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20. janvier 2023

Le gypaète barbu se réinstalle dans le Vercors

C’est un heureux événement qui ne s’était pas produit depuis plus d’un siècle !
Un couple de gypaètes barbus a pondu des œufs dans le cirque d’Archiane,
quelques années après sa réintroduction dans le massif.

Le gypaète barbu se réinstalle dans le Vercors

Accusé à tort

L’oiseau est éradiqué des Alpes françaises en

C’est à sa barbe sombre en forme de brosse que le gypaète barbu doit son nom. Facilement reconnaissable à l’âge adulte, grâce à la couleur rouille de son plumage ventral, il est l’un des plus grands rapaces d’Europe. Chacune de ses plumes est ornée d’une raie blanche. Quant à ses yeux, colorés de trois cercles, un noir, un jaune et un rouge, ils lui donnent un air plutôt menaçant. 

Les malentendus à l’égard du vautour et la disparition de sa source d'alimentation principale ont conduit à l'extinction de l’oiseau dans l'espace alpin.

En effet, le gypaète ayant été aperçu survolant les massifs, un mouton entre ses serres, une réputation de « ravisseur d'agneau » lui est rapidement attribuée. Pourtant, comme tous les charognards, l’oiseau ne se nourrit que de cadavres d’animaux qu’il ramène dans son nid.

Dès 1875, la première loi sur la chasse qualifie le gypaète barbu d'espèce nuisible. L'État offre même des primes à ceux qui rapportent ses œufs ou sa dépouille… À cela vient s’ajouter l'extermination des ongulés sauvages, ses proies favorites.

Résultat : en 1920, l’oiseau est éradiqué des Alpes françaises.

Le gypaète barbu se réinstalle dans le Vercors

À la reconquête des Alpes

gypaètes barbus ont pris leur envol dans l’espace alpin, entre l’Autriche, la Suisse, l’Italie et la France en 2015.

Dès 1978, le WWF participe à la création du projet de réintroduction du gypaète barbu dans l'espace alpin.

Avec le soutien financier et stratégique du WWF, la Fondation Pro Gypaète et ses partenaires ont réussi, en un peu plus de 30 ans, à réintroduire cet oiseau dans les Alpes. Au menu : élevage de spécimens, remise en liberté, suivi des oiseaux relâchés et sensibilisation du public.

En 2015, quelques 212 gypaètes barbus ont pris leur envol dans l’espace alpin, entre l’Autriche, la Suisse, l’Italie et la France. Un grand nombre de ces rapaces sauvages se sont déjà reproduits avec succès. Actuellement, on recense 15 à 19 naissances par an.

Le gypaète barbu se réinstalle dans le Vercors
Le gypaète barbu se réinstalle dans le Vercors
Le gypaète barbu se réinstalle dans le Vercors

Une couvée historique

Un gypaète barbu est né sur les Hauts-Plateaux du Vercors, cela n'était plus arrivé depuis 150 ans.

Les ornithologues sont formels, il y a des signes qui ne trompent pas. Le nid, que les deux gypaètes ont patiemment construit, branche après branche, sur la falaise, a immédiatement mis la puce à l’oreille des experts. D’ordinaire, l‘oiseau est très solitaire. Lorsqu’on en aperçoit deux ensemble, durant une période relativement prolongée, c’est souvent le signe qu’un couple est en train de se former.

D’autant que d’autres indices sont venus confirmer leurs hypothèses, quelques mois plus tard. Au mois de février, les vautours n’étaient plus ensemble mais se relayaient constamment au-dessus du nid. Et puis… enfin, le grand jour est arrivé ! Un gypaète barbu est né sur les Hauts-Plateaux du Vercors, cela n'était plus arrivé depuis 150 ans. Il a été baptisé Ambane, du nom du roc où il a vu le jour, situé à Laval-d’Aix dans la Drôme. L’oisillon a pris son envol, sous le regard émerveillé des observateurs du Parc naturel Régional.

Depuis, le rapace semble en parfaite santé. Il s’est déjà émancipé, voguant vers de nouveaux horizons. Généralement, les jeunes vautours vont et viennent pendant trois ou quatre ans avant de revenir s’établir sur le territoire où ils sont nés. Ses parents, eux, sont restés dans le secteur. À partir du mois de septembre jusqu'en octobre, c'est la période de reproduction. Les spécialistes n’excluent donc pas une nouvelle naissance l'année prochaine.

En tant que charognard, le gypaète barbu assainit son habitat en éliminant d'éventuels germes pathogènes. Du fait de ce rôle sanitaire, son retour dans le Vercors, et plus largement dans les Alpes, constitue une victoire pour les hommes, comme pour la nature.

 

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