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16. mars 2021 — Communiqué de presse

Lutte contre l’orpaillage illégal : le WWF salue l’engagement bilatéral du Suriname et de la France autour du fleuve transfrontalier Maroni

Situé entre la Guyane française et le Suriname, le fleuve Maroni est particulièrement touché par l’orpaillage illégal, dont le développement n’a cessé d’augmenter en l’absence de coopération transfrontalière. Le WWF salue donc la signature d’une déclaration conjointe entre le Suriname et la France pour une gestion commune du fleuve. C’est un premier pas vers une approche bilatérale effective et coordonnée dans la lutte contre ce fléau social, sanitaire et environnemental.

40% de la déforestation aurifère amazonienne se situait dans le nord-est amazonien en 2014.

Au niveau mondial, 43 millions d’hectares de forêts ont été perdus entre 2004 et 2017. Si l'agriculture intensive est la principale cause de déforestation au niveau mondial - de nombreuses zones forestières sont défrichées pour créer de l'espace pour le bétail et les cultures - d’autres moteurs de déforestation comme l'exploitation minière montent aussi en puissance. 

Ainsi dans le nord-est amazonien, l’exploitation de l’or apparaît comme le facteur majeur d’impact sur le bloc forestier : en 2014, 40% de la déforestation aurifère amazonienne se situait dans cette région

Vue aérienne du fleuve Haut-Maroni entre la Guyane et le Suriname

Le fleuve Maroni est l'une des cibles privilégiées de l'orpaillage illégal.

Le fleuve transfrontalier Maroni entre la Guyane française et le Suriname est particulièrement concerné par cette problématique. Lieu de vie de nombreuses communautés autochtones fortement dépendantes des ressources naturelles, ce bassin versant est devenu l’épicentre d’impacts majeurs (exploitation d’or par des barges entraînant la destruction des cours d’eau et des berges au Suriname, contamination des eaux par le mercure, déforestation) et le lieu de nombreux trafics alimentant l’orpaillage illégal. 

Dans son dernier bulletin d’information, le Parc Amazonien de Guyane montre qu’en janvier 2021, sur les 148 sites miniers illégaux au sein du parc, 85% d’entre eux se situent sur le bassin versant du fleuve Maroni et bénéficient d'apports logistiques transfrontaliers.

Une barge d'orpaillage sur le fleuve du Haut-Maroni, entre la Guyane et le Suriname.

85% des sites miniers illégaux du Parc Amazonien de Guyane se situent sur le bassin versant du fleuve Maroni.

Le WWF sera vigilant à ce que cet accord permette la fin de l'exploitation de minerai aurifère dans le lit et sur les berges du fleuve.

A travers ses missions sur le terrain, le WWF a également montré que l’absence de coopération entre les Etats frontaliers est utilisée par les réseaux illégaux qui se sont fortement structurés ces dernières années le long de ce fleuve, permettant à l’orpaillage illégal de perdurer en Guyane malgré la mobilisation de nombreux acteurs.

En complétant l’officialisation d’une démarcation frontalière, la déclaration conjointe entre le Suriname et la France pour une gestion commune du fleuve, laisse entrevoir la possibilité d’une approche bilatérale effective et coordonnée dans la lutte contre l'orpaillage illégal. Le WWF sera vigilant à ce que cet accord devienne opérationnel sur ces aspects dès les semaines à venir et qu’il permette notamment la fin de l’exploitation de minerai aurifère dans le lit et sur les berges du fleuve et une mobilisation transfrontalière de lutte contre la pollution de ses eaux.