Retour
08. février 2022 — Communiqué de presse

La pollution plastique des océans va quadrupler d'ici à 2050

Une nouvelle analyse commandée par le WWF fournit le bilan le plus complet  à ce jour sur l'impact et sur l'ampleur de la pollution plastique sur les espèces et les écosystèmes océaniques. Si des mesures ne sont pas prises dès maintenant, l'étude révèle que la croissance prévue de la pollution plastique est susceptible d'entraîner des risques écologiques importants dans de nombreuses régions et de nuire aux efforts actuels de protection et d'accroissement de la biodiversité.

Si la production mondiale de plastique double bel et bien d’ici à 2040 comme l’affirment les projections, la quantité de débris plastiques dans les océans aura, elle, quadruplé d’ici à 2050. A ce rythme de croissance, la pollution plastique entraînera des risques écologiques importants dans de nombreuses aires marines. Certains “points chauds de la pollution plastique”, comme la Méditerranée, la mer de Chine orientale et la mer Jaune, ou encore la banquise arctique, dépassent déjà le seuil écologiquement dangereux des concentrations de microplastiques. 

« Tout porte à croire que la contamination de l'océan par le plastique est irréversible. Une fois répartis dans l'océan, les déchets plastiques sont presque impossibles à récupérer. Ils se dégradent régulièrement et la concentration de micro et nanoplastiques continuera donc à augmenter pendant des décennies. Il est bien plus efficace de s'attaquer aux causes de la pollution plastique que de nettoyer après coup. », a déclaré Heike Vesper, directrice du programme marin du WWF Allemagne.

Étant donné l'omniprésence de la pollution plastique, presque toutes les espèces ont probablement déjà rencontré du plastique. Les effets négatifs de la pollution plastique sont déjà détectables dans la plupart des groupes d'espèces, tandis que la productivité de plusieurs des écosystèmes marins les plus importants au monde, comme les récifs coralliens et les mangroves, est fortement menacée.

Lorsque d'autres menaces, telles que la surpêche, le réchauffement climatique, l'eutrophisation ou la navigation, se superposent aux points chauds de pollution plastique, les effets négatifs sont amplifiés. Pour les espèces déjà menacées, dont certaines vivent dans ces points chauds, comme les phoques moines ou les cachalots de la Méditerranée, la pollution plastique est un facteur de stress supplémentaire qui pousse ces populations vers l'extinction.

Cette menace omniprésente et croissante pour la vie des océans ne peut être combattue que par une solution globale et systémique efficace. Plus de 2 millions de personnes dans le monde ont signé une pétition du WWF, tandis que plus de 100 entreprises mondiales, plus de 700 organisations de la société civile et 156 pays, soit plus des ¾ des États membres des Nations unies, ont également soutenu les appels en faveur d'un traité.

Le WWF appelle les nations à adopter un traité mondial juridiquement contraignant contre la pollution plastique lors de l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement de février afin d'endiguer cette crise.