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30. avril 2020

Longue vie au Kaka !

En Nouvelle Zélande, le nestor superbe, dit Kākā en māori, prospère. C’est à une politique de contrôle ambitieuse de ses prédateurs qu’on le doit.

En danger selon l’UICN

Le nestor superbe est menacé par la déforestation qui détruit son habitat et les prédateurs comme l'opossum et les guêpes qui saccagent les aliments du perroquet.

Espèce endémique de la Nouvelle Zélande, le nestor superbe est un grand perroquet de forêt qui passe la majeure partie de son temps à se camoufler dans les branches. Il joue un rôle primordial dans la pollinisation. On le reconnaît à son cri rauque, lancé du haut d’un hêtre ou depuis le feuillage coloré d’un Phornium. S’il ressemble à son cousin, le kéa, il est légèrement plus petit. Le plumage est majoritairement brun avec des zones écarlates sous les ailes. Il a aussi le tour des yeux jaune foncé.

Autrefois, les nestors superbes peuplaient toutes les forêts de l’île. Mais à partir des années 1930, à cause de la déforestation liée au développement de l’agriculture, le perroquet se fait de plus en plus rare. Aujourd’hui, ce sont ses prédateurs qui font peser sur lui la plus lourde menace. La guêpe dont le régime alimentaire se compose de gouttes de miel, le met préféré du perroquet. Mais l’opossum, surtout, espèce invasive importée d’Australie qui détruit les guis et les baies sauvages, autre source de nourriture particulièrement prisée par les nestors superbes. 

De nombreuses autres espèces locales, qui jusqu’alors avaient peu d’ennemis naturels, se sont soudainement retrouvées en compétition pour se nourrir, lorsqu’elles ne servaient pas elles-même de nourriture aux intrus ! Cela fait plus de 50 ans que la Nouvelle Zélande est confrontée à cette crise d’extinction majeure. Mais depuis peu, le rythme de disparition des espèces s’accélère.
 

Kākā de Nouvelle-Zélande

Voici à quoi ressemble le kākā, « Nestor meridionalis ».

Préserver les espèces autochtones

Une nécessité de transloquer le kākā

25 millions : c'est le nombre d'oiseaux tués par les espèces invasives comme les rats et les opossums, en Nouvelle-Zélande, chaque année.

Notre vision est celle d’un avenir où les espèces indigènes de la Nouvelle-Zélande prospèrent dans toute leur aire de répartition naturelle. Pour que cela ne reste pas un vœu pieux, nous travaillons de concert avec de nombreux acteurs : communautés locales, experts de la conservation, État et citoyens bénévoles. Nous apportons notamment une contribution humaine, technique et financière aux projets de translocation menés par le département de la conservation. Concrètement, il s’agit de déplacer des espèces autochtones, comme le kiwi, par exemple, dans des lieux sécurisés, autrement dit, de les mettre à l’abri des menaces qui pèsent sur eux pour qu’ils puissent se reproduire et restaurer ainsi leur population. Nous soutenons également l’État dans sa politique de contrôle des prédateurs

Selon le gouvernement néo-zélandais, les rats, opossums et hermines tuent chaque année 25 millions d’oiseaux et sont responsables de plus de 3 milliards de dollars de pertes pour l’agriculture locale. Véritable fléau pour la diversité locale, ces prédateurs répandent des maladies et dégradent les biotopes. Le pays a décidé de réagir et souhaite éradiquer ces espèces invasives d’ici 2050.

Montagne enneigée dans le fond avec des arbres au premier plan. Parc national de Fiordland - Nouvelle-Zélande
Oiseau Nestor kéa dans le parc national de Fiordland
Vue aérienne du Parc national de Fiorland - Nouvelle-Zélande.

Le nestor superbe ressemble à son cousin le nestor kéa (en haut à droite) et peut être vu jusqu'à 1 500 m d'altitude, dans les forêts de hêtres.

Quand les opossums ne sont pas là… les kaka dansent

C'est le nombre de kākā juvéniles vus dans la vallée d'Eglinton dans le Fiordland.

« Tiakina Ngā Manu ». Il s’agit du plus grand programme de lutte contre les espèces invasives prédatrices de l'histoire de la nouvelle Zélande. Des pièges ont d’abord été installés dans la baie d’Hawke afin de capturer les petits prédateurs et de contrôler ainsi leur prolifération. Puis, tous deux lancés en 2015, les projets « Taranaki Mounga » et « Cape to City » ont permis de sécuriser respectivement 34 000 et 26 000 hectares. Aujourd'hui, plus de 150 îles et 848 635 hectares de terres protégées sont vierges de tout mammifère invasif. Résultat, le kākā et d'autres oiseaux et espèces sauvages indigènes menacés gagnent du terrain.

De grandes nuées de kākā avec plus de 30 juvéniles ont été signalées dans la vallée d'Eglinton dans le Fiordland. Le ratio constaté équivaut à peu près à une femelle kākā pour 1,4 mâle, ce qui est également le signe d'une population en bonne santé.

Sans contrôle des prédateurs, de nombreuses kākā femelles auraient été tuées dans leurs nids, ce qui aurait renforcé le déséquilibre entre le nombre de mâles et de femelles et à terme, mis en péril la reproduction de l’espèce. Dans des régions où aucune régulation n’est effectuée sur les populations des espèces invasives, on a constaté un déséquilibre total avec une moyenne de 5,7 mâles pour une femelle. Limiter la propagation des espèces invasives semble donc indispensable pour préserver la faune locale
 

Tous les Effet Panda

Troupeau de zèbres (Equus burchellii), dans la Réserve Nationale Masai Mara (Kenya)

Ensemble, agissons

Pour mieux répondre à l'urgence écologique, le WWF France oeuvre à la sauvegarde des espèces emblématiques menacées.
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