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18. mars 2021

Au Canada le saumon royal se réinstalle

En restaurant sa zone de frai, le WWF Canada et la Première Nation Katzie ont incité le saumon quinnat à revenir dans la rivière Pitt. Pour le plus grand bonheur des peuples autochtones et des écosystèmes riverains.

Une espèce convoitée

Selon les estimations la population de saumon atlantique a été divisée par deux en vingt ans.

Particulièrement prisé, le saumon est l’une des espèces les plus consommées dans le monde. Au paléolithique, il était tellement abondant qu'on l'utilisait pour nourrir les cochons. Aujourd'hui, les méthodes de pêche modernes et l'élevage commercial du saumon menacent la survie des espèces sauvages. Les stocks ont atteint des niveaux vraiment bas, voire critiques dans certains endroits. En vingt ans, la population de saumon atlantique a été divisée par deux selon les estimations.

Au-delà de la surpêche, bon nombre de facteurs sont en cause, comme la pollution, les modifications de l'environnement, la détérioration des habitats en eau douce et les perturbations des routes migratoires. Ces véritables globe-trotters peuvent nager plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de kilomètres pour retourner à l’endroit où ils sont nés afin de s’y reproduire. Mais ce périple n’est pas sans danger. Barrages, microcentrales, ponts... Les fleuves sont parsemés de toutes sortes d'embûches retardant ou empêchant la migration des saumons. Ainsi beaucoup d'entre eux n'atteindront jamais les frayères, ce qui met en péril la régénération de l’espèce !

Un saumon royal (Oncorhynchus) est en train de sauter dans une rivière.

Le saumon est l'une des espèces les plus consommées au monde.

Promouvoir une pêche durable

Pour empêcher que ce poisson emblématique, et bien d’autres, ne disparaissent, le WWF prône une « pêche durable » qui permette de prélever des poissons sans porter préjudice au renouvellement et à la pérennité des stocks, tout en assurant un revenu aux pêcheurs et aux communautés littorales qui en dépendent.

Nous défendons notamment nos positions auprès des groupes responsables de la gestion de la santé des océans, telle que l’Organisation pour la conservation du saumon de l'Atlantique nord (OCSAN). Nous plaidons aussi pour un contrôle plus efficace des saumons d’élevage afin de limiter les effets indésirables de la salmoniculture : rejets d’effluents, transmission de maladies et propagation de parasites. Enfin, nous menons des campagnes de sensibilisation et des actions de plaidoyer pour convaincre pêcheurs, producteurs, transformateurs, revendeurs et consommateurs d’améliorer leurs pratiques et de choisir du poisson issu d’une production responsable.

Vue aérienne de la Forêt pluviale de Great Bear en Colombie-Britannique.
Un saumon (Oncorhynchus) sort sa tête de la rivière au Canada.

Grâce au projet de restauration sur le ruisseau Blue, les saumons quinnats (Oncorhynchus tshawytscha) sont revenus en Colombie-Britannique.

Le saumon revient au Canada

Grâce au premier succès sur la rivière Pitt, la collaboration entre le WWF Canada et la Première Nation Katzie va se poursuivre pour restaurer d’autres aires de la région.

Le saumon naît en eau douce et entreprend une longue migration vers les eaux salines pour se nourrir et arriver à maturité. Après quelques années dans l’océan, il utilise son excellent odorat pour retrouver l’endroit où il est né afin d’y frayer. Mais en Colombie-Britannique, un triste record a été atteint en 2020, celui de la plus basse quantité de saumons rouges enregistrée dans la zone. Cette année-là, les femelles ne sont pas revenues déposer leurs œufs pour les faire féconder par les mâles dans leur rivière natale. Les populations de saumon quinnat (ou saumon royal), l’une des espèces de poissons les plus répandues au Canada, ne sont pas mieux loties. Le nombre d’adultes reproducteurs au sein de leur population a chuté de 3 500, dans les années 1960, à 75 en 2018. Un drame pour les communautés autochtones qui dépendent de l’espèce pour subvenir à leurs besoins, mais aussi pour l’économie locale et l’environnement. 

En partenariat avec les riverains, en particulier la Première Nation Katzie, nous avons donc initié un projet de restauration, concentrant nos efforts sur le ruisseau Blue, affluent du cours supérieur de la rivière Pitt, car il constitue une aire de frai du saumon quinnat. Cette frayère avait été perturbée par un glissement de terrain, elle-même engendrée par des pratiques non durables d’utilisation du sol. Nous avons notamment enlevé des barrières qui faisaient obstacle au courant, stabilisé le pied du glissement de terrain et relevé les berges pour prévenir de futures inondations. Une fois le débit et le lit du site de frai restaurés, les saumons quinnats sont rapidement revenus et sont même remontés en amont de l’aire endommagée. Forts de ce succès irrécusable, nous avons développé, toujours en partenariat avec la Première Nation Katzie, un plan pluriannuel pour restaurer d’autres aires de la région. 

Tous les bilans convergent : depuis plusieurs décennies, les populations de chaque espèce de saumon sauvage sont en voie de régression sur l’ensemble de leur aire naturelle de répartition. Mais tout n’est pas perdu ! Une seule femelle est capable de libérer 1000 à 5000 œufs. Recréer les conditions adéquates peut donc souvent mener à de considérables revirements !

Tous les Effet Panda

Saumons rouges dans le Parc National Katmai

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