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14. juillet 2023

Le sort des requins s’améliore

Aujourd’hui, c’est aussi la journée mondiale des requins. L’occasion de célébrer une bonne nouvelle les concernant. Grâce à l’encadrement des pêcheries, les populations de squales ont augmenté dans l’Atlantique Nord-Ouest.

Entre fascination et crainte

Selon la liste rouge mondiale des espèces menacées dressée par l’Union internationale pour la conservation de la nature, environ 60 % des requins pélagiques sont actuellement en danger d’extinction.

Les Dents de la mer ont traumatisé des générations entières. Difficile pour ceux qui ont vu le film de Spielberg de se défaire de l’image du prédateur cruel aux dents acérées, assoiffé de sang et mangeur d’homme ! Au-delà de ce grand classique du cinéma, si le squale pâtit d’une aussi mauvaise réputation, c’est sans doute parce que ses attaques sont spectaculaires et de fait, très médiatisées. Pourtant, aujourd’hui c’est plutôt lui qui est menacé par les pratiques humaines et notamment par une pêche excessive. Le commerce de ses ailerons - ingrédient principal d’une soupe asiatique vendue à prix d’or - ne cesse de se développer.

Quand les requins sont capturés, on coupe leurs ailerons et on les rejette, amputés mais encore vivants, à la mer. Cette pratique, particulièrement cruelle, est appelée shark finning. Selon la liste rouge mondiale des espèces menacées dressée par l’Union internationale pour la conservation de la nature, environ 60 % des requins pélagiques sont actuellement en danger d’extinction.

Silhouette de Carcharhinus perezi ou requin de récif, Bahamas, Océan Atlantique

Réguler la pêche et le commerce

Avec le réseau TRAFFIC, le WWF s'efforce de réduire les pratiques illégales, non durables et non réglementées des pêcheries qui capturent des requins.

Avec le réseau TRAFFIC, au travers de l’initiative “Sharks : Restoring the Balance” (Requins : restaurer l’équilibre), nous nous efforçons de réduire les pratiques illégales, non durables et non réglementées des pêcheries qui capturent des requins. Nous cherchons notamment à obtenir l’interdiction de certains types de filets de pêche et œuvrons pour la régulation du commerce des ailerons de requin. Nous menons également des projets spécifiques pour développer l’écotourisme qui contribue à la survie de ces supers prédateurs dans leur environnement naturel.

Enfin, nous participons activement, depuis sa création, à toutes les sessions de la Conférence des Parties, pour faire entendre notre voix et appeler les États à faire preuve du courage politique nécessaire pour mettre fin au braconnage des espèces sauvages en dépit des intérêts financiers. Lors de la dernière session de la CITES*, des décisions salutaires ont été prises : 54 espèces de requins requiem et six espèces de requins marteaux ont été inscrites à l'Annexe II de la CITES. Cela signifie que si leurs stocks sont en danger, ces espèces ne peuvent plus être commercialisées !

*La CITES, Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, consiste à définir les règles qui encadreront, pour les prochaines années, le commerce des espèces sauvages dans le monde entier.

Ailerons de requins de recif à pointes noires (Carcharhinus melanopterus), Seychelles, Océan Indien
Requin bleu (Prionace glauca), Gansbaïa dans les eaux d'Afrique du Sud

Lueur d’espoir

S’il demeure fragile, compte tenu de la pression croissante exercée par la surpêche, ce redressement des effectifs est un bon présage pour les océans.

Dans une récente étude, des chercheurs affirment que la tendance au déclin des populations de requins dans l’Atlantique Nord-Ouest s’est inversée grâce à  l’amélioration de la gestion et de la conservation des pêches. Ces scientifiques apportent la preuve, chiffres à l’appui, que la mise en œuvre d’une bonne gouvernance, associée à des quotas de pêche établis selon des critères scientifiques, peut aider la vie aquatique à se rétablir. Concrètement, selon les auteurs de l’étude publiée dans la revue américaine PNAS, en Colombie-Britannique, les déclins ont été stoppés chez trois espèces et six espèces sur onze reconstituent actuellement leur population. Les chercheurs attribuent clairement ces augmentations d’effectifs à la mise en œuvre du Plan américain de gestion des pêches pour les requins de l’océan Atlantique, adopté il y a 30 ans. Ce dernier englobe, entre autres, une série d’obligations en matière de déclaration des prises, des quotas globaux et spécifiques aux espèces, ainsi que des interdictions de prises pour certaines espèces.

S’il demeure fragile, compte tenu de la pression croissante exercée par la surpêche, ce redressement des effectifs est un bon présage pour les océans. D’abord parce que les prélèvements excessifs de requins s’apparentent à un jeu de société risqué, le Jenga, dans lequel chacun retire progressivement les pièces d’une tour et les replace à son sommet… jusqu'à ce qu’elle finisse par perdre l’équilibre. Ensuite, parce que la présence de requins est garante d’écosystèmes prospères. Leur disparition priverait donc les communautés côtières de nombreux pays de moyens de subsistance, de nourriture mais aussi d'opportunités touristiques.

Tous les “Effet Panda”

Couple de requin-marteau halicorne (Sphyrna lewini), Galapagos

Ensemble, agissons

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