Retour
18. juillet 2018 — Communiqué de presse

Loi mobilité : le WWF France appelle le gouvernement à passer à la vitesse supérieure pour une mobilité plus propre

A quelques jours des annonces des ministres Elisabeth Borne et Nicolas Hulot le 20 juillet sur le projet de loi d’orientation sur les mobilités, le WWF France appelle l’exécutif à mettre en œuvre ses engagements climatiques et à engager l’ensemble des acteurs dans la transition vers des formes de mobilité plus durables.

Changeons nos modes de transport !

"La France accuse un retard considérable, alors que les Français soutiennent massivement un changement de cap vers plus de vélo et d’alternatives à la voiture individuelle fossile.
C'est maintenant au gouvernement de mettre en œuvre cette transition, à travers un Plan Vélo à la hauteur des enjeux."

Pierre Cannet, Directeur du plaidoyer au WWF France

Alors que le transport représente 60% de l’empreinte écologique de la France, un tiers de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) et le seul secteur dont les émissions ont augmenté de plus de 10% au cours des 25 dernières années, l’action dans ce secteur est essentielle pour faire avancer la transition écologique de la France.
 
Pour pouvoir respecter les objectifs de son Plan Climat, le gouvernement doit s’attaquer aux réductions d’émissions du secteur des transports à travers des mesures et des moyens financiers adéquats.

Il s’agit concrètement de revoir notre approche à la mobilité, en se déplaçant moins, mieux et autrement, pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Un homme utilise un vélo partagé en ville pour se déplacer, Paris, France

D'après une étude de l'IFOP pour le WWF France, 83% des Français souhaitent que l'on accorde plus de place au vélo en ville.

Pour le WWF France, cette transition passe notamment par une série de mesures phares :

Emmener les collectivités à établir des zones à faibles émissions et des plans de mobilité neutres en carbone

Face à l’urgence de retrouver un air sain en ville, le WWF France demande :

  • une généralisation ambitieuse des « zones à faibles émissions » et la création de « zones à très faibles émissions » d’ici 2025, dans les agglomérations les plus polluées, où les véhicules diesel et essence seront interdits à la circulation.
  • l’intégration de la neutralité carbone comme objectif structurant des plans de mobilité élaborés par les Autorités organisatrices de la mobilité (AOM), qui couvriront bientôt l’ensemble du territoire national. 

Proposer aux citoyens des nouvelles façons de se déplacer

Selon un sondage mené par l’IFOP pour le WWF France en juin 2018, 83% des Français sont favorables à une augmentation de la place accordée au vélo en ville. Or aujourd’hui, en l’absence de budget national dédié au vélo, seulement 3% des Français se déplacent à vélo, contre près d’un quart des danois et un tiers des hollandais, dont les gouvernements ont investi depuis des années en moyenne 4€ par habitant par an pour le vélo.
 
Le WWF France demande à l'État de rejoindre la dynamique de certains territoires tels que Strasbourg, Grenoble, et plus récemment Bordeaux et Rouen, en mettant en place un Fonds national vélo à hauteur de 200M€/an, soit 3€/hab/an.

Promouvoir des nouvelles façons de se déplacer, c’est aussi élargir les aides actuelles à des modes et usages alternatifs à la voiture individuelle, comme par exemple la prime à la conversion.
 
Le WWF France demande d’élargir cette aide financière à d’autres modes et usages de déplacement (transport en commun, vélo, autopartage…) permettant ainsi d’accélérer le retrait des véhicules les plus polluants, tout en orientant les citoyens vers des modes plus propres et plus adaptés à leurs besoins. 

Emmener les entreprises à mettre en place l'indemnité kilométrique vélo et à renouveler leurs flottes

Dans les entreprises où l'indemnité kilométrique vélo a été mise en place, le nombre de cyclistes a doublé en un an. Permettant aux salariés d’être indemnisés par leur employeur pour leurs déplacements domicile-travail effectués à vélo, l’IKV a déjà prouvé son efficacité, mais aussi ses bénéfices pour l’entreprise : hausse de la productivité des salariés grâce à une amélioration de la qualité de vie au travail et à la réduction de l’absentéisme (environ 15% d’arrêts maladie en moins pour un salarié cycliste).
 
Le WWF France appelle alors le gouvernement à associer les entreprises à la transition en rendant l’IKV accessible à tous, à hauteur de 35€/salarié par mois, et cumulable sous conditions, avec le remboursement des transports en commun.
Si les entreprises représentent désormais plus de la moitié des achats de véhicules légers en France, le taux de vente de diesels reste largement majoritaire (plus de 80%) et celui des véhicules électriques encore anecdotique.

Le WWF France soutient la mise en place d’objectifs ambitieux d’achat de véhicules à très faibles émissions dans le renouvellement des flottes privées, à l’instar des seuils déjà imposés pour l’Etat et les collectivités. Il invite les entreprises à prendre également leur part de responsabilité, à travers de tels renouvellements et d’aller plus loin en remplaçant les voitures de fonction par des offres de mobilité multimodale.