Objectifs européens Climat Energie 2030 : le Conseil européen botte en touche
Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne se sont réunis aujourd’hui pour débattre du prochain cadre européen sur le climat et l’énergie à l’horizon 2030. Comme nous l’avions pressenti, le Conseil européen a botté en touche en accueillant les propositions de la Commission comme base de travail et en remettant à plus tard des décisions politiques. Le Conseil s’est donné jusqu’au mois d’octobre 2014 pour essayer d’avancer sur la préparation du cadre, qui devrait fixer un nouveau paquet d’objectifs sur la réduction des gaz à effet de serre, les énergies renouvelables et les économies d’énergie pour 2030.
Les conclusions invitent aussi le Conseil et la Commission à analyser ces prochaines semaines l’implication pour les Etats membres dans la réalisation de tels objectifs. Pour le WWF, le processus se consume semaine après semaine. En effet, la Commission avait elle-même réduit l’ambition de ses propositions en janvier dernier pour permettre au Conseil d’aboutir à un accord en mars – ce qu’il a échoué à faire.
Le WWF s’inquiète que la réticence du Conseil à prendre des décisions claires n’affaiblisse la voix de l’Union européenne sur la scène internationale sur ce dossier et n’envoie de mauvais signaux au monde économique, moteur de la transition vers une économie sobre en carbone. De plus, il est ainsi fort peu probable que l’Union européenne ne vienne en septembre avec de nouvelles annonces au Sommet Climat du Secrétaire général des Nations unies, censé donner l’élan aux négociations sur le climat vers la Conférence Paris Climat 2015.
En réaction aux conclusions du Conseil, Tony Long, directeur du bureau européen du WWF a déclaré : « En échouant à prendre des décisions claires aujourd’hui, les décideurs de l’Union européen se sont mis eux-mêmes au siège arrière des négociations sur le climat. Ils ignorent l’appel de leurs citoyens pour plus d’action sur le climat et retardent la transition nécessaire de l’Europe vers une révolution industrielle et économique, à la fois bonne pour les peuples et la Planète. Une fois de plus, nos décideurs ont mis les discussions sur le climat et l’énergie au plus bas de l’agenda. Il semble qu’ils soient incapables de traiter dans une même réunion à la fois des sujets urgents et de long-terme. »
Pour Philippe Germa, Directeur général du WWF en France : « Pour la réussite de la Conférence Paris Climat 2015 (COP21), nous espérons que les économies développées du monde puissent avancer cette année sur des contributions qui mettent le monde sur les rails d’un réchauffement planétaire inférieur à 2°C. Parce qu’elle a été pionnière sur ces dossier par le passé, l’Europe peut et doit continuer la transition vers 2030. La France doit utiliser le retard pris dans ces décisions pour tenter de rehausser l’ambition du paquet 2030. Elle joue aussi là sa crédibilité comme future présidente de la COP21. »