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15. avril 2022

Pour les girafes, l’horizon s’éclaircit

En 7 ans, le nombre de girafes a augmenté de 20 %. Si ces chiffres prometteurs sont liés à l’optimisation des données de suivi, ils sont aussi le fruit des efforts de conservation menés depuis 2015.

Une extinction silencieuse

de la population de girafes nubiennes a disparu en Afrique de l'Est.

C’est aujourd’hui l’animal vivant le plus haut du monde. Dotée d’un cou étonnamment long, perchée sur d’immenses jambes, la girafe subjugue. 

En 2016, lorsque l’UICN décide de la classer parmi les espèces vulnérables sur sa liste rouge, la nouvelle est accueillie avec une relative surprise. D’abord parce que la précédente évaluation, en 2010, la considérait encore comme une « préoccupation mineure ». Ensuite parce que le gigantesque animal demeure plutôt répandu dans les parcs et les réserves, ce qui donne le sentiment d’une espèce encore abondante. 

Pourtant, en dehors des espaces protégés, les girafes sont en danger.  

En Afrique, leur nombre a diminué de 40 % entre 1985 et 2015. Sous la pression de la croissance démographique, leur habitat ne cesse de se fragmenter. Les animaux sont aussi tués pour leurs os, leur cervelle ou leurs queues, à qui l’on prête des vertus thérapeutiques contre le sida. Enfin, dans certains pays de leur aire de répartition, comme en République démocratique du Congo (RDC), les conflits armés favorisent le braconnage et mettent sérieusement à mal les efforts de conservation. En Afrique de l’Est, la girafe nubienne a vu sa population diminuer de 97 % ! 

Giraffa camelopardalis

Restaurer la biodiversité mondiale

Malgré tous les signaux que la planète s’évertue à nous envoyer, nous continuons à détruire le vivant. L’économie, dans son ensemble, exploite le capital naturel à un rythme qui excède les capacités d’absorption et de régénération des écosystèmes. Quant au rythme d’extinction des espèces, il est 100 à 1000 fois supérieur au rythme naturel

Depuis sa création, le WWF œuvre pour construire un monde où l’Homme puisse vivre en harmonie avec la nature

Tous les deux ans, nous publions notre Rapport Planète Vivante qui dresse un bilan de l’état de la planète, ainsi que des pressions humaines qui pèsent sur la biosphère afin d’alerter sur la nécessité de sauvegarder les espèces. L’objectif n’est pas de démoraliser l’opinion mais de la faire réagir en rappelant que si le constat est accablant, il est encore possible de réagir. Avec une feuille de route ambitieuse, nous pourrons inverser ces tendances dramatiques et tenter de restaurer la biodiversité mondiale.
 

Giraffa camelopardalis rothschildi

Lueur d’espoir

C’est une bonne nouvelle sur le front de la protection des espèces menacées. D’après la Giraffe Conservation Foundation, le nombre de girafes aurait augmenté de 20 % en Afrique depuis 2015. Une part de cette hausse est directement imputable aux nouvelles techniques de recensement, plus précises. Par le passé, les chercheurs suivaient généralement les populations de girafes sauvages en survolant par avion leurs aires de répartition, sous-estimant parfois le nombre total de ces herbivores au long cou, notamment dans certaines régions où ils se cachent sous les arbres et la végétation. Grâce à une nouvelle approche plus rigoureuse, basée sur des relevés photographiques, des programmes informatiques peuvent scanner les images et reconnaître les individus à partir du motif unique de leurs tâches.

Mais ces chiffres encourageants sont aussi le reflet d’une croissance authentique dans certaines régions, démontrant ainsi l’impact considérable des programmes de conservation sur le terrain. De nombreux efforts pour transférer ces animaux, notamment dans des réserves au Niger, au Tchad ou en Ouganda, ont dynamisé les effectifs de l’espèce. Dès 2015 par exemple, quinze girafes ont été déplacées vers le parc national du lac Mburo en Ouganda. Cette population compte désormais trente-sept girafes. La nouvelle étude estime également que la girafe du nord, l’espèce la plus menacée, compterait 5 900 individus contre 4 780 en 2015. Les girafes ne sont certes pas sorties d'affaires, mais la tendance à la hausse de leurs effectifs sur tout le continent suscite de l’espoir…

Tous les “Effet Panda”

Coucher de soleil sur la réserve de Selous en Tanzanie

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