Sur les Traces du Panda
Chaque trimestre, retrouvez en ligne Sur les traces du Panda, le journal des donateurs du WWF France accessible pour toutes et tous ici. Au menu, les sujets qui font l'actualité, un focus sur les bonnes pratiques, le témoignage exclusif de personnalités engagées. Mais aussi des brèves, des conseils pour agir, des chiffres et des citations qui nous ont interpellés. Nous n’allions quand même pas les garder pour nous…
L'édito du dernier numéro
Plus de nature d'ici 2030
La dernière édition de notre rapport « Planète Vivante » vient rappeler l’ampleur dramatique de la perte de biodiversité. Entre 1970 et 2018, les populations mondiales de vertébrés, oiseaux, poissons, mammifères, amphibiens et reptiles ont décliné de 69% !
On parle davantage du changement climatique que de la disparition des espèces sauvages, mais ces deux crises sont fortement liées : la dégradation alarmante des milieux naturels les conduit non seulement à perdre leur capacité de stockage mais aussi à émettre, à leur tour, plus de gaz à effet de serre. Par conséquent, une plus grande quantité de dioxyde de carbone pénètre dans l’atmosphère, accélérant le réchauffement du globe…
De même que la hausse des températures entraîne déjà des phénomènes de mortalité massive, ainsi que des extinctions d’espèces. Tant que nous n’aurons pas compris que le réchauffement et l’érosion du vivant constituent les deux faces d’une même pièce, nous ne parviendrons à freiner ni l’un, ni l’autre.
Selon un rapport conjoint du GIEC et de l’IPBES, des terres et des océans en bon état écologique pourraient constituer jusqu’à un tiers des solutions d’atténuation des effets du changement climatique.
Ce dont nous avons besoin de toute urgence, c’est d’un objectif positif net pour réparer le vivant et non plus, simplement, de stopper sa disparition.
Nous devons atteindre un bilan « nature » positif d’ici 2030.
En d’autres termes, davantage de nature d’ici la fin de cette décennie qu’à son début. Plus de forêts naturelles, plus de poissons dans les systèmes océaniques et fluviaux, plus de pollinisateurs sur nos terres agricoles, plus de biodiversité dans le monde !
De la reconstitution des stocks de thon rouge en Méditerranée au retour du lynx dans nos massifs, en passant par la restauration de plusieurs dizaines de milliers d’hectares de mangroves à Madagascar, ou encore la protection des forêts sèches de Nouvelle-Calédonie ayant permis la régénération naturelle d’une végétation luxuriante… Les exemples où la vie sauvage a repris ses droits commencent à s’accumuler.
La nature est en train de nous démontrer qu’elle peut rebondir – et rapidement - pourvu qu’on lui en donne la chance. Avec, à la clé, d’innombrables bénéfices, pour notre bien-être mais aussi pour notre sécurité économique, alimentaire et hydrique.
Isabelle Autissier, Présidente d’honneur du WWF France