Wallabies des rochers (Petrogale lateralis), Australie occidentale
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29. juin 2018

Un bond en avant pour le wallaby des rochers

Le petit kangourou, qui avait déserté la zone, a été réintroduit avec succès dans le Parc National de Kalbarri. Avec une population de plus de 70 individus, l’espèce reconquiert peu à peu son milieu naturel. Récit d’une renaissance.

Un acrobate sur le fil

Les wallabies peuvent faire des bonds de plus de 4 mètres de haut !

En les voyant bondir au loin de rocher en rocher, les premiers colons d’Australie les ont tout d’abord pris pour des chats, d’où leur nom scientifique, Petrogale, qui signifie « chat des rochers ». Particulièrement adaptés aux reliefs accidentés, les wallabies peuvent sauter jusqu’à 4 mètres. Les falaises sont leur terrain de jeu.

Autrefois chassé pour sa fourrure et sa chair, aujourd’hui, le marsupial souffre avant tout de la destruction croissante de son espace vital au profit de l’élevage, de l’agriculture et de l’industrie, mais aussi en raison des incendies, véritable fléau dans ces régions. De même, il doit de plus en plus rivaliser avec du bétail, des chèvres sauvages et des lapins pour son alimentation. Cette compétition le pousse à chercher de la nourriture hors de son habitat naturel. Les wallabies des rochers n'avaient pas d'ennemis naturels jusqu'à l'introduction des renards au 19e siècle qui, plus rapides et plus rusés, ont décimé des populations entières. En Nouvelle-Galles du Sud, par exemple, il ne reste que deux colonies de wallabies des rochers à pied jaune, séparées de 10 km environ. Dans cet Etat, l’espèce est considérée en danger d’extinction.

Famille de wallabies des rochers
Wallaby des rochers à pieds noirs

Pour une population viable

Protéger les pétrogales, c’est avant tout préserver leur habitat naturel. C’est pourquoi, nous faisons barrage aux projets de développement qui empiètent sur leur espace vital. Nous menons également des campagnes de sensibilisation auprès des communautés riveraines pour leur faire prendre conscience des services écologiques rendus par les marsupiaux, et donc de la nécessité de s’impliquer dans leur protection.
Avec les organisations locales, nous effectuons des recensements pour évaluer l’état des populations et nous mettons sur pied des projets de « translocation » - nous réintroduisons des animaux dans leur milieu naturel pour permettre aux colonies existantes de s’étoffer. 

Via la « coalition des espèces menacées », nous prenons part à différents projets visant à lutter contre les feux, à renforcer la surveillance des populations de wallabies des rochers à queue de pinceau, à mieux réguler les prédateurs ou encore à améliorer la cohabitation entre les propriétaires terriens et les marsupiaux.

bébé wallaby des rochers dans la poche de sa mère

Le nom scientifique du wallaby des rochers "Petrogale" signifie « chat des rochers ».

Le come-back des wallabies

Rencontre de deux éléments mythiques de l’Australie, la terre rouge des roches millénaires et les eaux indigo de l’océan. Ici, les températures excèdent souvent les 40 degrés pendant l’été. Nous sommes au cœur du bush, dans le Parc national de Kalbarri. 

En 2015, alors qu’on croyait l’espèce éteinte dans la région, un couple de wallabies des rochers est repéré. C’est encourageant mais bien évidemment insuffisant pour garantir la survie de l’espèce. En partenariat avec le gouvernement, nous décidons alors d’organiser la migration d’une colonie de kangourous en provenance de la région de Wheatbelt ("la ceinture céréalière"), où ils prospèrent, pour qu’ils tiennent compagnie aux deux tourtereaux aperçus furtivement. 

Plus les effectifs sont importants, plus la diversité génétique est abondante et donc, plus les populations sont résistantes aux maladies et au changement climatique

En 2016, 23 animaux sont acheminés, suivis de 24 autres, l’année suivante. Le 15 mai 2018, 25 marsupiaux supplémentaires sont convoyés, dont cinq sont originaires du parc national de Cape Range. Notre espoir est qu’ils repeuplent la zone car lorsque les colonies vivent éloignées les unes des autres dans des territoires très restreints, elles ne peuvent se rencontrer. Il en résulte des problèmes de consanguinité et une perte irréversible de la diversité génétique peu propice à la régénération de l’espèce.

Aujourd’hui, grâce aux 72 wallabies réintroduits, la population est stable. Pas d’autre translocation à l’horizon. Mais grâce aux colliers GPS dont les marsupiaux réintroduits ont été équipés et aux caméras pièges, capable de détecter le moindre mouvement, nous les gardons à l’œil. Sur le qui-vive pour la reconquête des falaises de Kalbarri par les wallabies !

Tous les Effet Panda

Les eucalyptus sont tués par la sécheresse près du lac Eucumbene en Nouvelle-Galles du Sud en Australie

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