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09. septembre 2021

Le parc de la Salonga s’offre un répit

Bonne nouvelle pour le plus grand parc de République Démocratique du Congo. L’UNESCO vient de le retirer de sa liste du patrimoine mondial en péril car son état de conservation semble s'améliorer...

Un site en péril

Depuis 1999, le parc national de la Salonga figure sur la liste des sites du patrimoine mondial en péril.

D’une superficie de 36 000 km2, le parc national de la Salonga est considéré comme la plus grande réserve de forêt tropicale humide d’Afrique. Il a été créé en 1970 et classé au patrimoine mondial en 1984 en raison de son exceptionnelle biodiversité. Il abrite notamment des éléphants de forêt, des bonobos, des bongos, des pangolins géants et le paon du Congo, espèce endémique. Bien que gigantesque et difficile d’accès, on ne peut s’en approcher que par voie d’eau, la Salonga est menacée. Les espèces sauvages y ont largement décliné au cours des deux dernières décennies. 

En cause, les besoins grandissants des populations. L’augmentation de la demande en produits alimentaires dans les centres urbains jusqu'à Kinshasa, ont conduit à l’intensification des pratiques de chasse et de pêche. La pression exercée sur les ressources naturelles ne cesse de croître. Par ailleurs, le braconnage des éléphants, dopé par la montée en flèche du prix de l’ivoire sur les marchés internationaux, s’est accentué .En raison de l’insuffisance des capacités de gestion, de la corruption et du manque d’infrastructures, les autorités du parc et leurs partenaires ont beaucoup de difficulté à mener leur mission à bien. Depuis 1999, le parc national de la Salonga figure sur la liste des sites du patrimoine mondial en péril.

Vue aérienne de la rivière Luilaka au cœur du Parc National de Salonga, République Démocratique du Congo

Préserver notre héritage mondial

C'est le nombre de sites naturels et mixtes inscrits au Patrimoine mondial menacés par des activités industrielles néfastes : concessions pétrolière, surpêche, exploitation forestière illégale, surexploitation des ressources...

Le WWF travaille à Salonga depuis 2005, appuyant l'Institut congolais pour la conservation de la nature dans la gestion du parc et le développement avec les communautés locales de moyens de subsistance alternatifs au braconnage et aux pratiques de chasse et de pêche trop intensives. En 2016, le WWF a lancé la campagne Ensemble, protégeons notre patrimoine commun afin d’alerter sur les menaces pesant sur les sites de l’UNESCO, pourtant reconnus pour leur valeur universelle exceptionnelle, c’est-à-dire leur beauté naturelle, leur biodiversité, leurs caractéristiques géologiques et écologiques.
Selon le rapport Protéger les hommes en préservant la nature qui en a donné le coup d’envoi, 114 des 229 sites naturels et mixtes inscrits au Patrimoine mondial sont menacés par des activités industrielles néfastes : concessions pétrolière, minière ou gazière, surpêche, exploitation forestière illégale, surexploitation des ressources en eau, infrastructures de transport ou de tourisme... 
Cette campagne a déjà permis de renforcer l’application de la Convention du patrimoine mondial et a incité des entreprises à prendre des engagements concrets pour limiter les impacts de leurs activités sur les sites protégés et leurs alentours.

Un singe à queue rouge dans le parc du Salonga, en République démocratique du Congo
Des papillons sur le sol du parc du Salonga en République Démocratique du Congo

Le parc abrite une biodiversité exceptionnelle : on y trouve des éléphants de forêt, des bonobos, des bongos, des pangolins géants, et d'autres espèces endémiques.

La faune reprend son souffle

Au cœur du parc de la Salonga, les tourbières stockent environ trente milliards de tonnes de carbone. Protéger ces forêts, c’est aussi réguler le climat mondial. 

Chaque année, l'UNESCO met à jour sa liste du Patrimoine mondial qui recense des monuments et sites remarquables. Le changement climatique, les projets de développement et les conflits armés sont autant de menaces pour les biens classés qui rejoignent alors la liste du patrimoine mondial en péril. Intégrer cette dernière n’est pas une sanction mais un moyen d’aider les pays concernés à obtenir plus de financements internationaux et attirer davantage l'attention sur les pressions qui pèsent sur leurs sites. A l’inverse, lorsqu’un site ne figure plus sur la liste du patrimoine mondial en péril, c’est le signe que certaines menaces ont été écartées. En RDC, le parc de la Salonga, justement, vient d’en être retiré.

Lors d’une conférence de presse, organisée  à Kinshasa le 22 juillet dernier, le directeur général de l’Institut national pour la conservation de la nature, Cosma Wilungula, a évoqué les raisons qui ont motivé ce choix. D’abord, l’état de conservation de la plus grande réserve de forêt tropicale humide d’Afrique s’est amélioré. Le suivi régulier de la faune sauvage montre que les populations de bonobos demeurent stables malgré les pressions passées et que la population d’éléphants de forêt a lentement commencé à se reconstituer. Le braconnage semble avoir baissé. Les relations des communautés locales et des gestionnaires du parc se sont améliorées. Enfin, le projet d’exploitation pétrolière dans l’aire protégée a été annulé. 
Au cœur du parc de la Salonga, les tourbières — zones humides qui accueillent une grande biodiversité — stockent environ trente milliards de tonnes de carbone. Protéger ces forêts, c’est aussi réguler le climat mondial. Donc aider à la protection de l’humanité.

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