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12. mai 2023

Ibis de Davison, ses effectifs s’envolent

L’oiseau d’eau le plus menacé d'Asie du Sud-Est voit sa population augmenter pour la quatrième année consécutive. En 2022, 792 spécimens ont été observés, soit une hausse de 5 % par rapport à 2021 !

Un volatile en péril

Le déclin de l’ibis de Davison est lié au recul de son habitat dû à l’agriculture intensive, à la chasse et aux multiples dérangements liés à la présence humaine.

Dans l’Egypte antique, l’ibis sacré était un animal vénéré. Emblème de Thot, Dieu des lettres et de la justice, il était déposé comme offrande dans les nécropoles de la vallée du Nil et permettaient au défunt d’obtenir les faveurs des dieux lors de son passage vers l’au-delà. 

Aujourd’hui, son proche parent, l’ibis de Davison ou ibis à épaulettes blanches (Pseudibis davisoni) niche en Asie du Sud-Est, près des étendues d'eau, au cœur de forêts dégagées ou de prairies peu boisées, sèches ou humides. Autrefois largement répandu de la Malaisie à l’Indonésie, ce grand oiseau, à la tête chauve et aux pattes rougeâtres, est désormais localisé dans les forêts sèches du Nord et de l'Est du Cambodge, et dans une moindre mesure à Bornéo.

Le déclin de l’ibis de Davison est principalement lié au recul de son habitat, sacrifié au profit de l’agriculture intensive et de la construction de barrages, mais aussi à la chasse et aux multiples dérangements liés à la présence humaine… au point que l’UICN l’a classé dans la catégorie des espèces en danger critique d’extinction.

Ibis de Davison

Atténuer les impacts de l’homme sur la nature

La période d'incubation d'un ibis de Davison dure environ 70 jours.

Comme ses voisins, le Laos, le Myanmar, la Thaïlande et le Vietnam, le Cambodge connaît un développement rapide. Ces cinq pays doivent trouver un équilibre entre les besoins croissants et la préservation des trésors naturels que renferme leur région. C’est pourquoi, depuis plusieurs décennies, le WWF soutient les efforts des gouvernements et travaille avec les entreprises et ONG partenaires pour protéger la biodiversité unique du Grand Mékong. 

Parmi les nombreux projets menés pour préserver les espèces emblématiques du pays, au Cambodge, nous travaillons avec les communautés locales pour sauver l'ibis de DavisonAu-delà des actions de sensibilisation sur la valeur de cette espèce et la nécessité de la protéger, nous avons initié un programme de protection des nids et de l'habitat de l’ibis.

L’initiative consiste à recruter des villageois pour veiller sur les nids pendant la période d'incubation qui dure environ 70 jours. La naissance de chaque poussin donne lieu à une prime supplémentaire. Un projet gagnant-gagnant puisque l’ibis de Davison attire les visteurs. En protégeant l’oiseau, on favorise un écotourisme fructueux pour la région.

Ibis de Davison

Un nouvel élan

Le travail du WWF et d’autres organisations semble porter ses fruits. 792 Ibis de Davison ont en effet été recensés en 2022, contre 755 en 2021.

Chaque année, les ibis de Davison sont recensés pendant la saison des pluies. Ce comptage systématique a été instauré en 2009, lorsque le ministère de l’Environnement cambodgien a pris conscience du déclin dramatique de l’espèce.

Les résultats du premier recensement étaient alarmants : seuls 310 ibis de Davison avaient été observés. Ce nombre a ensuite extraordinairement augmenté, atteignant un pic de 973 oiseaux en 2013. Mais l’embellie a été de courte durée car en 2018, la population a diminué de 47 % avec seulement 531 individus dénombrés. En cause, les nombreuses concessions forestières accordées par le gouvernement au cours de ces cinq années, au détriment de l’habitat de l'ibis.

Le pays a alors pris différentes mesures de conservation, comme la construction du parc national d’O’Yadav et la sensibilisation des communautés locales à la protection des zones de nidification et des dortoirs via des campagnes d’information. Le WWF et d’autres organisations ont pris part à ces initiatives qui, semble-t-il, commencent à porter leurs fruits.

En 2022, pour la quatrième année consécutive, les recensements révèlent une augmentation des effectifs. Les chiffres les plus élevés ont été enregistrés dans la réserve naturelle de Siem Pang (377) et dans la forêt inondée du Mékong (326). Au total, à l’échelle nationale, ce sont 792 Ibis de Davison qui ont été recensés, contre 755 en 2021.

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