Un ours polaire en Alaska
Retour
27. janvier 2017

Une nouvelle aire marine protégée au Canada

Victoire pour la biodiversité marine de l’ouest canadien. Le gouvernement fédéral du Canada a annoncé la création d’Anguniaqvia niqiqyuam, nouvelle zone protégée dans la mer de Beaufort.

Des écosystèmes sous pression

Le Canada possède le littoral le plus étendu au monde : 243 000 km de côte le long de trois océans, auxquels s'ajoutent 9500 km aux abords des Grands Lacs.

Le pays abrite donc des écosystèmes aussi riches que variés qu’il se doit de préserver à la fois pour les générations présentes et futures.
Un véritable challenge face à des pressions grandissantes. En effet, plus la densité démographique augmente sur la frange littorale, plus les pressions sur les écosystèmes et les espèces qu’elle abrite sont fortes.
Pollution, (dont 80 % provient des activités humaines terrestres), transport maritime de plus en plus dense, introduction d’espèces invasives, surexploitation des ressources halieutiques, dégradation, fragmentation et pertes d’habitats, cette anthropisation exacerbée par le changement climatique menace de détruire l'équilibre fragile des écosystèmes marins et des espèces qu’ils hébergent.

Pourtant, à ce jour, la superficie marine protégée représente moins de 0,5 % des eaux de la Colombie-Britannique, contre 12 % pour la superficie terrestre.

Etendre la superficie de protection des océans

Le WWF-Canada a contribué à la création de l’association Pacific Marine Analysis and Research Association (PacMARA), un réseau de chercheurs indépendants et interdisciplinaires qui s’efforce de développer une science de la mer afin de combler les nombreuses lacunes dans le domaine des écosystèmes marins et côtiers. Mais surtout, le WWF met tout en ouvre pour étendre la superficie de protection des océans.Il y a peu, une entente conclue avec Pêches et Océans Canada et le Conseil de la nation Haïda a permis de déboucher sur la création d’une aire protégée englobant le mont sous-marin Bowie – une zone unique de monts de mer issus de l’activité volcanique.
Pour le WWF, ces parcelles de mer et de littoral protégées en raison de leur importance écologique permettent de concilier préservation de la biodiversité marine et développement soutenable de l’économie.

Un beluga nage dans l'océan Pacifique
Un murre à bec épais (oiseau marin) sur les falaises de l'île St Paul en Alaska

La nouvelle AMP d’Anguniaqvia niqiqyuam

Le Canada s’est engagé à atteindre 5% de protection marine d’ici 2017 et 10% d’ici 2020.

Habitat arctique indispensable à la survie de nombreuses espèces marines, la baie Darnley accueille notamment de nombreux bélugas, des ours polaires, des corégones et des oiseaux de mer.
Or, c’est officiel, elle sera désormais protégée au profit des espèces et des communautés côtières qui dépendent de son bon état écologique pour subvenir à leurs besoins.
Ainsi, dans le périmètre de la nouvelle aire marine protégée de Anguniaqvia niqiqyuam, la pêche commerciale et l’exploration pétrolière, gazière et minière, autrement dit les activités humaines potentiellement nocives pour de nombreuses espèces marines et leurs habitats, seront interdites.

La création d’Anguniaqvia niqiqyuam est un pas en ce sens mais il faut faire vite car depuis 1970, les océans ont subi un déclin global de 36 % de leurs populations d’espèces.

2 ours polaires en caméra trap - fish eye

Les ours polaires (Ursus maritimus) sont parfois très curieux...