Retour
13. mars 2020

Au Canada, le littoral fait peau neuve

Contre la marée plastique, ils sont de plus en plus nombreux à prendre part au grand nettoyage des côtes. Depuis le début de l’année, les canadiens ont déjà ramassé 99 kg de déchets !

Plastique ennemi

Plus de 75 % de tout le plastique produit depuis les années 2000 est aujourd'hui un déchet.

En 2050, il y aura plus de plastique dans l’océan que de poissons. C’est en tout cas ce qu’affirme une étude du Forum économique mondial et de la fondation Ellen McArthur, qui note que depuis la moitié du siècle dernier l’utilisation du plastique a été multipliée par 20.

Imaginez un monde de plastique où le vivant aurait cédé la place aux déchets, stigmates de nos modes de vie. Des flots de pailles, des pêches miraculeuses de gobelets, des épuisettes remplies de cotons tiges ou encore des marées d’emballage. Un cauchemar qui devient peu à peu réalité.

Chaque année, ce sont 8 millions de tonnes de plastique qui échouent dans nos océans. À l’échelle mondiale, environ 700 espèces aquatiques sont menacées par ce fléau, dont 17 % sont classées par l’UICN comme « menacées » ou « en danger critique d’extinction ». Les mammifères marins se retrouvent pris au piège, enchevêtrés dans des filets de pêche abandonnés ( on parle de filets fantômes ) ou dans des anneaux pour packs de canettes. Mais ce sont les micro-plastiques, des fragments de moins de 5 mm, qui ont le plus grand impact, allant jusqu’à contaminer notre air, notre eau et notre nourriture. Un être humain pourrait ingérer environ 5 grammes de plastique chaque semaine, soit l’équivalent de la quantité de micro-plastiques contenue dans une carte de crédit.

Vue aérienne du parc Stanley au Canada.

Le parc Stanley est un parc urbain de 404,9 hectares qui se situe à Vancouver au Canada.

Une nature sans plastique

Les cétacés ingèrent malgré eux le plastique présent dans les océans et les mers. 

Le WWF agit pour un monde sans plastique. Sensibilisation, expéditions scientifiques, plaidoyer : nous sommes sur tous les fronts !

Le 5 mars 2019, nous publions « Pollution plastique : à qui la faute ? », un rapport international pour alerter sur le niveau de pollution et appeler les dirigeants du monde entier à adopter un accord international contraignant. 

Durant tout l’été, le logo panda à l’étrave, notre bateau ambassadeur sillonne la Méditerranée pour faire barrage à la pollution plastique. Au programme : sensibilisation des vacanciers à la nécessité de préserver la grande bleue mais aussi biopsies des espèces marines… Le plastique menace les grands cétacés. Ils en ingèrent, s’y emmêlent et sont contaminés. Cela impacte notamment leur fertilité et développement. Grâce à ces études scientifiques nous nous faisons porte-parole de ces espèces pour préserver leur environnement. 

En parallèle, nous accompagnons les entreprises pour les aider à réduire leur consommation de plastique inutile.

Un sac plastique et un banc de poissons près d'un récif peu profond
Des déchets de plastique échoués sur la plage de Watamu (Kenya)
Une tortue à peine née se faufile à travers les déchets sur une plage de l'île Juani, Tanzanie

Le plastique dans les océans constitue une réelle menace pour les espèces qui y vivent.

Coup de propre sur les rivages canadiens

C'est le nombre d'opérations de nettoyage du littoral menées au Canada en 2019.

Tout commence en 1994. Préoccupés par la quantité de déchets qui s’amoncelle autour d’eux, des employés de l’aquarium de Vancouver se regroupent pour nettoyer les berges du parc Stanley. Un geste simple, spontané, qui donne bientôt naissance à une vaste opération de nettoyage aux quatre coins du pays. Chaque année, les canadiens sont de plus en plus nombreux à se mobiliser pour assainir leurs rivages, partant à la cueillette de pailles, de couverts et autres ustensiles jetables jonchant le littoral… Une véritable course contre la montre pour les collecter avant qu’ils ne se déversent dans les eaux et qu’ils ne viennent menacer la faune aquatique.

En 2018, près de 353 773 petits morceaux de plastiques ( inférieurs à 2,5 cm ) ont été collectés, ainsi que 49 633 bouchons de bouteille, 23 462 canettes ou encore 21 111 pailles. 

En 2019, tous les records ont été battus. Plus de 2 990 opérations de nettoyage ont été menées, 8 par jour en moyenne. Ce sont ainsi plus de 4 020 kilomètres de rivage qui ont été décrassés par 84 480 bénévoles.

Et l’année 2020 s’annonce bien car depuis le mois de janvier, 99 kg de déchets ont déjà été ramassés lors des 66 opérations initiées.

Le Grand nettoyage des rivages canadiens, dont le WWF Canada est désormais partenaire, constitue à ce jour l’un des plus vastes programmes d’action directe de conservation dans le pays. En engageant la population à restaurer elle-même le milieu qui lui est cher, il permet l’appropriation des enjeux de la pollution plastique. Mais surtout, l’initiative permet de démontrer qu’une action locale peut avoir un impact global !

Tortue verte (Chelonia mydas) avec un sac en plastique près de la tête dans la Grande barrière de corail (Australie)

Une nature sans plastique

Le plastique menace la survie des espèces sauvages et notre santé. Le Blue Panda se mobilise pour engager les gouvernements, les entreprises et les citoyens vers une nature sans plastiques d’ici 2030.