Retour
14. mai 2014 — Communiqué de presse

Hong Kong : Destruction record de stocks d’ivoire

Le WWF et TRAFFIC se réjouissent du projet du Gouvernement de Hong Kong de procéder à la destruction, ce jeudi 15 mai, de 28 tonnes d’ivoire illégal saisies. Cette destruction est la plus importante jamais opérée à ce jour.

Hong Kong est une plaque tournante majeure du commerce illégal d’ivoire et se place au 5ème rang mondial en matière de stocks saisis. Les efforts menés par les autorités pour intercepter tout type d’ivoire illégal sont un message fort envoyé au monde entier : Hong Kong ne tolèrera plus le trafic d’ivoire.

“Cette destruction d’ivoire est le début de toute une série de mesures que devrait prendre n’importe quel pays impliqué dans les saisies d’ivoire et nous saluons cette impulsion  » a déclaré Cheryl Lo, spécialiste de la conservation  du WWF à Hong Kong.

Depuis 2000, Hong Kong a saisi près de 30 tonnes d’ivoire illégal. Et selon Elephant Trade Information System (ETIS), les autorités ont confisqué sur le territoire de Hong Kong environ 6 tonnes d’ivoire supplémentaires en provenance des pays de transit et presque deux tonnes et demi à destination des pays marchés. 

L’incinération complète de ces 28 tonnes d’ivoire prendra au minimum une année, au terme de laquelle les autorités de Hong Kong auront procédé à la destruction de la plus grande quantité d’ivoire jamais saisie. Pour rappel, d’autres destructions ont eu lieu récemment au Tchad, aux Etats-Unis, en Chine et en France.

Le WWF et TRAFFIC appellent Hong Kong à mener un audit indépendant de tous les stocks d’ivoire programmés pour destruction. En effet, les audits indépendants sont essentiels pour s’assurer que les quantités d’ivoire détruites correspondent aux quantités déclarées officiellement. 

Le WWF et TRAFFIC encouragent donc les gouvernements impliqués à développer un système de gestion des stocks d’ivoire saisis afin de s’inscrire dans le mouvement international de lutte contre le braconnage et le trafic illicite d’espèces sauvages menacées, et ainsi amplifier la prise de conscience mondiale pour lutter contre le braconnage industriel des éléphants d’Afrique. Le WWF et TRAFFIC demandent également aux consommateurs et aux voyageurs de ne pas devenir des trafiquants malgré eux.  

“Cette destruction d’ivoire est fondamentale : elle devrait être suivie de la mise en place d’un plan d’action répondant aux objectifs internationaux incluant ceux de la CITES, comme la régulation du marché de l’ivoire, le renforcement de l’arsenal juridique international et des techniques de fouille, notamment dans les cargos » rappelle le Dr Yannick Kuehl , directeur régional du Programme TRAFFIC – Asie Sud et Est. 

Des études récentes montrent que la population des éléphants d’Afrique est passée de cinq millions d’individus au début des années 1900 à environ 500.000 aujourd’hui. Ce sont près de 22.000 éléphants d’Afrique qui sont braconnés chaque année. Quant à l’éléphant d’Asie, il est désormais considéré en danger critique d’extinction, menacé par le braconnage croissant et la destruction galopante de son habitat naturel. 

Une protection efficace de la population mondiale d’éléphants passe par des mesures concrètes tant au niveau de la sensibilisation du public que de l’application et du renforcement des lois existantes. Dans les deux cas, il est impératif de renforcer la lutte anti-braconnage, en formant des éco-gardes et en leur fournissant du matériel approprié. Les autorités devraient également surveiller le commerce illégal ainsi que les routes empruntées par les trafiquants. Réduire la demande de produits manufacturés en ivoire, protéger l’habitat naturel des éléphants et réduire les conflits entre l’homme et l’animal sont également essentiels dans cette voie vers la protection de la population mondiale de l’éléphant.