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02. juin 2023

Le woylie, de retour en Australie !

Ce mini-kangourou a failli disparaître mais grâce à un vaste programme de réintroduction national auquel le WWF s’est associé, l’animal reconquiert peu à peu son milieu originel…

Une véritable hécatombe

Caractérisée par une nature sauvage extrême, il y a peu de temps, la presqu’île abritait 29 espèces de mammifères. Aujourd’hui, il n’en subsiste plus que deux.

Au sud de l’Australie, la péninsule de Yorke forme une botte. Caractérisée par une nature sauvage extrême, il y a peu de temps, la presqu’île abritait 29 espèces de mammifères. Aujourd’hui, il n’en subsiste plus que deux. Si cela fait plusieurs décennies que le pays est confronté à cette crise d’extinction majeure, le rythme de disparition des espèces s’accélère. En cause, le développement d’une agriculture intensive, l’exploitation minière industrielle et l’introduction massive de prédateurs, notamment les chats et les renards. Les espèces locales, qui n’avaient jusqu’alors pas d’ennemis naturels, se sont soudainement retrouvées en compétition pour se nourrir, lorsqu’elles ne servaient pas elles-mêmes de nourriture aux intrus ! Ce fut le cas pour le Woylie, en français « La Bettongie à queue touffue », sorte de kangourou miniature. Au cours des 150 dernières années, la bettongie a été décimée et a disparu de la quasi-totalité de ce qui était, historiquement, son territoire, soit, tout de même, plus de 60 % de la principale île australienne

Une bettongie à queue touffue (Bettongia penicillata) dans le Zoo Monarto, Australie-Méridionale

Enrayer l'érosion de la nature

Une clôture infranchissable par les deux prédateurs ceinture désormais un périmètre de plus de 130 000 hectares au sein duquel les espèces sauvages indigènes sont à l’abri.

Protéger les espèces, c’est avant tout préserver leur habitat naturel. C’est pourquoi, au pays du kangourou, de l'ornithorynque et du koala, nous faisons barrage aux projets de développement qui empiètent sur leur espace vital. Nous menons également des campagnes de sensibilisation auprès des communautés riveraines pour leur faire prendre conscience des services écologiques rendus par les marsupiaux, et donc de la nécessité de s’impliquer dans leur protection. 

Face à la prolifération des chats et des renards, l’Australie a lancé un immense chantier auquel le WWF s’est associé. Une clôture infranchissable par les deux prédateurs ceinture désormais un périmètre de plus de 130 000 hectares au sein duquel les espèces sauvages indigènes sont à l’abri. Peu à peu, des espèces disparues sont réintroduites dans la zone.

Les eucalyptus sont tués par la sécheresse près du lac Eucumbene en Nouvelle-Galles du Sud en Australie
Plage de sable sur la cote près d'Albany, Australie occidentale - 2093811
Le lit d'une rivière complètement asséché en Tasmanie, Australie.

Lueur d'espoir

Depuis le mois d’août 2021, quelque 120 bettongies ont été relâchées dans le parc national Dhilba Guuranda-Innes à l’initiative des autorités locales et fédérales. 

Depuis le mois d’août 2021, quelque 120 bettongies ont été relâchées dans le parc national Dhilba Guuranda-Innes à l’initiative des autorités locales et fédérales. Le WWF a pris part à ce vaste programme de translocation visant à réintroduire des animaux dans leur milieu naturel pour permettre aux colonies existantes de s’étoffer. L’opération est toujours délicate et son succès n’est jamais garanti car une fois que les marsupiaux ont été remis en liberté, les scientifiques doivent encore s’assurer qu’ils parviennent bel et bien à se réhabituer à vivre dans un environnement naturel et à s’y reproduire.

Bonne nouvelle, cela semble être le cas ! Il y a quelques semaines, les équipes ont “capturé” 85 specimens dans la zone et constaté que 40% d’entre eux ne portaient pas de puce, contrairement aux woylies ayant été relâchés. Concrètement, cela signifie que les animaux sans marque d’identification sont nés à l’état sauvage ! Cerise sur le gâteau, sur les 45 femelles “prélevées”, 42 portaient des petits dans leur poche…

Le retour de l’espèce sur la péninsule de Yorke est une excellente nouvelle. Et pas seulement parce qu’il s’agit d’un adorable mammifère. En effet, ce marsupial très rare joue un rôle fondamental pour l’écosystème. En fouillant parmi les racines des arbres à la recherche de champignons souterrains, il renverse nos sols anciens, ce qui contribue à répandre des graines et des spores fongiques et favorise la croissance des plantes à fruits et à coques, ainsi que l’infiltration de l’eau. Chaque année, il ramasse jusqu’à quatre tonnes de terre, rendant ainsi de nombreux services écologiques à son milieu par inadvertance.

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