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15. octobre 2019 — Communiqué de presse

Malus auto : les députés voteront-ils pour des véhicules plus économes et moins polluants ou pour le lobby automobile ?

Alors que s’amorcent les débats en séance plénière autour du Projet de loi de finances pour 2020 à l’Assemblée nationale, la proposition d’un malus au poids sur les voitures neuves est sur la table.

Alors que s’amorcent les débats en séance plénière autour du Projet de loi de finances pour 2020 à l’Assemblée nationale, la proposition d’un malus au poids sur les voitures neuves est sur la table. Pour nos organisations, c’est une mesure indispensable pour réorienter le marché automobile vers des véhicules réellement moins émetteurs et plus adaptés aux besoins des citoyens, alors que le nombre de 4×4 urbains (SUV) explose. Les députés doivent résister aux sirènes des lobbies de l’industrie automobile.

Des voitures de plus en plus lourdes

En moyenne, les voitures neuves ont pris 10kg par an depuis 50 ans… soit un bond de 50 % ! Les SUV gagnent des parts de marché chaque année et représentent désormais plus d’un tiers des ventes en France, tant et si bien que les progrès d’allègement et de rendement des moteurs ont été purement et simplement annulés.

Voiture et SUV à Paris

Les émissions de CO2 des véhicules de nouveau à la hausse

Les émissions de CO2 à l’échappement des véhicules neufs vendus en France sont reparties à la hausse depuis 2016, en raison de la croissance du marché SUV, de manière contradictoire avec les réglementations européennes. Plus un véhicule est lourd, plus il consomme du carburant et plus il émet de gaz à effet de serre, depuis sa production jusqu’à sa fin de vie. Sur leur durée de vie, les véhicules lourds ont donc une empreinte carbone bien plus élevée que les véhicules légers, d’où la nécessité de dissuader leur achat, et leur production, en amont. Ce principe s’applique aussi aux véhicules électriques et hybrides rechargeable, afin d’éviter de se retrouver avec des modèles surdimensionnés. En effet, une voiture électrique émet 2 à 3 fois moins de gaz à effet de serre sur l’ensemble de son cycle de vie par rapport un une voiture essence ou diesel. Si et seulement si les batteries sont produites dans de meilleures conditions, par exemple en Europe, et ne sont pas surdimensionnées.

Les SUV, aussi une source d’insécurité routière

De plus en plus de voix s’élèvent contre le danger que représentent les SUV sur la route. Des chercheurs canadiens ont calculé que le taux risqué de décès était augmenté de 224 % à cause de l’utilisation d’un SUV (à partir d’une étude portant sur 3 millions d’accidents de la route).

Le marché de l’automobile fait fausse route : une réaction politique est nécessaire

Le malus auto est un outil clé pour orienter le marché de l’automobile. Or, depuis quelques années, le marché automobile s’éloigne des besoins des automobilistes, en misant sur des véhicules de plus en plus lourds, de plus en plus chers, et toujours aussi polluants. Les recettes du malus pourront permettre de financer de réelles solutions pour les particuliers et les professionnels : un accès favorisé aux véhicules économes et moins polluants et à d’autres solutions de transports.

Une position du lobby automobile français incompréhensible

Les ONG environnementales appellent donc les députés à résister à l’influence du lobby automobile opposée au “malus au poids” et à se saisir de cette opportunité pour rediriger l’industrie automobile dans une direction favorable au climat et aux citoyens.

La réaction du lobby automobile français, qui s’oppose à cette mesure, est d’autant plus incompréhensible que cette mesure aurait comme bénéfice d’avantager les constructeurs qui produisent des véhicules légers. Or, les véhicules vendus par les constructeurs français font justement parti des modèles les plus légers sur le marché. Ce malus au poids pourrait donc bénéficier à l’industrie automobile française.