Le lynx boréal
Le lynx boréal : plus grand félin d'Europe
Mystérieux et invisible, le lynx est le plus grand félin d’Europe. Dès le crépuscule, le lynx parcourt silencieusement son territoire, seul. Ce n’est que pendant la période du rut, et au cours de l’élevage des jeunes que plusieurs animaux peuvent se côtoyer. Chasseur solitaire, il a un faible impact sur la faune sauvage et domestique. Pourtant on continue à le persécuter dans de nombreuses régions d’Europe.
Le lynx boréal est haut sur pattes. Il porte une fourrure épaisse et sa queue, courte, se termine par une touffe de poils noirs. La tête est encadrée de favoris et des pinceaux de poils - de 3 à 4 cm - se dressent à l’extrême pointe des oreilles.
Le lynx ne rugit pas mais ronronne comme un chat domestique. Sa fourrure tachetée de noir lui confère un mimétisme impressionnant et, quelle que soit la saison, il est difficile de le distinguer dans son milieu.
Animal solitaire vivant sur de grands espaces, le lynx est un chasseur nocturne qui n’a pas de gîte fixe. Durant la journée, il somnole au soleil sur des rochers en surplomb ou s’abrite du vent et de la pluie sous le couvert des arbres.
Exclusivement carnivore, il se nourrit essentiellement de proies qu’il a capturées lui même : chevreuils, chamois, petits rongeurs, mais aussi des insectes et des oiseaux. Capable de se cantonner pendant plusieurs jours sur quelques hectares, il peut au contraire parcourir plus de 10 km sans s'arrêter.
Félin menacé en Europe occidentale
Le lynx peut vivre aux côtés des humains à condition de ne pas être dérangé pendant ses activités de chasse et de reproduction. On estime la population européenne de lynx boréal à 9 500 individus. Comme elle est extrêmement morcelée, toute atteinte à chacun des noyaux relictuels de population risque encore de réduire son aire de répartition. Au cours des derniers siècles, le lynx boréal a été lourdement traqué, et a même été exterminé en certains endroits...
Infrastructures de transport mortelles
Les accidents routiers, autoroutiers et aussi ferroviaires sont les principales causes de mortalité du lynx en France. Dans l’étude ITTECOP (2012) qui a analysé la période de 1974 à 2008, on voit que les collisions routières sont responsables de près de 60% des cas de mortalité connus, toutes années confondues.
Ainsi, tous les ans depuis les années 2000, ce sont en moyenne 4 lynx qui sont victimes d’une collision. Aménager les voies de communication dangereuses pour les animaux est donc un enjeu important pour la conservation de cette espèce, mais également pour réduire les conséquences économiques et sociales de ces collisions.
Statut de conservation fragile
Outre les accidents routiers, il est actuellement difficile de connaître les impacts relatifs aux autres - et nombreuses - causes de disparition. Tir accidentel d’un individu au cours de battues de chasse, maladies, mais aussi braconnage sont importants mais le nombre de victimes reste très difficile à estimer car on ne retrouve pas toujours les carcasses pour les expertiser.
Il est vrai que le lynx n’a pas que des amis. Les chasseurs le considèrent souvent comme un concurrent, car il se nourrit beaucoup d'ongulés. Les éleveurs, quant à eux, sont obligés de mettre en oeuvre des mesures pour protéger leurs troupeaux des attaques du félin (chiens de protection, abris nocturnes, clôtures électriques). On estime les attaques de troupeaux domestiques à entre 50 et 100 par an.
Que fait le WWF pour le lynx boréal ?
La population de lynx en France reste très vulnérable et des actions concertées et amplifiées doivent être menées dans notre pays pour que d’ici 2020 le lynx recouvre un statut favorable de conservation.
Le WWF France s’est mobilisé depuis 2018 pour aboutir à l’élaboration d’un plan de conservation du lynx en partenariat avec la Société Française pour l'Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM). L'association a piloté la concertation et la rédaction du Plan d’Actions pour la Conservation du Lynx boréal (Lynx lynx) en France et son résumé présentant 21 propositions à mettre en œuvre par l’État dans le cadre d’un PNA pour la conservation du Lynx boréal en France. Ces documents sont le résultat d’un travail approfondi de synthèse des connaissances, d’analyse, d’entretiens et de concertation avec divers acteurs impliqués dans la problématique de conservation du lynx boréal en France qui s’est déroulé durant quatorze mois. Une première étape qui permettra de dérouler toutes les actions les plus urgentes et les plus significatives !
Le lynx ne connaissant pas les frontières d’autres projets sont engagés à la fois pour faciliter sa circulation entre les pays d’Europe centrale et restaurer son aire de répartition dans les Vosges du Nord. 50 lynx vivent actuellement dans les forêts du triangle frontalier constitué par la Bavière, la République tchèque et l'Autriche, formant une seule sous-population strictement protégée. En collaboration avec dix partenaires, le WWF Allemagne est engagé dans la gestion transfrontalière des félins dans un projet nommé 3Lynx financé par l'UE. Les pays participants au projet développent un système de suivi complet et échangent des données sur les différentes régions. De plus, les partenaires impliquent activement les autorités régionales de conservation de la nature, les chasseurs, les forestiers et les municipalités dans le dialogue. Les découvertes scientifiques ainsi que l'expérience acquise servent de base au développement de stratégies communes.
Bonnes nouvelles du réseau
Parce que notre travail n'est jamais vraiment terminé, on peut parfois oublier de célébrer nos victoires. Pourtant, quel que soit le projet, chaque avancée, même infime, demeure essentielle. C'est pourquoi nous prenons le temps de s’attarder sur une bonne nouvelle, un succès, un répit, pour mieux reprendre le combat ensuite.
Agissez avec le WWF
Chacun d’entre nous peut se mobiliser et agir au côté du WWF pour faire face au plus grand défi de notre siècle. La sauvegarde des espèces et des espaces menacés ne se fera pas sans votre aide. Ensemble nous sommes la solution !