Loup européen (Canis lupus) observant des moutons, Transylvanie (Roumanie)

PastoraLoup : apaiser les conflits Homme / Loup

Présent en France, dans les alpages, le loup a une mauvaise image auprès des bergers et éleveurs qui voient leurs troupeaux attaqués par ce grand prédateur. Pendant plus de 15 ans, le WWF a soutenu le programme Pastoraloup mis en place par FERUS, l’association pour la sauvegarde des grands prédateurs. Basé sur l’éco-citoyenneté, ce programme propose une aide complémentaire aux éleveurs dans le cadre de la protection de leurs troupeaux.

Le retour du loup

De plus en plus de loups abattus

Pour 2017-2018, le tir létal de 40 loups est autorisé.

Absent sur le sol français pendant près de soixante ans, le loup a, depuis les années 1990, recolonisé nos forêts d’altitude et nos alpages. La progression de sa population et l’extension de son territoire se poursuivent. Classé comme « vulnérable », ce prédateur est protégé par les législations françaises et européennes.

Cependant, pour de rares exceptions et selon un protocole très strict dans le cas d’attaques avérées et répétées sur des troupeaux, certains individus peuvent être abattus. Les conditions ont même été assouplies par l’État au cours des dernières années et de plus en plus d’animaux sont tués dans une recherche hypothétique de limitation des attaques.

Plusieurs études remettent en cause l’efficacité des tirs de loups et leur non sélectivité. Seuls des moyens préventifs, variés et combinés, de protection des troupeaux sont efficaces pour limiter la prédation du loup.

À cette fin, le WWF France et FERUS soutiennent une position selon laquelle la conservation du loup ne pourra se faire sans l’acceptation par la profession agricole et les populations rurales concernées.

Ainsi, dès sa création en 1993, le Groupe Loup France, ancêtre de l’association FERUS dont le WWF est l'un des fondateurs, a lancé une politique de dialogue et de concertation avec le monde de l’élevage, considérant les éleveurs et bergers comme des partenaires pour une recherche commune de solutions partagées et durables.

Un loup (Canis lupus) est assis par terre au milieu d'une forêt.

Le loup est une espèce classée "vulnérable" par l'UICN et à l'Annexe I de la CITES

Promouvoir la cohabitation homme/animal

L’expérience montre que combiner plusieurs mesures de protection reste la solution la plus efficace dans la réduction des risques.

Le loup peine à asseoir une véritable et pérenne viabilité de sa population en France. Cet animal suscite bien souvent la colère des éleveurs, qui voient leurs troupeaux attaqués par ces prédateurs. Le loup représente un handicap supplémentaire pour une profession qui cumule déjà un certain nombre de difficultés techniques et économiques, a fortiori en zones de montagne. Bien qu’il soit un grand amateur d’ongulés sauvages comme, par exemple, les chevreuils, les chamois et les mouflons, le loup s’en prend aussi aux animaux d’élevage. Par conséquent, depuis son retour en France, les éleveurs sont contraints de remettre en cause leurs méthodes d’élevage et de replacer la protection de leurs cheptels au cœur de leurs priorités.

Pour cela, des mesures de prévention ont été mises en place (chiens de protection, parc de regroupement, effaroucheurs, présence humaine…). Les résultats mettent en avant une diminution sensible du nombre de victimes par attaque sur les zones de colonisation anciennes. Mais le « risque zéro » n’existe pas.

Pour les éleveurs, la mise en place de telles mesures de protection de leurs troupeaux est synonyme de coûts supplémentaires, qui peuvent être difficiles à assumer. Pour les aider, les pouvoirs publics agissent. Plusieurs programmes ont été instaurés, visant à accompagner le pastoralisme dans les zones peuplées de loups et à suivre l’évolution du nombre d’individus. Depuis 2004, le Ministère de l’Agriculture a pris en charge le financement des mesures de protection, avec l’aide de l’Union européenne.

Loup européen (Canis lupus) en captivité , Zoo de Boras (Suède)

Le loup est un redoutable prédateur à même de s’adapter à de nombreuses conditions.

Aider les éleveurs à protéger leurs troupeaux

Les bénévoles PastoraLoup facilitent l’exercice du « métier » dans les zones à loups.

Pendant plus de 15 années, le WWF a soutenu l’association FERUS qui vient en aide au monde de l’élevage au travers du projet PastoraLoup créé en 1999. Les bénévoles de ce dispositif apportent une aide supplémentaire aux éleveurs et aux bergers dans la mise en place des moyens de prévention. Le rapprochement et la collaboration entre les milieux de protection de la nature et ceux de l’élevage s’exercent à trois niveaux.

Tout d’abord, les bénévoles de FERUS contribuent à la surveillance des troupeaux. Après un stage de découverte du pastoralisme et de sensibilisation, ils participent, pour une durée qui varie entre deux et trois semaines, à la surveillance des ovins ou caprins et aux diverses tâches propres à la protection du cheptel comme le regroupement des animaux la nuit.

Les interventions d’urgence représentent le deuxième champ d’action. Si l’un des élevages partenaires est sujet à la prédation, l’association FERUS déploie un bénévole ou un groupe expérimenté pour sécuriser la zone. Ces interventions se caractérisent par des activités de surveillance, d’effarouchement, de recherche et de tri des animaux entre autres.

Enfin, les bénévoles de PastoraLoup prennent part aux chantiers d’aménagement pastoraux, comme l’installation de clôtures.

La présence de loups dans certaines zones nécessite bien souvent une réorganisation des zones pastorales. Ainsi, FERUS prend part à des chantiers de création ou rénovation d’ouvrages et équipements pastoraux. Ces chantiers ont pour objectif de rendre plus efficaces les pratiques de pâturage et de rendre le bétail moins vulnérable. Certaines de ces opérations peuvent être menées en collaboration avec d’autres acteurs institutionnels ou associatifs impliqués autour de cette thématique.

Canis lupus

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