Repenser l’agriculture face aux défis de l’eau
Aujourd'hui, alors que la ressource en eau est sous tension, le secteur agricole représente la part la plus importante des usages. Face au défi d’une juste répartition de cette ressource vitale, le WWF France s’efforce de transformer notre modèle agricole et alimentaire. Nous soutenons l’agroécologie et les solutions fondées sur la nature, en accompagnant les agriculteurs et en repensant l’aménagement des paysages.
L’objectif : garantir de l’eau pour tous, aujourd’hui comme demain.
L’agriculture, moteur de la crise de l’eau
En France, 61% de la ressource en eau douce est consommée par le secteur agricole alors même que seuls 7% des terres agricoles sont irrigués.
La disponibilité en eau douce est extrêmement limitée: à peine 3 % de l’eau présente sur notre planète est douce, et une infime portion seulement est accessible pour nos usages quotidiens. Pourtant, cette ressource vitale est utilisée de manière déséquilibrée, en particulier par le secteur agricole, qui consomme 70 % de l’eau douce disponible dans le monde. En France, ce chiffre atteint 61 %, alors même que seuls 7 % des terres agricoles sont irriguées.
L'eau a la particularité d'être répartie de manière inégale à l'échelle des territoires. Sur les secteurs les plus tendus, cela crée des tensions entre les usages (agriculture, eau potable, industries) et les fragilise. La situation met sous pression les milieux naturels et aggrave la vulnérabilité des écosystèmes. Enfin, tout cela soulève des enjeux d’équité entre les régions.
Avec le réchauffement climatique, les tensions autour de la ressource en eau s’aggravent : les sécheresses se multiplient, les nappes phréatiques s’épuisent, et dès la fin de l’hiver, certaines communes se retrouvent déjà privées d’eau potable.
Ce modèle agricole intensif, couplé à des décennies d’aménagements artificiels, a réduit la capacité des paysages à retenir l’eau, accentuant les effets de la sécheresse, des inondations et de la perte de biodiversité.
Dans le sud de l’Europe, certaines zones sont déjà soumises à un stress hydrique important, l’expansion des surfaces irriguées entre 2010 et 2017 illustre une tendance préoccupante. Ce modèle agricole intensif, couplé à des décennies d’aménagements artificiels (canalisation des rivières, drainage des zones humides, arrachage de haies), a réduit la capacité des paysages à retenir l’eau, accentuant les effets de la sécheresse, des inondations et de la perte de biodiversité.
Il devient donc urgent de repenser notre système agricole.
Pour préserver l’eau et assurer sa disponibilité pour tous, il est essentiel de réconcilier agriculture, nature et gestion de l’eau à travers des modèles plus durables. Sans cette transition, nous risquons de compromettre notre capacité à répondre aux besoins en eau de l’agriculture mais aussi des milieux naturels dont nous dépendons pour notre survie.
Vers un modèle plus durable
Planter des haies, garder les sols couverts, associer arbres et cultures. Ces méthodes issues de l’agroécologie permettent de préserver les sols, de stocker l’eau, de limiter l’érosion et d’améliorer la recharge des nappes.
Pour préserver l’eau douce, ressource de plus en plus rare, il devient essentiel de repenser notre façon de produire. Le WWF France agit pour faire évoluer notre agriculture vers un modèle plus durable, capable de préserver la nature tout en répondant aux besoins des générations futures.
Cela passe par des pratiques agricoles plus respectueuses des sols et du climat. Planter des haies, garder les sols couverts, associer arbres et cultures. Ces méthodes issues de l’agroécologie permettent de préserver les sols, de stocker l’eau, de limiter l’érosion et d’améliorer la recharge des nappes. En retenant l’humidité là où elle tombe, elles rendent les cultures plus résistantes face aux sécheresses et réduisent le gaspillage.
Le WWF France accompagne les agriculteurs sur le terrain. Dans la Drôme ou les Pays de la Loire, par exemple, des projets sont menés pour tester des solutions concrètes : diagnostics sur la qualité des sols et de l’eau, aides pour s’installer autrement, ou encore phases d’expérimentation de pratiques agroécologiques.
Restaurer la nature fait aussi partie des solutions. Zones humides, rivières, tourbières… Ces milieux naturels jouent un rôle clé dans la gestion de l’eau. Ils absorbent les excès lors des fortes pluies et la relâchent en période sèche. En les réhabilitant, on limite les risques d’inondation, on renforce la biodiversité, et on garantit une ressource plus stable. 
Mais pour aller plus loin, un appui politique fort est indispensable. C’est pourquoi le WWF France appelle les décideurs à soutenir cette transition notamment dans le cadre de la future Politique Agricole Commune post 2027 ou encore à travers le futur plan français de restauration de la nature.
