Retour
14. octobre 2021

L'artificiel au secours du naturel

À Orlando, en Floride, des biologistes ont recueilli des colonies de coraux pour tenter de sauver l’espèce d'une mystérieuse maladie. L’objectif ? Les mettre à l’abri le temps de pouvoir les rendre à leur milieu naturel...

Des refuges indispensables

À ce jour, 20% des récifs coralliens mondiaux sont déjà morts et 25% sont gravement menacés.

Les récifs coralliens éblouissent par leur beauté naturelle. On les trouve partout, même là où on ne s’y attend pas. Ces dernières années, les scientifiques ont découvert des récifs coralliens au large de la Norvège, ainsi qu’à des profondeurs importantes en Méditerranée. La variété de la faune et de la flore qui les forment n’a rien à envier à celle des forêts tropicales d’Amazonie ou de Nouvelle-Guinée. Dédale d’habitats complexes, ils abritent, à eux-seuls, près de 35% de la vie marine, de la tortue de mer aux poissons de récif en passant par les 134 espèces de requins et de raies et la multitude d’algues marines, une faune et une flore abondantes y ont élu domicile.

Cette biodiversité est essentielle. À la fois source de revenus et de nourriture, elle rend des services indispensables à l’humanité. Dans bien des zones côtières, véritables brise-lames, les récifs coralliens constituent, par exemple, un rempart fondamental contre les phénomènes naturels violents, tels que les cyclones, les typhons ou les ouragans. Pourtant, aujourd’hui, ce milieu irremplaçable est en péril. Aux actions humaines directes – surpêche, remblaiement, défrichements, pollutions diverses, tourisme de masse – s’ajoutent les effets du réchauffement climatique. Ce dernier aggrave le phénomène de blanchissement du corail, soit le dépérissement de l’animal qui se traduit par une décoloration. On considère, à ce jour, que 20% des récifs coralliens mondiaux sont déjà morts et que 25% sont gravement menacés.

Coraux et poissons dans la réserve marine de Hol Chan à Bélize
Coraux et poissons présents dans la Grande Barrière de Corail en Australie
Etoile de mer (Asteroidea) au fond de l'eau dans la Grande Barrière de Corail

Les récifs abritent une nature sous-marine sauvage qui fournit des habitats et de la nourriture à des centaines d'espèces de poissons, de tortues marines et de requins.

Mettre les coraux à l'abri

Depuis 1970, le WWF se mobilise pour la protection des coraux en encourageant la création de nouvelles Aires Marines Protégées qui constituent l'une des méthodes les plus approuvées pour conserver le monde sous-marin.

Depuis les années 1970, nous nous mobilisons pour la protection des coraux. Nous encourageons la création de nouvelles Aires Marines Protégées qui constituent l'une des méthodes les plus approuvées pour conserver le monde sous-marin. L'intervention humaine et l’exploitation des ressources y sont strictement réglementées quand elles n’y sont pas complètement interdites.

En 2012, nous remportons une victoire significative : le gouvernement australien crée le plus grand réseau d'aires marines protégées du monde. Ce dernier couvre trois océans (Indien, Pacifique et austral) et leurs mers adjacentes, Arafura, Timor et Tusman. Deux ans plus tard, le gouvernement calédonien crée le Parc naturel de la mer de Corail, une Aire Marine Protégée géante de 1,3 million de km2. En termes de superficie, elle occupe la première place en France et la seconde à l’échelle mondiale après Hawaï ! En mai 2018, le WWF Pays Bas lance un projet de restauration inédit qui consiste à synthétiser des récifs de coraux, les imprimer en 3D et les immerger au fond de l’océan. L’objectif ? Recréer des habitats artificiels pour les poissons et les macro-invertébrés.
 

Les coraux prennent une teinte blanche lorsque les algues qui les recouvrent meurent, ceci dû au réchauffement climatique.

Un projet inédit

La première étape du programme a permis de sauver près de 2000 colonies de coraux. Selon les biologistes, 90% d’entre eux seraient morts s’ils étaient restés au fond de l’océan.

Depuis 2014, un mal mystérieux et hautement contagieux alarme les scientifiques. Il s’agit de la maladie de perte de tissu des coraux durs. Inexpliquée et pour l’instant, sans remède, elle se propage à une vitesse fulgurante dans la Mer des Caraïbes. Une petite lésion apparaît et peu à peu, le corail infecté est dépouillé de son tissu, ne laissant qu’un squelette mort. Certaines théories pointent du doigt le changement climatique et la hausse des températures, d’autres, des contaminants, tels que les eaux usées non traitées ou même la crème solaire. Mais à ce jour, personne n’a trouvé la solution pour éradiquer ce fléau.

Des îles Dry Tortugas jusqu'à la crique de Sainte Lucie, au nord de Miami, sur 600 km, près de la moitié des récifs coralliens a été décimée. En 2018, face au risque de disparition de plus de 20 des 45 espèces de coraux durs de la région, l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) et la commission de sauvegarde de la faune de Floride se mobilisent. Ensemble, elles lancent un projet inédit qui réunit rapidement des dizaines d'institutions publiques et privées. Il consiste à extraire les coraux encore intacts, c’est-à-dire, épargnés par la maladie, de leur milieu naturel, et à les mettre à l’abri, avant de les replacer dans leur habitat. De grands aquariums baignés de lumière artificielle dans lesquels ont été installés des roches et des poissons venus de l’océan, s’efforcent de reproduire le plus fidèlement possible les conditions de l’écosystème naturel. La première étape de ce programme original a permis de sauver près de 2000 colonies de coraux. Selon les biologistes, 90% d’entre eux seraient morts s’ils étaient restés au fond de l’océan.

Tous les Effet Panda

Coraux Nouvelle-Calédonie

Ensemble, agissons

Le WWF œuvre à la conservation des espèces menacées sur tous les continents. Aidez-nous à poursuivre nos actions au plus près du terrain.
Votre don est notre force.