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11. février 2023

Pour des rivières pleines de vie

Dans la baie de Bristol, en Alaska, la menace d’un projet d’extraction géant plane. Mais grâce à une coalition, dont le WWF fait partie, 18 000 hectares viennent d’être mis à l’abri, offrant un précieux répit aux hôtes de la région, le saumon en tête !

L’appât du gain

La baie de Bristol s’étend sur plus de

Tout près de la Sibérie, la baie de Bristol s’étend sur plus de 400 kilomètres de long, s’ouvrant à l'ouest sur la mer de Béring et se refermant au sud et à l'est sur la péninsule d'Alaska. Dans les années 1980, on y découvre des gisements d’or et de cuivre. Le projet d’un immense complexe minier avec un puits à ciel ouvert et des galeries souterraines émerge. Son nom : la mine Pebble. Les experts estiment que pas moins de 250 milliards d’Euros de minéraux pourraient être extraits du site en une vingtaine d’années. Mais les répercussions pourraient être catastrophiques sur la seule et unique industrie de la région, qui emploie près de 15 000 personnes : le saumon !

La mine serait construite à proximité des rivières où les poissons viennent se reproduire. Le risque que des métaux lourds et différents contaminants se glissent dans ces eaux est élevé. D’autre part, le projet prévoit la construction de structures de stockage massives pour les déchets toxiques, une centrale électrique de 250 mégawatts et un corridor de transport de 140 km. Un tel chantier menacerait plusieurs milliers d'hectares, impactant la population d'ours bruns la plus dense au monde et la vie de milliers de personnes...

Vue aérienne de la baie de Bristol en Alaska

Notre riposte

signatures à la pétition lancée pour arrêter ce projet nocif.

En 2011, les tribus locales se sont jointes aux pêcheurs commerciaux pour demander à l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) d'intervenir. Cette dernière, suite à une étude d’impact du projet sur l'environnement et l'économie locale, a décidé de protéger la zone. Mais en 2017, une nouvelle administration fédérale redonne le feu vert à la demande de permis de Pebble.

Une coalition de groupes autochtones, d'intérêts commerciaux et de pêche sportive, de fournisseurs de services touristiques et d'organisations non gouvernementales, dont le WWF, se forme alors pour protéger la baie de Bristol. Une pétition est lancée dans le monde entier pour appeler l’EPA à rejeter, une fois pour toutes, ce projet nocif ! À ce jour, près de 170 000 personnes l’ont signée et le géant minier Rio Tinto a annoncé qu’il se retirait du projet de la mine Pebble...

Vue aérienne de la baie de Bristol en Alaska
Vue aérienne de la baie de Bristol en Alaska
Vue aérienne de la baie de Bristol en Alaska

Une première victoire

sont conservés et permettent de protéger l'habitat du saumon.

Avec l’ensemble des membres de la coalition Bristol Bay Victory Challenge, nous récoltons aujourd’hui les premiers fruits de nos efforts. Nous venons de mettre en place une servitude de conservation de près de 18 000 hectares qui va permettre de protéger quatre des rivières les plus importantes au monde pour l’habitat du saumon.

De quoi s’agit-il ? D’une pratique en vigueur dans les pays anglo-saxons qui, via un acte juridique, permet à un propriétaire foncier de transférer volontairement une partie de ses droits de propriété à un tiers. L’objectif étant clairement la mise en défens juridique d'un paysage contre la construction ou son artificialisation. Un outil particulièrement efficace pour protéger des sites naturels et les services écologiques qu’ils rendent. Ces servitudes protégeront en permanence les terres appartenant à la Pedro Bay Corporation, une société autochtone de l'Alaska, et réduiront de moitié le tracé de la route que les promoteurs de Pebble Mine envisageaient pour relier la mine au port de la région de Cook Inlet.

Aujourd’hui, 85% de la population est opposée à la mine en Alaska. Au-delà de son impact environnemental, le projet est un non sens sur le plan financier : une société d'investissement de New York a publié une analyse démontrant clairement que Pebble n'était pas économiquement viable.

 

Tous les "Effet Panda"

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