Le WWF France veut accélérer la transition des flottes de véhicules d'entreprise
A l’approche du 1er janvier 2022, date d’entrée en vigueur des premiers quotas de véhicules à faibles émissions dans les flottes d’entreprises, le WWF France publie son baromètre MOB40. En donnant la parole à 40 gestionnaires de grandes flottes d’entreprises , le WWF France a cherché à mieux comprendre leur secteur afin de saisir le rythme auquel elles organisent leur transition écologique et donner des solutions pour l’accélérer.
Pour approfondir le sujet :
Mobilité durableSelon Arnaud Gauffier, directeur des programmes au WWF France « Près de 40% des véhicules achetés neufs chaque année en France, sont des véhicules professionnels. Au bout de 4 à 5 ans, ces voitures entament une deuxième vie sur le marché de l’occasion où près de 75% des ménages modestes s’approvisionnent. Le constat est simple, si les flottes d’entreprises s'électrifient, un grand nombre de français pourront avoir accès, via ce marché de l’occasion, a des voitures de faibles émissions et bon marché.»
Des ambitions encourageantes
Aujourd’hui, d’après le baromètre MOB40, si le niveau d’électrification des flottes d’entreprises sondées est faible (seulement 3% de véhicules électriques), les projections à trois ans se révèlent plus ambitieuses. En effet, d’ici 2024, les entreprises interrogées par le WWF France voient grand et souhaitent que plus d’un quart de leurs véhicules soient électriques. Une ambition supérieure à celle de l’Etat qui imposera que seulement 20% des véhicules d’entreprise soient en 2024 à faibles émissions.
Même signal encourageant à l’horizon 2030 puisque deux tiers des gestionnaires de flottes interrogés par le WWF France se disent prêts à atteindre 100% de véhicules électriques dans leur flotte, notamment si les batteries continuent de s’améliorer et le maillage de bornes de s’étoffer. Un horizon encore une fois bien plus ambitieux que celui fixé par l’Etat, qui ne vise que 70% de véhicules à faibles émissions en 2030. Des constats encourageants qui montrent pourtant un décalage d’ambition qui va ralentir la transition du parc automobile français.
Des solutions à mettre en œuvre
Le baromètre MOB40 a également permis de relever que les entreprises commencent à organiser le report modal de leur salariés vers des mobilités plus actives, elles connaissent davantage le profil de roulage de leurs salariés et mesurent plus finement le niveau d’émissions associées à leur déplacement. Néanmoins, les gestionnaires de flottes restent confrontés à des défis de taille, qui les empêche à ce jour d’accélérer leur transition :
- Les entreprises sont sous-équipées en borne de recharge pour voitures électriques : seule la moitié des sondés possèdent au moins une borne pour deux véhicules ;
- Les entreprises manquent de retours d’expérience sur le coût d’utilisation, de maintenance et de la dépréciation du véhicule entreprise ;
- Les entreprises privilégient l’achat de véhicules hybrides rechargeables qui émettent en réalité deux à quatre fois plus d’émissions de CO2 que ce qui est annoncé par les constructeurs.
Les résultats de ce nouveau baromètre permettent de formuler un constat clair : il faut accélérer la transition des flottes d’entreprises. Pour ce faire, le WWF France appelle :
- Le gouvernement à réformer la fiscalité sur les véhicules de société, au travers de la prochaine loi de finances, pour rendre plus attractif l’option électrique et pour limiter la progression fulgurante des hybrides rechargeables. Le gouvernement français doit aussi inciter les entreprises à renforcer leurs trajectoires de verdissement des flottes pour atteindre 100% de véhicules à très faibles émissions d’ici 2030.
- Les loueurs de longue durée et les constructeurs automobiles à participer à l’effort de déploiement des infrastructures de recharge, à travers un soutien financier et l’accompagnement technique des gestionnaires de flottes.
- Les gestionnaires de flottes à choisir en priorité des véhicules électriques plutôt que l’hybride rechargeable. Ils ont aussi un grand rôle à jouer pour convaincre leurs collaborateurs au changement de pratiques de mobilité, à travers les plans de mobilité entreprises et les politiques RSE.