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06. octobre 2023

Les rhinos d’Afrique reprennent du poil de la bête

Selon les chiffres récemment dévoilés par l’UICN, le nombre de rhinocéros a augmenté sur le continent africain. Une embellie que l’on doit avant tout aux programmes de conservation menés depuis dix ans.

Joyaux du patrimoine africain

En 2008, le nombre de rhinocéros braconnés explose, pour atteindre le chiffre record de 1349 en 2015.

Leurs cornes, désormais plus prisées que l’or ou la cocaïne, sont leur malédiction. Consommées tout simplement comme un symbole de richesse ou vendues au marché noir asiatique, on leur prête des vertus dans la guérison du cancer et comme aphrodisiaque.

Autrefois, les rhinocéros étaient très répandus, ils occupaient la majeure partie du continent africain. Mais la disparition de leur habitat naturel et le braconnage ont conduit à un déclin accéléré de leur population. En 1961, le journal britannique The Daily Mirror prédit la disparition du rhinocéros d’Afrique en raison de “la stupidité, la cupidité et la négligence des hommes”. En 1977, la CITES, Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées, interdit le commerce du rhinocéros. Entre 1990 et 2007, ce sont seulement 15 rhinocéros par an qui sont tués en moyenne en Afrique du Sud. Mais à partir de 2008, tout s’accélère, le nombre d’animaux braconnés explose pour atteindre le chiffre record de 1349 en 2015. La demande ne cesse de croître et les braconniers se font de plus en plus inventifs.

Effet panda - White rhinocéros

Mettre un terme au braconnage

Le WWF se mobilise depuis de nombreuses années dans la lutte contre le braconnage par le renforcement de la coopération internationale et par l’élaboration d’une base de données d’ADN pour confondre les braconniers.

Le WWF est l’une des toutes premières organisations à s’être engagée dans la lutte contre le braconnage des rhinocéros, luttant sur tous les fronts. D’abord, combattre le braconnage en s’attaquant à l’ensemble des acteurs de la filière : braconniers évidemment mais aussi intermédiaires, exportateurs, transporteurs et consommateurs. Le WWF lutte également contre les organisations criminelles, les fausses thérapies basées sur les soi-disant vertus de la corne de rhinocéros, la faiblesse des peines sanctionnant un commerce très lucratif. Pour ce faire, le WWF se mobilise pour faire appliquer la loi par le renforcement de la coopération internationale, l’élaboration d’une base de données d’ADN (pour confondre les braconniers), par une meilleure capacité d’action et par un contrôle renforcé aux frontières.

Le WWF travaille avec TRAFFIC pour enquêter, identifier et démanteler les réseaux responsables du braconnage et du commerce illégal de cornes de rhinocéros, ainsi que pour faire diminuer la demande.

Effet panda - rhinocéros in the jungle
Effet panda - Rhinocéros
Effet panda - two rhinocéros

Effectifs en hausse

La population mondiale des rhinocéros d’Afrique a grimpé timidement en 2022, augmentant de 5,2%, pour un total de 23 290 individus sur le continent.

Si l’on en croit les dernières données publiées par l’UICN à la fin du mois de septembre dernier, la population mondiale des rhinocéros d’Afrique serait en train de s’étoffer timidement. Fin 2022, celle-ci comptait 23 290 individus sur le continent, soit 5,2 % de plus qu'en 2021. Le nombre de rhinocéros noirs en Afrique a augmenté de 4,2 %, atteignant les 6 487 individus. Du côté des rhinocéros blancs, on constate une hausse de 5,6 % avec 16 803 spécimens. Une première depuis 2012

L’UICN attribue cette éclaircie à une combinaison d’initiatives de protection de l’espèce et cite notamment le projet de reproduction de rhinocéros blanc en captivité mené par l’ONG African Parks*, que le WWF soutient depuis 2007. 

C’est un soupir de soulagement car les rhinocéros, comme d’autres grands animaux d’Afrique, jouent un rôle écologique majeur. Paysagistes, ils façonnent littéralement les milieux naturels. En prenant des bains de boue dans les rares flaques présentes en brousse, ils entretiennent et préservent notamment les points d'eau. La prospérité des rhinocéros sauvages d’Afrique peut également contribuer aux moyens de subsistance et au bien-être des populations locales, en attirant des touristes du monde entier, en créant des opportunités d’emploi et en contribuant au développement économique.

Toutefois, il ne faut surtout pas baisser la garde car le braconnage, lui aussi, se porte bien

Selon l’UICN, au moins 561 rhinocéros ont été tués illégalement en Afrique en 2022. Un chiffre en hausse (501 tués en 2021 et 503 en 2020), même s’il est loin du pic atteint en 2015, pendant lequel 1349 rhinocéros africains avaient été braconnés.

Le WWF soutient l'ONG African Parks

*Le WWF soutient African Parks depuis 2007, dans le but de promouvoir le modèle de gestion des parcs africains à travers l'Afrique. Le WWF Belgique est devenu un partenaire financier stratégique en 2017, soutenant les parcs du Malawi et le parc national de Liuwa Plain. Le WWF Zambie contribue aux coûts de fonctionnement de base et aux projets de conservation dans le parc national de Liuwa Plain et dans les zones humides de Bangweulu, tandis que le WWF Pays-Bas apporte son soutien aux parcs zambiens et au parc national d'Odzala-Kokoua.

Rhinocéros noir (Diceros bicornis) et Piquebœuf à bec rouge (Buphagus erythrorhynchus), Parc national du lac Nakuru (Kenya)

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