Deux enfants pêchant sur l'île de Nosy Komba (Madagascar)
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23. mars 2018

Un plan national pour sauver la pêcherie d’Ambaro

À Madagascar, reconnues pour leurs richesses sous-marines, les baies de la façade Ouest de la région de Diana bénéficient désormais d’un plan d’aménagement de la pêche pour la bonne gestion de leurs ressources halieutiques.

Une biodiversité à couper le souffle

La surpêche met en péril la sécurité alimentaire et à plus court terme, l’avenir des pêcheurs et les moyens de subsistance des communautés locales.

Madagascar est l'un des plus grands États insulaires au monde où s’épanouissent une faune et une flore uniques depuis des millénaires. L’île concentre 294 espèces d’oiseaux et 247 espèces d’amphibiens. Ses gigantesques baobabs, ses primates exceptionnels - comme les lémuriens - ou son patrimoine culturel riche font de Madagascar une île insolite.

Traversé par le tropique du Capricorne, ce territoire est un mélange d’influences africaines, indiennes et extrême-orientales qui propose des paysages variés et somptueux et une diversité biologique exceptionnelle, reconnue mondialement. La pêche est une des principales sources de revenus pour les populations locales de la Grande Île.

Mais sous la pression démographique, cette production s’intensifie, faisant place à des techniques de moins en moins vertueuses qui contribuent à la surexploitation des ressources halieutiques et à la destruction des habitats. Conjuguée aux effets du changement climatique, cette surpêche met en péril la sécurité alimentaire et à plus court terme, l’avenir des pêcheurs et les moyens de subsistance des communautés locales.

une mère lémurien et son petit enroulé sur son ventre, Madagascar
Tortues étoilées de Madagascar (Astrochelys radiata)
Allée des Baobabs près de Morondava (Madagascar)

Le WWF à Madagascar

Une action de longue date 

Présent à Madagascar depuis 1963, le WWF s’efforce de préserver l’exceptionnelle biodiversité du pays tout en gérant le capital naturel de manière durable au profit de l’environnement mais aussi des communautés locales qui en dépendent pour leur survie.

Le WWF agit en étroite collaboration avec les autorités du pays et les communautés locales. Pour mettre en œuvre sa vision (une biodiversité préservée et des ressources naturelles mieux gérées pour un développement soutenable du territoire au profit de tous), le WWF s’appuie sur les populations et les intègre dans les stratégies de conservation.

Il mène un programme de protection de la nature et de l’environnement centré sur plusieurs actions parmi lesquelles, la création d’aires protégées, la préservation des mangroves de la Manambolo, l’instauration de filières « poissons » et « crabes » durables et génératrices de revenus etc.

De manière plus générale, le WWF s’efforce de promouvoir une pêche plus soutenable en incitant les filières de la pêche et de l’aquaculture à opter pour des pratiques plus responsables, en travaillant à développer les Aires Marines Protégées (AMP) ou encore en accompagnant distributeurs et consommateurs de produits de la mer vers plus de durabilité.

La baie d’Ambaro a un plan pour sauver sa pêcherie

Ce plan porte donc également sur la lutte contre l’insécurité et le faible revenu des pêcheurs dans la zone.

Le ministère des Ressources Halieutiques et de la Pêche de Madagascar vient d’élaborer, de manière participative, un 3e Plan d’Aménagement des Pêcheries (PAP) après ceux de la Baie d’Antongil et de la région Melaky. Cette fois-ci, c’est la zone BATAN englobant les Baies d’Ampasindava, Tsimipaika, Ambaro et Nosy Be, mondialement reconnues pour leur biodiversité exceptionnelle, qui est concernée.

Face à la dégradation des mangroves et des récifs coralliens, l’objectif est de préserver les habitats sensibles et ainsi les services irremplaçables rendus par ces précieux écosystèmes. Ce plan renforce le suivi et le contrôle de la pêche pour une exploitation durable des ressources.

Pour les pêcheurs locaux, ce plan d’aménagement est très bien perçu car il pourrait contribuer à l’amélioration de leur niveau de vie. En retour, ils sont mis à contribution dans la gestion durable de leurs ressources marines. En effet, ils sont maintenant invités à rendre compte de leurs activités, ce qui devrait permettre un meilleur suivi des activités de pêche dans les baies et de lutter ainsi contre la pêche illicite, non déclarée et non règlementée (INN) qui, au-delà d’appauvrir les stocks, fausse la concurrence au détriment des pêcheurs honnêtes et affaiblit les communautés côtières du pays.

Site de restauration Benjavilo de la mangrove de Madagascar

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