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25. septembre 2017 — Communiqué de presse

Il faut agir maintenant pour enrayer la disparition imminente des dauphins du Maui

Le WWF tire le signal d’alarme sur l’extinction programmée du dauphin le plus rare du monde : le dauphin du Maui. Sans la mise en œuvre de mesures visant à sa protection, la disparition de l’espèce est imminente. 


Le WWF exhorte le gouvernement Néo-Zélandais à prendre en compte les mises en garde de scientifiques du monde entier et à assurer la survie de l’espèce via la protection intégrale de son habitat naturel : le territoire côtier. 

« Il n’y a plus que 55 dauphins en vie. Nous nous tournons donc vers nos responsables politiques car il est urgent d’agir afin de sauver l’espèce » a plaidé Chris Howe, Directeur exécutif du WWF en Nouvelle Zélande. « Au rythme où vont les choses, les générations futures ne pourront plus voir le dauphin du Maui ailleurs que dans un musée ». 

Les dauphins du Maui vivent exclusivement en Nouvelle Zélande. Plus le temps passe, plus l’espèce est menacée, non sans impact sur le rayonnement international de la Nouvelle Zélande.

« Le Comité scientifique de la Commission baleinière internationale (CBI) est actuellement en train d’étudier des textes qui prouvent que les mesures de protection annoncées par le gouvernement l’année dernière sont insuffisantes et ne permettront pas d’enrayer  l’extinction programmée de l’espèce » précise Chris Howe.

Un rapport du WWF, intitulé « Combler les lacunes de la politique de protection du dauphin le plus rare au monde » a justement été soumis au Comité. Ce rapport fait ressortir le fait que le gouvernement Néo-Zélandais a certes élargi la protection du dauphin en fonction de constations précises mais a finalement laissé des zones entières sans protection, alors que l’espèce y est également menacée. Ce dossier du WWF sera examiné lors de la 65ème réunion du Comité qui se déroulera jusqu’au 24 mai en Slovénie.  

Le Comité scientifique de la Commission Baleinière Internationale prépare un rapport qui sera officiellement présenté à la CBI lors de sa prochaine rencontre en septembre. 

Dans son rapport 2013, le Comité scientifique intègre l’idée que la disparition d’un seul dauphin causée par l’homme constitue une menace réelle d’extinction pour toute l’espèce tant sa population est restreinte. L’île de Maui doit être intégralement protégée à la fois de la pêche au filet mais également de la pêche au chalut, suite aux recommandations issues par la CBI en 2012.

Entre temps, en juin 2012, le gouvernement a annoncé la mise en place de mesures de protection. Mais elles se sont révélées insuffisantes car la pêche  - et les dangers qu’elle engendre - a toujours cours dans plusieurs zones de l’île, notamment sur la côte ouest Néo-Zélandaise et également à l’intérieur des différents ports.

Le WWF appelle le gouvernement néo-zélandais à étendre l’interdiction de la pêche au filet et au chalut à  l’intégralité du territoire Maui et à également travailler avec les communautés locales de pêcheurs pour sauver l’espèce.

« Il faut également soutenir les communautés de pêcheurs en les aidant à préparer la transition vers des pratiques plus respectueuses du dauphin. Ce n’est pas à elles seules de porter l’effort en matière de sauvegarde » a-t-il ajouté.

Le dernier recensement mené par le Département de la Conservation du gouvernement Néo-Zélandais a évalué la population de dauphins Maui adultes à 55 individus, vivant dans les eaux néo-zélandaises et a estimé que la disparition d’un dauphin tous les 10 à 23 ans porterait lourdement atteinte à la capacité de survie de l’espèce.

Les scientifiques estiment que jusqu’à 95% des décès non-naturels de dauphins du Maui sont dus aux filets de pêches dans lesquels les dauphins s’empêtrent et ne peuvent se libérer, avant de couler, tout cela pendant les activités de pêche, au filet et au chalut.

Cette semaine, le WWF lance la campagne The Last 55 afin de sauver l’espèce. Cette campagne appelle tous les responsables politiques de Nouvelle Zélande à s’engager à sauver les 55 derniers individus de cette espèce menacée, au bord de l’extinction.