission des Thons de l’Océan Indien(CTOI), sur le risque d’épuisement de stocks de thon albacore sans une meilleure règlementation de la pêche au thon, à quelques jours de la réunion annuelle de l’organisation qui se tiendra du 23 au 27 mai à La Réunion. 

 

Pêcheur indonésien remontant un thon albacore

Responsable de la conservation et de la gestion du thon et autres ressources marines de l’Océan Indien, la CTOI doit absolument poser des limites : réduire les captures de thon albacore de 20% et introduire des règles de contrôle de l’effort de pêche.

 

“Nous alertons la commission sur l’urgence de la prise en compte des recommandations du comité scientifique de la CTOI : réduire les captures de thon albacore de 20%. Les Etats membres doivent  immédiatement prendre des mesures afin de permettre une reconstitution des stocks de thon albacore qui sont aujourd’hui surexploités”, explique ainsi Wetjens Dimmlich, Responsable du programme Thons de l’Océan Indien du WWF.

 

Le niveau de ces stocks est passé du vert au rouge selon la dernière étude conduite et publiée par la CTOI en 2015. A cette époque, son comité scientifique prévenait d’ores et déjà la commission d’un possible effondrement des stocks au cours des 5 prochaines années si l’effort de pêche était maintenu à son niveau.



Le thon albacore est une espèce très recherchée. Il représente une part significative des exportations de la région, mais il est surexploité et nécessite à présent des mesures urgentes pour assurer son renouvellement.



“Les pêcheries bien gérées comme celle du hareng de la Mer du Nord,sont celles qui ont mis en place des règles de gestion de l’exploitation qui permette à la ressource à se renouveler..  Cela démontre qu’une réponse immédiate aux signaux d’affaiblissement des ressources permet d’éviter des mesures drastiques une fois que le mal a été fait. Le manque de règles de contrôle en Océan Indien a contribué à la situation actuelle des stocks de thon albacore” ajoute Wetjens Dimmlich.



L’industrie des produits de la mer et les communautés qui dépendent de cette pêche sont à juste titre préoccupées par les déclarations de la CTOI prédisant un effondrement des stocks dans un avenir proche car c’est une menace réelle pour leurs moyens de subsistance. 



Le mois dernier, 38 acteurs majeurs du secteur, des entreprises thonières aux distributeurs, se sont joints au WWF pour appeler à une meilleure règlementation de la pêche au thon dans l’Océan Indien. « Nous réitérons notre demande. Le thon, et en particulier le thon albacore, est une ressource alimentaire primordiale dans le monde.Des mesures doivent être prises immédiatement pour permettre la reconstitution des stocks. La commission se réunit en mai à La Réunion, en France. Elle doit absolument prendre ses responsabilités et instaurer d’urgence une meilleure règlementation, tenant compte de la situation et limitant les captures de thon dans la région » ajouteIsabelle Autissier, présidente du WWF France.



"Espérons que les délégués aient la clairvoyance d’adopter ces règles pour l’albacore mais également pour le thon listao et toutes les autres espèces dont elle est responsable afin d’éviter d’autres menaces de la sorte à l’avenir. Les Etats membres doivent coopérer afin de s’assurer que la ressource commune dont dépendent leurs communautés et leurs économies, ne soit pas menacée par un manque de gestion durable des efforts de pêche”

 

Bien que toute l’attention sera portée sur le thon albacore, les requins et les raies sont également victimes d’un niveau de pêche non durable dans l’Océan Indien, accentué par le fait que ces espèces présentent très peu de données de captures et de données biologiques.



Le WWF est très préoccupé par le sort et le manque de gestion de ces espèces dans la région et appelle également la CTOI à prendre des mesures améliorant la protection et le suivi des espèces vulnérables telles que les requins, les raies, les tortues marines, les oiseaux marins ou encore les cétacés ; et plus spécifiquement à rendre obligatoire le débarquement des ailerons de requins associés à la carcasse qui leur correspond.