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06. septembre 2021 — Communiqué de presse

Dans un nouveau rapport, le WWF révèle que le coût réel du plastique est 10 fois plus élevé que son coût de production

Dans un nouveau rapport intitulé « Plastiques : le coût pour la société, l'environnement et l'économie », le WWF dévoile le coût économique sur l’ensemble du cycle de vie du plastique. La gestion plastique produite sur la seule année 2019 aura coûté à la société l’équivalent du PIB de l’Inde, soit 3 700 milliards de dollars. A quelques heures d’une réunion de décideurs au Congrès mondial de la nature (UICN) sur ces enjeux, le WWF appelle la France à soutenir au plus haut-niveau l’adoption d’un traité international de lutte contre la pollution plastique.

Le déversement annuel de déchets plastiques dans les océans pourrait tripler d’ici 2040

Chaque kilo de plastique nous coûte aujourd’hui 10 fois plus cher à gérer qu’à fabriquer.

Si nous ne parvenons pas à reconnaître et prendre en compte le véritable coût économique et social du plastique, celui-ci risque d’augmenter encore d’ici 2040. Selon le rapport, la production de plastiques pourrait doubler d’ici là et le déversement annuel de déchets plastiques dans les océans pourrait tripler pour atteindre 29 millions de tonnes, contre déjà 11 millions en 2019. Cela porterait le stock total de plastique dans l'océan à 600 millions de tonnes en 2040. Enfin, les émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant du cycle de vie des plastiques pourraient représenter à cet horizon jusqu'à 20 % de l'ensemble du bilan carbone mondial, accélérant ainsi la crise climatique.

Pierre Cannet, Directeur du Plaidoyer du WWF France rappelle : « La pollution plastique est en train d’étouffer nos océans. Ce sont 600 000 tonnes de déchets déversés chaque année en Méditerranée ! Et chaque kilo de plastique nous coûte aujourd’hui 10 fois plus cher à gérer qu’à fabriquer. Face à ce coût caché du plastique, il est urgent d’enrayer cette crise de la pollution plastique, pour la nature et pour la société. Or cette crise est encore hors des écrans radars de gouvernance. En plein congrès mondial de la Nature à Marseille, nous appelons la France à soutenir la préparation d’un traité international contre la pollution plastique efficace et chiffré. »

Un objet en plastique retrouvé sur une plage à Watamu (Kenya)

Si rien n’est fait, la gestion du plastique produit chaque année coûtera bientôt plus de 7 000 milliards de dollars

Le rapport du WWF montre également que sans efforts de la communauté internationale pour enrayer la production croissante de plastique et les coûts qu’elle engendre sur l’ensemble de son cycle de vie, le coût du plastique produit chaque année représentera bientôt 7 100 milliards de dollars, soit plus de l’équivalent du PIB de l’Allemagne, de l’Australie et du Canada réunis. Aujourd’hui déjà, le coût du plastique pour la société, pour l'environnement et pour l'économie est 10 fois plus élevé que son coût de production.

Face à des décisions désordonnées et insuffisantes, le WWF appelle à l’adoption d’un traité mondial contre la pollution plastique

En plein Congrès mondial pour la nature de l'UICN et en vue de la cinquième session de l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement (ANUE 5.2) en février 2022, ce constat alarmant qui touche toutes les régions du monde rappelle la nécessité de déployer une solution internationale pour lutter contre la pollution plastique. Une dynamique est enclenchée vers la conclusion d’un traité mondial contre la pollution plastique mais doit être concrétisée avec les deux millions de signatures de citoyens d’une pétition, le soutien de 75 entreprises et l’engagement d’une majorité d'États membres des Nations unies (119 pays). Pour en garantir l’efficacité, la France doit aussi soutenir ce traité et l’adopter avant 2025 qui dote la communauté internationale d’un objectif chiffré commun de réduction de la pollution plastique, de standards, de méthodologies et de métriques harmonisés ainsi que d’engagements nationaux adaptés.

Marco Lambertini, Directeur Général du WWF International déclare : « C'est la première fois que nous assistons à une évaluation aussi claire des coûts non comptabilisés que la pollution plastique impose à la société. Et il s'agit d'un fardeau beaucoup trop lourd à porter, autant pour la société que pour l'environnement. La crise de la pollution plastique ne montre aucun signe de ralentissement, mais l'engagement à la combattre a atteint un niveau sans précédent. Nous avons besoin d'un traité des Nations unies sur la pollution plastique qui réunisse les gouvernements, les entreprises et les consommateurs autour d'objectifs clairs en matière de réduction, de collecte, de recyclage et d'alternatives durables pour mettre fin aux fuites de plastique dans l'environnement d'ici à 2030. »