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09. juin 2025 — Communiqué de presse

Protection des océans : des annonces prometteuses… mais des zones protégées pas si « fortes » que ça

Le Gouvernement français vient d’annoncer une avancée importante pour la protection de nos océans: d’ici fin 2026, 4% des eaux de l’Hexagone devraient être classées en « protection forte », contre seulement 0,1 % aujourd’hui. Un progrès indéniable, mais qui cache plusieurs limites.

Une protection "forte"... à la française

"Pour que la France soit à la hauteur d'un sommet international comme l'UNOC, elle doit s'engager à la hauteur des critères internationaux de la protection forte comme ceux de l'UICN"

Jean Burkard, directeur du plaidoyer du WWF France

Derrière ce bond en avant qu’il convient de saluer, il faut souligner que les zones de protection forte (ZPF) qui seront désignées d’ici fin 2026 seront d’une part les cœurs de parc et réserves naturelles nationales (RNN) qui étaient déjà tenues à ce saut qualitatif par le décret du 12 avril 2022 ; d’autre part de nouvelles ZPF ciblant les écosystèmes marins vulnérables (EMV) et où seules les pressions s’exerçant sur les habitats marins seront levées.  Il est souligné que cette protection se concentre sur les fonds marins et ne concerne pas la colonne d’eau - où il y a des enjeux importants à commencer par les captures accidentelles. Or le décret définissant les ZPF prévoit bien que toutes les pressions significatives doivent être traitées. Le fond et la colonne d’eau forment un écosystème, l’interdiction du chalutage de fond dans certaines zones est une avancée car elle reconnaît l’impact de cet engin, mais elle ne suffit pas.

Cette caractéristique française de cultiver sa propre définition des ZPF s’éloigne de la définition stricte de l’UICN et des recommandations du WWF pour qui il convient d’une part d’interdire strictement la pêche dans toute ZPF et d’exclure les pratiques de pêche les plus impactantes dans toutes les aires marines protégées (AMP) – en consultation avec les acteurs concernés.

Dans ce contexte, il faut saluer le passage, remarquable, de 20% de l’aire marine gérée de Polynésie française en protection stricte. Contrairement aux ZPF hexagonales, cette catégorie est claire : aucun prélèvement n’y est autorisé, ce qui garantit une réelle efficacité écologique.

"La France se félicite d'avoir atteint avec de l'avance les objectifs qu'elle s'était donnée pour la protection des océans alors qu'en fait elle est en retard sur la définition de cette protection. C'est d'autant plus regrettable que ce tour de passe-passe masque de réelles avancées, en particulier en Polynésie-Française. Pour que la France soit à la hauteur d'un sommet international comme l'UNOC, elle doit s'engager à la hauteur des critères internationaux de la protection forte comme ceux de l'UICN".  - Jean Burkard, directeur du plaidoyer du WWF France