Sur les Traces du Panda
Chaque trimestre, retrouvez en ligne Sur les traces du Panda, le journal des donateurs du WWF France accessible pour toutes et tous ici. Au menu, les sujets qui font l'actualité, un focus sur les bonnes pratiques, le témoignage exclusif de personnalités engagées. Mais aussi des brèves, des conseils pour agir, des chiffres et des citations qui nous ont interpellés. Nous n’allions quand même pas les garder pour nous…
L'édito du dernier numéro
La cigale et la fourmi
Depuis le début de l’été, le spectre de la pénurie d’eau nous hante. Dès le mois de février, l’alerte avait été donnée. Après 32 jours consécutifs sans véritable pluie, l’inquiétude est arrivée au sommet de l’État. Emmanuel Macron a appelé à un “plan de sobriété” pour l’eau, à l’image de ce qui avait été fait pour l’énergie.
Face à une sécheresse hivernale record, nous avons cherché à colmater les brèches, décidant, à la hâte, des mesures dites “d’urgence”. Dans certaines régions, plus question d’arroser ni les pelouses, ni les fleurs en jardinières ou en pots, à moins de bénéficier d’une dérogation. Bannis également le remplissage des piscines, l’alimentation des fontaines, de bassins d’ornements ou des jeux d’eau. Tout cela n’est pas sans nous rappeler une célèbre fable de la Fontaine… Les cigales, que nous sommes, ayant chanté tout l’été, sans se soucier nullement d’économiser la ressource en eau, se trouvent aujourd’hui fort dépourvues, contraintes d’endosser le rôle de la fourmi.
Car c’est précisément cela la morale de l’histoire !
Oui, pour préserver l’or bleu indispensable à la vie sur Terre, nous devons faire preuve d’une plus grande sobriété dans nos usages collectifs. Mais nous devons le faire dans la durée ! Et nous attaquer aux vraies causes, en faisant évoluer les secteurs les plus gourmands en eau, à commencer par celui de l’alimentation, pris au sens large, de l’agriculture et l’élevage jusqu’à la fabrication de la nourriture et l’approvisionnement en eau potable.
Des solutions existent qui permettent de gérer la ressource à l'économie tout en relevant le défi alimentaire. Au Niger, par exemple, les agriculteurs ont considérablement réduit les risques de sécheresse en créant de nouvelles pratiques culturales basées sur l'agroforesterie. Au Vietnam et au Cambodge, les petits maraîchers de plusieurs provinces sèches ont optimisé de 43 % leur consommation d'eau et amélioré le rendement de leurs terres de 8 à 15 %. Dans notre pays, comme dans le reste du monde, le secteur agricole n’a pas d’autre choix que de s’adapter, de se réinventer, bref, de repenser ses modes de production en profondeur et surtout, sur le long terme…