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02. novembre 2021 — Communiqué de presse

COP26 : le WWF appelle l’UE à bannir d’urgence la déforestation liée à ses importations

En s’associant à l’initiative de 100 gouvernements réunis à la COP26, les Etats européens s’engagent à nouveau à mettre un terme à la déforestation. Un engagement financier bienvenu de 12 milliards de dollars qui doit enfin décider les États de l’Union européenne à bannir la déforestation associée à leurs importations.

Les forêts, premières alliées dans le combat pour le climat

C'est le nombre de dollars d’investissements privés promis par plus de 100 dirigeants pour protéger et restaurer les forêts lors de cette COP26. 

La nature est notre première alliée dans la lutte contre le réchauffement climatique, et les gouvernements réunis à Glasgow commencent à le prendre en compte : plus de 100 dirigeants s’engagent à enrayer, avant 2030, le recul des forêts et la dégradation des terres, et promettent de mobiliser pour ce faire 12 milliards de dollars de financements publics et plus de 7 milliards d’investissements privés pour protéger et restaurer les forêts. 
 
Alors que le secrétaire général des Nations Unies rappelait, ce 1er novembre, à la tribune de la COP26 que certaines parties de l’Amazonie émettent désormais davantage de CO2 qu’elles n’en absorbent, le WWF accueille cette remobilisation pour enrayer le recul des forêts, tout en appelant les états à l’opérer dès maintenant chez eux. La déforestation émet 12 % des émissions anthropiques de gaz à effet de serre et assume une responsabilité de premier rang dans l’effondrement de la biodiversité : 80 % des espèces d’oiseaux et de mammifères menacées sont exposées à la dégradation de leur habitat.

Les Etats européens ont à nouveau signé, ils doivent maintenant agir

Deuxième importateur mondial de déforestation tropicale derrière la Chine et devant les Etats-Unis, notre consommation provoque la destruction de forêts tropicales et de zones humides en Amérique du Sud, en Asie du Sud-est ou encore en Afrique centrale.

Réunis à Marseille pour le Congrès de la nature, les membres de l’UICN ont récemment rappelé l’urgence pour les Etats à agir en particulier en Europe sur le front des forêts, notamment en protégeant les derniers vestiges des vieilles forêts d’Europe et en luttant contre la déforestation importée. 
 
L’Union européenne a une responsabilité majeure dans la situation actuelle. Deuxième importateur mondial de déforestation tropicale derrière la Chine et devant les Etats-Unis,  notre consommation de produits alimentaires, cosmétiques et carburants provoque la destruction de forêts tropicales et de zones humides en Amérique du Sud, en Asie du Sud-est ou encore en Afrique centrale

Alors que le commissaire européen à l’environnement Sinkevicius s’exprimera ce 2 novembre à la COP26, la Commission européenne présentera dans deux semaines une proposition législative qui doit permettre d’éliminer sa contribution au recul des forêts et à la dégradation des écosystèmes à l’étranger. Le WWF appelle l’Union européenne et ses États membres à faire de ce texte une loi ambitieuse et contraignante, qui garantisse aux citoyens européens que leur consommation ne contribue plus à la destruction des forêts, des prairies et des savanes à l’étranger. 

Nous appelons la Commission européenne à proposer d’ici deux semaines une loi forte pour garantir que notre consommation ne participe pas à la destruction de forêts, de savanes ou de zones humides.

Pierre Cannet, Directeur du plaidoyer au WWF France

Pierre Cannet, Directeur du plaidoyer et des campagnes du WWF France : 
 
« Si rien n’est fait de plus contre la déforestation, les enfants d’aujourd’hui connaîtront une Planète sans forêts tropicales. Les Etats européens viennent de signer un énième engagement à lutter contre la déforestation, ils doivent maintenant le mettre en œuvre concrètement. L'UE est le deuxième plus grand importateur mondial de produits liés à la déforestation tropicale : il est donc urgent de  vider nos rayons de produits qui détruisent la nature et le climat. Nous appelons la Commission européenne à proposer d’ici deux semaines une loi forte pour garantir que notre consommation ne participe pas à la destruction de forêts, de savanes ou de zones humides. C’est notre assurance vie, pour la biodiversité et le climat. »