Le monde s’engage pour le vivant
Voici enfin une réponse politique aux cris d’alarme lancés par les scientifiques. Cette semaine, 75 leaders mondiaux se sont engagés à mettre un terme à la perte de biodiversité d’ici 2030 !
Le SOS de la nature
La nature décline à un rythme effarant et c’est ainsi notre assurance vie que nous mettons en jeu.
Depuis 1998, nous publions tous les deux ans le Rapport Planète Vivante qui mesure l'état de la biodiversité sur la planète. Cette année encore, le constat est sans appel. Selon l’IPV (Indice Planète Vivante), entre 1970 et 2016, la taille moyenne des populations de vertébrés sauvages a décliné de 68%. Autrement dit, en moins d’un demi siècle, les effectifs de plus de 20 000 populations de mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles et de poissons ont chuté des deux tiers ! En cause la destruction de l'environnement - comme la déforestation, l'agriculture non soutenable et le commerce illégal d'espèces sauvages.
L’épidémie de COVID-19 ne fait que confirmer ce que nous savions déjà : on ne peut vivre en bonne santé sur une planète malade. La destruction de l'environnement contribue à l’émergence de zoonoses, ces maladies transmises de l’animal à l’homme. Chaque jour, les activités humaines grignotent les écosystèmes naturels, réduisant le territoire des espèces sauvages qui sont amenées à se rapprocher des populations humaines, augmentant ainsi les risques de contamination.
Inverser la courbe du déclin de la biodiversité
Depuis plus de 50 ans, le WWF protège la vie sauvage.
Nous nous concentrons sur les espèces les plus vulnérables et les plus emblématiques, mais aussi sur celles qui jouent un rôle majeur au sein des écosystèmes, comme les tigres, les rhinocéros ou les ours. Nous luttons, entre autres, contre le braconnage et la destruction des habitats. Nous nous efforçons d’atténuer les conflits entre les hommes et les animaux.
Décideurs, entreprises, collectivités et citoyens, le WWF appelle à un sursaut collectif pour la biodiversité.
A l’échelle internationale, le WWF mène des actions de plaidoyer pour obtenir un véritable New Deal pour l’Homme et la Nature à la prochaine conférence des parties de la Convention pour la Diversité Biologique (CDB) des Nations Unies. Côté consommateur, nous nous efforçons de faire évoluer les habitudes alimentaires via des campagnes de sensibilisation pour promouvoir les produits labellisés et les alternatives à la viande et faire diminuer le gaspillage alimentaire.
Mettre un terme à l’érosion du vivant
A deux jours du premier sommet des Nations unies (ONU) sur la biodiversité, une soixantaine de responsables mondiaux ont signé un « Engagement des dirigeants pour la nature » dans lequel ils promettent d’œuvrer à inverser la courbe de perte de biodiversité d’ici à 2030. 10 engagements pour une action « urgente et immédiate » contre la dégradation des écosystèmes et l’extinction des espèces. Dès mercredi, à New York, lors de la conférence de l’ONU, une dizaine de nouveaux Etats ont rallié le mouvement.
Parmi les signataires, les leaders américain, indien, chinois, brésilien ou australien brillent par leur absence. Ils constituent pourtant les principaux émetteurs de gaz à effet de serre.
🌍 🤝 65 leaders mondiaux s'engagent à inverser la perte de #biodiversité d'ici 2030 lors de l'#UNGA75.
— WWF France 🐼 (@WWFFrance) September 30, 2020
🌱 🐾 Depuis 1970, la taille des populations de vertébrés sauvages a chuté de 68%. Il est temps de mettre la biodiversité au cœur de nos sociétés !#LeadersPledge4Nature pic.twitter.com/doghosj9pm
En revanche, l’Union Européenne et les chefs d'État et de gouvernement de 75 pays, y compris les dirigeants de cinq des plus grandes économies du monde, ont souscrit, eux, à l’engagement. Entre autres, la France, l’Allemagne, l’Espagne, le Royaume-Uni, le Canada, les pays d’Amérique Latine tels que la Colombie, le Costa-Rica, le Mexique mais aussi des pays d’Asie et d’Afrique.
Cette déclaration politique arrive à point nommée, quelques mois à peine avant la 15e conférence des parties (COP 15) signataires de la Convention sur la diversité biologique (CDB) reportée en raison du Covid-19 et qui se tiendra finalement du 17 au 30 mai 2021, à Kunming en Chine. Nous appelons désormais tous les dirigeants à s’appuyer sur cette ambition lors du prochain sommet des Nations Unies sur la biodiversité.