Les élections présidentielles et législatives 2017

« La protection de l'environnement préoccupe 84% des Français. 7 Français sur 10 souhaitent que les engagements de la COP21 en matière de réduction des gaz à effet de serre soient respectés. C’est le résultat du sondage IFOP réalisé pour le WWF France en novembre 2016. Cette préoccupation rassemble désormais une "majorité culturelle". D’ici juin 2017, l’objectif du WWF France est de contribuer à inscrire dans la campagne les attentes de cette majorité et de pousser les candidats à aller plus loin dans leurs propositions environnementales »

Pascal Canfin, Directeur Général du WWF France

Nos moyens d'action

Au total, près de 800 000 personnes ont vu les #PandaLive.

  • Le dispositif #PandaLive : invitation des candidats à l’élection présidentielle (bénéficiant de soutien de parlementaires au niveau national ou européen) à répondre aux questions des 860 000 membres de la communauté du WWF France sur Facebook et Twitter.  Pendant 45 minutes les candidats ont répondu à de nombreuses questions posées par les internautes portant sur des thèmes environnementaux : transition énergétique, pollution de l’air, nucléaire, disparition de la biodiversité, pesticides, pêche, agriculture… Dans l'ordre de leur participation: Emmanuel Macron, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan et Benoît Hamon se sont prêtés à cet exercice.

Nous avons interpellé les candidats sur les grands objectifs suivants

Le cap de la transition énergétique conservé : les candidats étaient-ils prêts à conserver les objectifs de la loi sur la transition énergétique (50% de nucléaire d’ici 2025, 32% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique d’ici 2030) et, si oui, quelle était leur stratégie pour les atteindre ? Puisqu’il s’agissait de mettre en œuvre l’Accord de Paris, il était notamment primordial que les candidats proposent un plan de financement pour parvenir à une France 1.5/2 degrés, qu’ils abandonnent les projets incohérents avec cette ambition, comme l’aéroport Notre-Dame-des-Landes,  et qu’ils s’engagent sur la fin des autorisations des nouveaux permis d’exploration et d’exploitation de pétrole et de gaz, en France métropolitaine comme en outre mer, pour bien marquer le début de la fin des énergies fossiles en cohérence avec les engagements pris à la COP21.

Une transition accompagnée : le WWF soutenait la mise en place d’un contrat de transition écologique permettant de garantir l’accompagnement des salariés concernés par l’évolution et l’adaptation de leur entreprise, ou de leur secteur d’activité, à la dynamique de transition énergétique (ex : secteur du charbon, nucléaire). 

Un modèle agricole français repensé : le modèle industriel implose tant sur le plan environnemental, sanitaire qu’économique. Nous militions donc pour un nouveau contrat entre le monde agricole et la société basée sur une agriculture écologique, plus saine et plus rémunératrice pour les agriculteurs. Cela passe par une refonte en profondeur de la PAC.

La biodiversité intégrée dans les politiques sectorielles : la France a une responsabilité particulière dans la protection de la biodiversité mondiale en concentrant 10% des espèces mondiales connues grâce à ses territoires d’outre-mer.  Au même titre que le climat, il faut que la biodiversité soit intégrée dans toutes les politiques publiques (agriculture, transport, industrie, aménagement…) et donc dans la feuille de route des ministres concernés. Parallèlement, l’Agence Française pour la Biodiversité doit être renforcée. La France doit aussi arriver à relever le défi de la cohabitation entre les grands carnivores (loup, ours, lynx…) et les activités humaines. Sans quoi, elle ne saurait être crédible pour porter la protection de la biodiversité sur la scène internationale.
 
Une « économie bleue » durable : « l’économie bleue » doit impérativement être soutenable sous peine de reproduire en mer les erreurs commises sur terre. Seule une approche transversale, anticipant les impacts cumulés des différentes activités sur les écosystèmes et à même d’atteindre l’objectif européen d’un « bon état écologique » du milieu marin d’ici 2020 le permettra. La compétence sur la mer doit donc rester au ministère de l’Ecologie. Enfin, malgré les efforts, le secteur de la pêche continue de régresser ou de stagner tandis que les stocks de poissons surexploités augmentent : afin que ce secteur ait un avenir, le modèle économique actuel de la pêche, qui pousse vers la spécialisation et l’industrialisation, doit être entièrement repensé.

Des actions préventives sur la santé environnementale : la France doit continuer à avoir un rôle moteur en Europe pour la définition des perturbateurs endocriniens et pour interdire les pesticides dangereux. Pour lutter contre la pollution de l’air, 3ème cause de mortalité, il faut repenser la mobilité et l’urbanisation pour réduire les besoins de déplacement, privilégier les transports propres et réduire les émissions des véhicules. Le WWF France pousse pour que des engagements clairs et financés soient pris car la mobilité durable ne fait pas aujourd’hui l'objet d’une politique publique à la hauteur de l’enjeu tant en termes d’émissions de CO2 que d’impacts sur la santé publique.

La valorisation des bénéfices économiques de la transition écologique : aller vers un monde plus respectueux de l’environnement n’est pas une punition. C’est au contraire notre seule chance de vivre en paix et de manière prospère au 21ème siècle. Car en détruisant le capital naturel nous scions la branche sur laquelle nous sommes assis. Sortir de l’opposition habituelle entre économie et écologie fait partie des messages forts que nous faisions - et faisons toujours - passer pendant la campagne, pour changer les représentations des décideurs, publics comme privés.

Des bénévoles du WWF France participe au Die In organisé pour la sortie des résultats du rapport IPBES 3019, Paris, France.

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