La rivière Mura abrite la plus riche biodiversité de poissons (51 espèces de poissons) et les plus grandes forêts inondables (Slovénie)

Des barrages construits le long de la Mur dévasteraient « L’Amazone d’Europe »

Depuis plusieurs décennies, la pression exercée sur les paysages fluviaux a constamment augmentée. Les populations ont redressé et régulé les rivières afin de satisfaire leurs besoins, extrayant le gravier et le sable, qui sont d’une importance capitale pour l’industrie de la construction, ou les exploitants pour l’hydroélectricité.

Des rivières sauvages devenues chaînes de réservoirs

« La plupart des cours d’eau sont victimes de la production électrique » Arno Mohl. 

Lorsqu’il était petit garçon, Arno Mohl, expert du WWF sur les questions d’eaux douces, chassaient les lézards et les grenouilles le long des rivières sinueuses d’Europe Centrale. Il attrapait, avec ses parents, des poissons le long des berges, profitant de ses merveilleux paysages et d’une vie à profusion.

À présent, il s’accroche à ses souvenirs car les rivières sauvages, qui servaient jadis d’ancrage à cette faune, ont été transformées en chaines de réservoirs.

« Vous devez voyager plus loin pour profiter de paysages fluviaux et forêts alluviales typiques de ce que l’on retrouvait par le passé dans toute l’Europe Centrale » indique Mohl. Ces rivières sont des lieux de loisirs et d’éco tourisme, et ils fournissent une eau potable ainsi qu’une protection naturelle contre les inondations. En 2011, les gouvernements des cinq pays ont signé un accord sur la protection à long terme de cette zone.

Un refuge pour espèce en danger

La rivière et l'habitat naturel menacés

8 barrages sont proposés, le premier situé à Hrastje-Mota, dévasteraient l’habitat naturel ainsi que plus de 50 kilomètres de rivière.

Malheureusement, la Mur, une étendue d’eau à plusieurs bras servant de dernier refuge pour la faune et les poissons rares comme les loutres ou le saumon du Danube, court un risque significatif de développement de barrages.  

Des espèces en danger de poissons migrateurs n’auraient plus la possibilité de monter ou descendre le courant, et la profondeur du lit de la rivière assècherait les forêts alluviales, les ruisseaux et les zones agricoles.

La perte des zones de rétention des eaux mènerait à une augmentation des risques de crues pour les communautés vivant en aval. Construire des barrages sur la Mur, et par conséquent, transformer la rivière en 8 réservoirs inertes, va de plus à l’encontre des engagements pris par le gouvernement slovène d’assurer une protection internationale de la zone.

Un aménagement contre-loi

L’aménagement de barrages sur la rivière violerait la législation slovène ainsi que les lois environnementales de l’UE.

L’année dernière, le ministère Slovène de l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire, avec le soutien du gouvernement, ont proposé que la zone rejoigne une future réserve multinationale de biosphère de l’UNESCO. Avec ses 769 000 hectares, il s’agit de la première et de la plus vaste zone protégée transfrontalière d’Europe Centrale.

La zone fait également partie du réseau européen Natura 2000, crée pour la protection des habitats vulnérables d’espèces spécifiques. Avec nos partenaires, nous demandons au gouvernement Slovène de stopper le programme des 8 barrages hydroélectriques planifiés sur la Mur.

Cette rivière doit continuer à s’écouler librement, pour les populations et la vie sauvage qui en dépendent. « En certains lieux, le paradis de mon enfance existe toujours », indique Mohl. « Nous nous battrons pour le préserver ».

Marais d'eau douce sur une île dans le parc national des Sundarbans (Bangladesh)

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