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22. septembre 2023

De la confrontation à la cohabitation

En Thaïlande, la menace de l’éléphant s’est muée en opportunité. Après qu’un pachyderme ait piétiné ses récoltes, une agricultrice est devenue guide touristique. Elle accompagne aujourd’hui les visiteurs à la rencontre de l’animal.

Une coexistence difficile

L’équation est simple à comprendre. Les populations humaines augmentent tandis que les surfaces d’habitats naturels rétrecissent.

Il faut compter près de deux ans pour faire pousser un ananas, deux longues années avant qu'il ne soit mûr, prêt à être récolté. Pour les hévéas, dont on extrait le latex, cela peut prendre jusqu’à six ans. On comprend mieux, dès lors, la colère des agriculteurs lorsqu’un animal sauvage détruit en quelques minutes à peine le fruit de plusieurs années de travail ! Une dure réalité à laquellle sont régulièrement exposés celles et ceux qui vivent autour du Parc national de Kui Buri qui concentre les plus grandes populations d'éléphants d'Asie de Thaïlande. L’équation est simple à comprendre. Les populations humaines augmentent tandis que les surfaces d’habitats naturels rétrecissent.

En Asie, l’expansion agricole contraint les éléphants à se déplacer sur des zones de plus en plus restreintes et, de fait, à rencontrer beaucoup plus fréquemment les humains. Emergeant subitement de la forêt, il n’est pas rare que les pachydermes dévastent des champs pour se nourrir, avec des conséquences souvent dramatiques : des gens qui perdent leurs récoltes, leur bétail et parfois leurs vies. Et aussi des animaux, déjà menacés ou en danger, qui se font tuer en représailles ou pour « éviter » de futurs conflits.

De la confrontation à la cohabitation - des elephants d'asie se baladent

Réconcilier l’homme avec la vie sauvage

Parfois intenses, les affrontements entre les hommes et les animaux constituent aujourd’hui l’une des principales menaces à la survie de nombreuses espèces animales. C’est pourquoi le WWF et ses partenaires développent des projets dans le monde entier qui visent à créer les conditions d’une cohabitation pacifique entre l'homme et l'animal.

Dans la région du Terai, au Népal, la restauration des couloirs biologiques dégradés facilite les mouvements saisonniers des pachydermes en leur évitant de traverser les habitations humaines. L’utilisation de dissuasifs à base de piment permet également de tenir les éléphants à distance des exploitations et des maisons.

Enfin, des campagnes de sensibilisation sont menées auprès des communautés locales pour leur faire prendre conscience du rôle essentiel de la faune sauvage dans le fonctionnement des écosystèmes, de sa valeur économique, ainsi que de son importance récréative, et donc, de la nécessité de la protéger.

De la confrontation à la cohabitation - deux elephants d'asie
De la confrontation à la cohabitation - elephants d'asie dans un champs de thé

Une perception nouvelle

Avant, je cherchais à éviter les éléphants à tout prix, je les fuyais constamment. 

Aujourd’hui, c’est tout le contraire. Je passe mon temps à les guetter, en espérant les croiser chaque jour”. 

D’abord, il y a eu la colère, une rage folle en découvrant le massacre de ses récoltes. Puis, une fois sa fureur retombée, Nichakan Pongsarikit a soudain changé de perspective. Et si les éléphants, jusqu’ici considérés comme ses ennemis, devenaient ses alliés? Si ces créatures majestueuses, au lieu de l’empêcher de subvenir à ses besoins devenaient, au contraire, le moyen de mieux gagner sa vie ? Et c’est ainsi qu’elle s’est formée au métier de guide, en complément de son activité d’agricultrice. Nichakan a acquis des connaissances fondamentales sur l’espèce, ses besoins, ses modes de vie et les menaces qui pèsent sur elle. Elle a aussi appris les rudiments de plusieurs langues étrangères pour pouvoir échanger avec les touristes grâce au soutien de la Kui Buri Conservation Association et du WWF Thaïlande.

Un véritable changement de paradigme ! 

Comme elle, d'autres agriculteurs dont les récoltes ont été endommagées ont su rebondir, innovant pour transformer le désastre en aubaine. Certains fabriquent désormais des objets souvenirs en lien avec les éléphants, voire même issus des éléphants, qu’ils vendent aux touristes. C’est le cas de ce papier artisanal, alternative à la déforestation, produit à partir de la bouse du pachyderme !

Éléphant d'Afrique (Loxodanta Africana)

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