La 3 D à la rescousse de la biodiversité !
Synthétiser des récifs, les imprimer en 3D et les immerger au fond de l’océan, telle est la nouvelle lubie du WWF Pays-Bas pour restaurer les écosystèmes de la mer du nord. L’objectif ? Récréer des habitats artificiels pour les poissons et les macro-invertébrés.
Des refuges indispensables
De moins en moins de récifs coralliens...
D'ici le milieu du siècle, 75% des coraux pourraient atteindre un degré de menace critique et disparaitre.
Les récifs coralliens régressent fortement et continuellement. En 2011, 60% des récifs coralliens sont menacés dans le monde. D'ici le milieu du siècle, 75% pourraient atteindre un degré de menace critique et disparaitre. Pourtant, véritables “villes à poissons”, ils abritent aujourd’hui 25% de la biodiversité marine, soit des milliers d’espèces vivantes, qu’elles soient animales ou végétales.
Aujourd’hui, la destruction des habitats, la surpêche, l’arrivée d’espèces invasives et la pollution entraînent le long des zones côtières une diminution importante de la biodiversité, notamment de la richesse en espèces. En cas de dégradation des habitats, les récifs artificiels peuvent être utilisés comme outils pour restaurer les fonds marins en prolongeant la durée de vie des espèces sous-marines qu’ils abritent…
Copie conforme
D’où le recourt à l’impression 3 D qui permet d’imiter à la perfection les récifs à l’aide de matériaux respectueux de l’environnement, tel que le grès, céramique naturel particulièrement résistant et non polluant.
En France et à Monaco, les premiers récifs artificiels, majoritairement fabriqués en béton, ont été immergés dans les années 70. Le nombre de récifs artificiels immergés en Méditerranée a considérablement augmenté à partir des années 2000. Mais la pauvreté et la simplicité du design de ces récifs artificiels ne permettait pas de mimer la complexité naturelle des habitats dégradés ou d’être adaptés aux sites.
Par ailleurs, le béton utilisé pour leur construction n’est, lui-même, pas très écologique en raison de l’utilisation fréquente d’adjuvants chimiques qui risquent d'entraîner une pollution de l'environnement à travers la contamination des organismes qui se fixeront sur les récifs artificiels.
Projets pilotes en mer du nord
Puissent ces récifs artificiels les inciter à recoloniser la zone…
A leur tour, le WWF Pays-Bas et l'ARK Natuurontwikkeling ont décidé d’expérimenter le dispositif au nord de l'île de Schiermonnikoog. Dans le Borkumse Stenen, 6 tonnes d'huîtres plates norvégiennes ont été placées au fond de l’eau, ainsi que des récifs artificiels composés de grès et imprimés en 3D.
C’est là la première tentative de restauration active de bancs d’huîtres en eau profonde. Le site a été sélectionné en concertation avec les pêcheurs qui ont accepté de suspendre leurs activités dans la zone afin de ne pas biaiser l’expérimentation.
Un deuxième projet est en cours dans le parc éolien de Gemini, au nord de Borkumse Stenen. 1 tonne d'huîtres et 9 petits cubes de recherche y ont été placés. Autrefois, les bancs d'huîtres plates couvraient environ 20% des fonds marins néerlandais de la mer du Nord.