En connexion avec les éléphants
Dans un parc national de Zambie, le WWF teste une nouvelle technologie sans fil pour suivre les éléphants. Moins contraignant pour les experts, comme pour les animaux, ce système devrait permettre d’optimiser la surveillance et donc la protection de l’emblématique pachyderme.
Pour approfondir le sujet :
ÉléphantUn colosse aux pieds d’argile
Environ 30 000 éléphants d’Afrique sont abattus chaque année pour leurs défenses.
L’éléphant d’Afrique est le plus grand animal terrestre au monde. Il peut peser jusqu’à 6 tonnes. Mais le pachyderme n’en demeure pas moins vulnérable pour autant.
En Asie, la demande d’ivoire pour la fabrication d’objets de décoration, de bijoux et de bibelots, articles de luxe symboles d’un certain statut social, est en train de pousser l’espèce au bord de l’extinction.
Environ 30 000 éléphants d’Afrique sont abattus chaque année pour leurs défenses, afin de satisfaire un insatiable appétit pour l’ivoire.
A cause de l’accroissement des populations humaines et de la baisse des surfaces d’habitats naturels, les hommes et les éléphants sont également de plus en plus en rivalité pour l’espace et la nourriture. Avec des conséquences souvent dramatiques : des personnes qui perdent leurs récoltes, leurs bétails et parfois la vie. Et aussi des animaux, déjà menacés ou en danger, tués par représailles ou pour « éviter » de futurs conflits.
Réconcilier l’homme avec la vie sauvage
Jusqu’ici, le WWF a accompagné plus de 35 villages répartis dans les quatre pays pour atténuer les conflits hommes-éléphants.
Le WWF met tout en œuvre pour atténuer les conflits hommes-éléphants.
Au Kenya, au Mozambique, en Tanzanie et en Zambie, nous aidons les communautés locales à mettre en place des mesures concrètes pour protéger leurs cultures et leurs propriétés et éviter ainsi que les pachydermes y causent des dégâts.
Jusqu’ici nous avons accompagné plus de 35 villages répartis dans les quatre pays. Il s’agit notamment de repousser les animaux en dispersant du piment ou du tabac près des cultures, d’installer des ruches comme barrières, d’avoir recours à des éléphants domestiqués pour conduire leurs homologues sauvages loin des champs ou encore d’utiliser des vuvuzelas, cornes au son particulièrement puissant.
Nous avons également créé des points d’eau alternatifs dédiés à la faune sauvage afin que cette dernière n’utilise plus les sources d’approvisionnement destinées aux hommes.
En parallèle, le WWF fournit également des équipements aux équipes de lutte anti-braconnage, leur dispense des formations et mène des actions de suivi scientifique pour surveiller notamment l’évolution des populations d’éléphants.
Un nouvel outil de suivi prometteur
Cette technologie devrait nous permettre de nous connecter avec les éléphants munis du dispositif toutes les cinq minutes tandis que les colliers GPS satellite traditionnels indiquent l’emplacement de leurs hôtes toutes les heures, au mieux.
Nous disposons désormais d’une nouvelle technologie de communication sans fil, similaire au Wi-Fi mais utilisant une gamme de fréquences différente, pour suivre les déplacements des éléphants en temps réel. Ce dispositif innovant est appelé LoRaWAN, acronyme de « Long-Range, Wide Area Network » qui signifie “Réseau étendu et longue portée”.
Actuellement en phase de test dans le parc national de Kafue, en Zambie, il suscite de nombreux espoirs chez les experts du WWF et leurs partenaires locaux. En effet, cette technologie devrait nous permettre de nous connecter avec les éléphants munis du dispositif toutes les cinq minutes tandis que les colliers GPS satellite traditionnels indiquent l’emplacement de leurs hôtes toutes les heures, au mieux.
Les piles qui alimentent ces nouveaux colliers ont une durée de vie d'environ sept ans, contre un à deux ans pour les colliers GPS traditionnels. Elles pèsent aussi moins lourd et réduisent donc l’inconfort pour les éléphants.
Grâce au collier, les jeunes éléphants peuvent commencer à expérimenter le retour à la liberté sans se mettre en danger.
Pour l’instant, ces nouveaux colliers sont testés dans le cadre d’un projet pilote bien précis. Dix jeunes éléphants ont été équipés et sont désormais étroitement surveillés. Il s’agit d’éléphanteaux recueillis par l’organisation Game Rangers International dont la mission est de porter secours aux animaux en détresse et de les relâcher progressivement dans la nature après leur avoir prodigué les soins nécessaires.
Les dix éléphants reviennent chaque soir au sein du centre de sauvetage mais la journée, grâce au collier, ils peuvent commencer à expérimenter le retour à la liberté sans se mettre en danger. Si l’un d’entre eux s’approche trop près d’une habitation ou d’une zone de culture, l’alerte est donnée aux gardes forestiers qui peuvent ainsi intervenir rapidement pour éviter un conflit avec les hommes.
Demain, si les premiers tests sont concluants, cette technologie sans fil pourrait trouver bien d’autres usages. Non seulement pour la conservation d’autres espèces emblématiques, comme les lions, mais aussi pour la surveillance des débits d’eau, la prévention des incendies ou encore l’anticipation des phénomènes météorologiques extrêmes…