Saumon atlantique (Salmo salar), juvénile, rivière Orkla, Norvège,
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07. mars 2018

Des bûcherons à la rescousse du saumon

Au Canada, avec le soutien financier du WWF, des bûcherons amateurs se mobilisent pour désobstruer les rivières entravées par des arbres abattus afin de permettre aux saumons de migrer de nouveau…

Baroudeurs en déroute

Une consommation en augmentation 

La consommation mondiale de saumon a triplé depuis les années 1980...

En règle générale, le saumon naît en eau douce, migre vers l’océan, puis retourne en rivière pour se reproduire. Ainsi, le saumon de l’Atlantique peut passer de l’eau douce à l’océan plusieurs fois. Le chemin parcouru par les saumons qui survivent à cette quête éperdue vers la reproduction est l’un des plus grands exploits de la nature.

Ils peuvent nager plusieurs centaines voire milliers de kilomètres pour retourner à l’endroit où ils sont nés. Mais ce périple n’est pas sans danger.

Barrages, microcentrales, ponts... les fleuves sont parsemés de toutes sortes d'embûches retardant ou empêchant la migration des saumons qui ont pourtant besoin de rejoindre leur fleuve d’origine pour se reproduire.

Ainsi beaucoup d'entre eux n'atteindront jamais les frayères, ce qui met en péril la régénération de l’espèce ! Particulièrement prisé, le saumon est l’une des espèces les plus consommées dans le monde. Au paléolithique, il était tellement abondant qu'on l'utilisait pour nourrir les cochons.

Aujourd'hui, les méthodes de pêche modernes et l'élevage commercial du saumon menacent la survie des espèces sauvages. En vingt ans, la population de saumon atlantique a été divisée par deux selon les estimations.

Saumon atlantique sauvage dans la rivière Alma au Canada

Promouvoir une pêche durable et bien gérée

Le WWF travaille également à protéger et à restaurer les rivières, les lacs et les cours d'eau qui forment l’habitat naturel des espèces comme le saumon.

Pour empêcher que ce poisson emblématique, et bien d’autres, ne disparaissent, le WWF riposte. L'organisation défend notamment ses positions auprès des groupes responsables de la gestion de la santé des océans, tels que l’Organisation pour la conservation du saumon de l'Atlantique nord (OCSAN).

Nous plaidons pour un contrôle plus efficace des saumons d’élevage afin de limiter les effets indésirables de la salmoniculture : rejets d’effluents, transmission de maladies et propagation de parasites.

Nous jouons un rôle clé dans la promotion du label de pêche durable MSC (Marine Stewardship Council) et le label d'aquaculture responsable ASC (Aquaculture Stewardship Council). Nous menons des campagnes de sensibilisation et des actions de plaidoyer pour convaincre pêcheurs, producteurs, transformateurs, revendeurs et consommateurs d’améliorer leurs pratiques et de choisir du poisson issu d’une production responsable.

En promulguant et améliorant les bonnes pratiques d’élevage, nous pouvons faire évoluer la filière. C’est pourquoi le WWF s’engage à travailler avec les acteurs pour renforcer les pratiques d’élevage du saumon et les encourager pour une meilleure gestion des pêches

Création de bandes tampons riveraines par une femme à l'aide d'une pelle, Canada
Femme travaillant pour la protection du saumon, Canada
Grizzli (Ursus arctos horribilis), se régalant de saumon dans une rivière à Mussel Inlet dans la forêt pluviale Great Bear, Canada

Bûcherons d’un jour, sauveteurs toujours

C’est donc à la sueur de leur front que les équipes enlèvent les arbres, replantent des végétaux pour prévenir le ruissellement et recréer l’ombre dont les poissons ont besoin.

Sur l’île de Vancouver, de nombreux troncs d’arbres, résidus de l’exploitation forestière locale, obstruent les cours d’eau, empêchant le saumon de frayer en amont. Mais ils sont déterminés à dégager le passage.

Ils, ce sont les membres de la CWFA (Central Westcoast Forest Society), une organisation qui restaure les bassins versants de la baie Clayoquot depuis plus de 20 ans, mais aussi les riverains appartenant à la Première Nation Toquaht, un peuple qui vit sur ce territoire depuis des millénaires. Grâce au Fonds de restauration du WWF, établi en partenariat avec Coca-Cola Canada, ils s’efforcent de réparer les dommages causés par des décennies d’exploitation forestière dans le bassin versant Cenatha.

Mais ici, pas question d’utiliser des grues pour déplacer les bûches, le sol serait endommagé. Un travail éreintant mais pas vain car cet automne, les saumons sont revenus ! Lorsqu’on sait qu’une seule femelle est capable de libérer 1000 à 5000 œufs, recréer les conditions adéquates peut souvent mener à de considérables revirements.

Et aujourd’hui, le vétéran de l’équipe se félicite de ce premier succès. Charles « Chuck » Mack est un Toquaht. Sur la trace de plusieurs jeunes hommes de sa communauté, il s’est d’abord trouvé un emploi dans l’industrie forestière. À cette époque, il n’existait pas beaucoup d’alternatives. Aujourd’hui, il est fier de manier la scie dans un tout autre but, celui de contribuer à restaurer les cours d’eau et les forêts, essentiels à son peuple.

Saumons rouges dans le Parc National Katmai

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