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19. août 2021 — Communiqué de presse

A l’approche du Congrès de l’UICN, le WWF lance un appel aux décideurs pour mettre fin aux subventions publiques dommageables à la nature

39 millions d’emplois pourraient être créés si les gouvernements du monde entier décidaient d’affecter à la nature, dans le cadre de la relance économique, l’équivalent de ce qu’ils dépensent en un an dans des subventions dommageables à la biodiversité. C’est le constat sans appel du dernier rapport publié par le WWF et intitulé “Diviser par deux notre empreinte sur la nature pour protéger notre avenir”.

C'est le nombre d'emplois qui pourraient être crées grâce au développement d’un modèle économique fondé sur la restauration et la conservation des écosystèmes.

Alors que les négociations des Nations Unies sur la biodiversité s’apprêtent à reprendre le 23 août prochain, à quelques semaines de l’ouverture du Congrès mondial de la nature de l’UICN à Marseille (3 septembre) et après un été marqué par des catastrophes environnementales en cascade, le WWF lance un appel aux décideurs pour qu’ils mettent fin aux subventions publiques dommageables à la biodiversité et pour qu’ils réorientent l’ensemble des flux financiers publics et privés vers la transition écologique.

Ce rapport s’est fondé sur une modélisation, région par région, afin de quantifier le nombre d’emplois créés si l’équivalent de 500 milliards de dollars USD dépensés chaque année dans des subventions dommageables à la biodiversité étaient affectés vers des activités bénéfiques à la nature.
Alors que les flux financiers publics et privés dédiés à la biodiversité n’atteignent que 120 à 140 milliards de dollars USD par an, les gouvernements consacrent à eux seuls un montant cinq fois plus élevé au soutien d’activités humaines conduisant à une extinction dramatique des espèces sur Terre : modèles agricoles et régimes alimentaires polluants, surpêche, surexploitation forestière ou étalement urbain.

Une étude du Forum économique mondial a récemment montré que le développement d’un modèle économique fondé sur la restauration et la conservation des écosystèmes permettrait de créer près de 400 millions d’emplois sur cette décennie. Cette nouvelle étude du WWF précise la quantité d’emplois que les gouvernements du monde entier pourraient dès à présent générer s’ils commençaient par réorienter leurs dépenses dommageables à la nature. Ce premier effort pour la biodiversité ne représenterait qu’une part minime des dépenses déjà consenties par les Etats dans le cadre des plans de relance liés à la crise sanitaire (10 000 milliards de dollars USD au second semestre 2020).

Ces nouveaux résultats sont publiés par le WWF alors que les négociateurs du monde entier se retrouveront, à partir du 23 août, à l’occasion d’une troisième session de négociations internationales en vue de l’adoption d’un accord mondial sur la biodiversité. Cet accord devra formellement être adopté à l’issue de la COP15 sur la biodiversité attendue en 2022.Pour accompagner cette ambition internationale, chaque gouvernement doit agir concrètement dès à présent à domicile pour changer de modèle et préserver la biodiversité.

“Nous assistons aujourd’hui à un effondrement catastrophique de la nature lié à nos modes de production et de consommation insoutenables. Alors que les décideurs font face à des événements extrêmes en cascade cet été, ils doivent commencer par cesser de jouer les pompiers pyromanes en mettant fin aux soutiens publics dommageables à la biodiversité. La France qui accueillera le Congrès mondial pour la nature début septembre doit montrer la voie. A cette occasion, nous appelons le Premier ministre Jean Castex à annoncer la sortie des subventions dommageables à la nature dès le projet de loi de finances pour 2022.”

Pierre Cannet, Directeur du Plaidoyer au WWF France

La réaffectation des dépenses vers des pratiques durables contribuerait à réduire l'impact sur la biodiversité, à faire la transition vers une économie positive pour la nature, et à réformer notre modèle actuel de production et de consommation non durable.

Marco Lambertini, Directeur général du WWF International

"Il est aujourd’hui impératif de lutter contre l'effondrement des écosystèmes et la crise climatique, mais les gouvernements dépensent actuellement au moins 500 milliards de dollars par an en subventions pour des activités telles que l'agriculture non durable ou la surpêche qui nuisent à la nature, avec des conséquences désastreuses pour la société, l'économie et notre bien-être", "Non seulement la réaffectation de ces dépenses vers des pratiques durables contribuerait à réduire l'impact sur la biodiversité, mais elle nous aiderait également à faire la transition vers une économie positive pour la nature, et à réformer notre modèle actuel de production et de consommation non durable. En réorientant ces ressources - et le monde a montré par sa réponse à la crise du COVID-19 que des changements financiers importants sont possibles - nous pourrions enclencher un cercle vertueux vers la création de 10 000 milliards de dollars US de valeur commerciale annuelle et de 400 millions d'emplois pour la nouvelle économie positive pour la nature."

Marco Lambertini, Directeur Général du WWF International