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22. octobre 2015 — Communiqué de presse

Quel mécanisme de l’ambition pour rattraper le retard pris dans l’action climatique ?

Alors que s’achève demain à Bonn le dernier round de négociations avant la COP21 et que les pays s’entendent à dire que le texte sur la table manque d’ambition, le WWF présente les bases d’un mécanisme de l’ambition capable de rattraper le retard pris dans l’action climatique sans attendre l'entrée en vigueur en 2020 de l'accord de Paris.

Pour avoir une chance de maintenir la hausse de la température mondiale bien en-dessous de 2°C, le pic des émissions de gaz à effet de serre doit être atteint d’ici à 2020 (5ème rapport d’évaluation du GIEC - 2014). Malheureusement, sur la base des intentions de contribution déposées par environ 150 pays avant la COP21, l'Agence Internationale de l'Energie affirme qu'aucun pic ne pourra être atteint avant 2030. Ce retard pris dans l’action, estimé à 8-10 milliards de tonnes d’émissions de CO2 par an d’ici 2020 (Emissions Gap Report, PNUE 2014), doit être rattrapé sans attendre pour éviter les pires impacts du changement climatique.

Articulé autour de périodes de 5 ans, ce mécanisme devrait permettre à la fois d’examiner et de revoir à la hausse les engagements des pays et de limiter le risque de les voir se fixer des objectifs nationaux de lutte contre le changement climatique de leur côté, en dehors d’un cadre international prenant en compte les enjeux liés à l’équité et la science.

Le texte actuellement sur la table avance des options qui pourraient être renforcées pour construire les rouages d’un véritable mécanisme de l’ambition tout au long de ces périodes de 5 ans (cf. infographie ci-dessous).

Le WWF a identifié trois leviers pour accélérer et rattraper le retard pris dans l’action :

  • un renforcement de la coopération entre les pays : les pays développés, qui portent au niveau mondial une forte responsabilité dans le dérèglement climatique en cours, doivent démontrer qu’ils accélèrent la mise en œuvre et l’amplification de leurs objectifs. Il s’agit aussi d’identifier des opportunités de collaboration entre les pays pour aider les pays en voie de développement, financièrement et technologiquement, à atteindre les objectifs les plus ambitieux.
  • une consolidation du processus d’examen technique pour évaluer les potentiels d’atténuation et d’adaptation des pays et les traduire par une mise en œuvre d’initiatives et d’actions concrètes sur le terrain, notamment dans les secteurs des énergies renouvelables, des économies d’énergie ou de la lutte contre la déforestation.
  • un agenda de l’action pérenne et de haut niveau : le Lima Paris Action Agenda a mis en évidence l’importance des actions de court terme et encourage la coopération entre les acteurs non-étatiques et les gouvernements. Sur ce modèle, deux “champions”, figures politiques de haut-niveau nommées par les Présidences de la COP, pourraient animer la mobilisation au plus haut niveau de tous les acteurs et la mise en œuvre des initiatives.