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26. septembre 2016 — Communiqué de presse

300 jours après l’Accord de Paris : l’aviation civile internationale a rendez-vous avec son ambition climatique

L’aviation internationale représente à elle seule 492 millions de tonnes de CO2, soit 2% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Le secteur aérien est responsable de la même quantité d’émissions que la France.

Si les chiffres parlent d’eux-mêmes, l’aviation internationale est la grande oubliée de la COP21 puisque l'Accord de Paris ne fait aucune référence explicite au rôle de l'aviation internationale. L’Assemblée générale de l’Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) qui se tiendra du 27 septembre au 7 octobre à Montréal doit être l’occasion de rattraper cette lacune.

Même si l'Accord de Paris ne comprend pas explicitement de dispositions ni de mesures pour réduire les émissions du secteur aérien, il engage la communauté internationale à limiter l'augmentation de la température moyenne mondiale bien en-dessous de 2°C voire 1,5 °C.
Pour tenir cet objectif, il est essentiel que l’aviation arrête un plan pour réduire ses émissions d’autant plus qu’au rythme de croissance actuel, ses émissions de CO2 pourraient représenter plus d’un cinquième des émissions mondiales d’ici 2050.
 

Objectif croissance neutre en carbone à partir de 2020

A l’occasion de son Assemblée générale, l'OACI doit donc mettre en place des mesures lui permettant au moins de tenir son objectif de « croissance neutre en carbone à partir de 2020 », c’est-à-dire de plafonner la croissance de ses émissions au niveau de 2020.

Pour cela, le WWF appelle les gouvernements et industries qui se réuniront :

  • à la mise en place d’un mécanisme qui permette de compenser les émissions allant au-delà du plafond défini, dès 2020 ;
  • à adhérer à ce mécanisme dès son lancement en 2021 (pour les pays industrialisés comme pour les pays où le secteur aérien est développé) ;
  • à comptabiliser de manière transparente les émissions via ce mécanisme ;
  • à assurer l’intégrité environnementale des mesures via des critères sérieux ;
  • à prendre des actions supplémentaires pour réellement réduire leurs émissions au-delà des compensations prévues ;
  • à revoir régulièrement l’ambition climatique de l’aviation internationale.

« Avec un accord réussi à l’Assemblée générale de l’OACI, l’aviation civile internationale qui figure en bonne place dans le TOP 10 des plus gros pollueurs mondiaux serait le premier secteur à mettre en place une croissance neutre en carbone. Ce serait un signal fort de la transformation de nos économies et de l’effet d’entrainement de l’Accord de Paris.» - Pascal Canfin, directeur général du WWF France

 « 300 jours après l’Accord de Paris, l'aviation internationale doit changer de trajectoire de ses émissions, sous peine de porter une lourde responsabilité dans le dérèglement climatique mondiale. Des solutions existent déjà pour tenter de compenser la croissance de ses émissions, nous attendons maintenant des garanties quant à leur intégrité environnementale et sociale avec plus de critères de durabilité. » - Pierre Cannet, Responsable Climat, Energie et Infrastructures durables