Forêt dans le bassin du Congo
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15. décembre 2017

Un nouveau site Ramsar en République démocratique du Congo

D’une surface de près de 4,5 millions d’hectares – soit une étendue plus vaste que celle de la Suisse – le Bassin de la rivière Lufira, dans la République démocratique du Congo, est désormais déclaré zone humide d’importance internationale.

Une richesse sous-estimée

Les zones humides assurent une grande part de l’alimentation mondiale par la pêche, l'élevage, la chasse et l’agriculture.

Tantôt décrites comme les « reins du paysage » pour les fonctions qu’elles remplissent dans le cycle de l’eau, tantôt comme des « réservoirs biologiques » en raison de la diversité des espèces qu’elles abritent, les zones humides comptent parmi les écosystèmes les plus productifs de la Terre. L’abondance des formes de vie y est étonnante : plantes, insectes, crustacés, mollusques, amphibiens, reptiles, poissons, oiseaux, mammifères s’y alimentent et s’y reproduisent en nombre. Lorsqu’elles sont situées près du littoral, les zones humides participent également à l’atténuation des risques liés au changement climatique en diminuant les menaces liées à l’augmentation du niveau de la mer annoncée par les scientifiques. L’ensemble des zones humides d’un bassin agit comme une éponge, absorbant les écoulements via les forêts riveraines et plaines alluviales et en restituant les eaux en période de sécheresse.

Pourtant, l’opinion selon laquelle les zones humides ne sont autres que de la « place perdue » demeure répandue. Ignorant les services rendus par ces milieux indispensables, l’Homme les condamne peu à peu au profit de l’agriculture intensive, de l’industrie ou de l’urbanisation.

Partout dans le monde, les zones humides régressent. Leur surface a diminué de moitié depuis le début du 20e siècle !

Le WWF se mobilise

Dès la première décennie de son existence, le WWF s’est attaché à reconquérir ces milieux, sur les pas de Luc Hoffmann, l’un de ses fondateurs, à qui l’on doit notamment l’initiative qui a conduit à la signature de la convention de Ramsar.

Portrait de Luc Hoffmann

Depuis 1985, le WWF France poursuit son engagement pour la préservation des zones humides, que ce soit par le biais d’acquisitions foncières, par l’appui à des actions de gestion, de concertation ou de sensibilisation sur des sites emblématiques.

Du nom d’une petite ville du bord de la mer Caspienne, la convention de Ramsar, signée en 1971 et entrée en vigueur en 1975, marque le début d’une reconnaissance officielle de l’importance écologique des zones humides. L’inscription d’un site sur la liste Ramsar lui confère un statut international et, même si cette désignation n’entraine pas d’obligation pour le pays signataire, de fait, le prestige acquis favorise la mise en place de mesures de conservation.

A ce jour, plus de 2 000 sites Ramsar sont déclarés d'importance internationale dans 160 pays. Ces 20 dernières années, le WWF a soutenu, dans le cadre de Ramsar, la protection de plus de 105 millions d’hectares de zones humides dans le monde entier.

Forêt du Bassin du Congo

Une nouvelle zone humide protégée en RDC

Dans le Sud-Est de la République démocratique du Congo, le Bassin de la Lufira forme un réseau de rivières, de lacs, de terres inondables et de forêts marécageuses. Il englobe quatre zones protégées nationales et héberge une variété foisonnante d’animaux sauvages, parmi lesquelles de nombreuses espèces endémiques : 16 espèces d’oiseaux ,15 espèces de reptiles et au moins deux amphibiens endémiques. Le bassin de la Lufira est le seul biotope pour des mammifères rares comme le zèbre de Grant et le grand koudou, il abrite aussi des populations d’hippotragues noirs et d’antilopes rouannes.

Un de plus !

Avec le Bassin de la Lufira, la République démocratique du Congo compte désormais quatre zones humides d’importance internationale.

En raison de la richesse de ce biotope et des services irremplaçables qu’il rend aux communautés locales, le bassin de la Lufira est désormais inscrit sur la liste des zones humides d’importance internationale (Sites Ramsar).

Cette décision fait suite aux études conduites par le WWF avec l’appui de l’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international) et de la Coopération allemande et sous l’autorité de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN). Le pays rejoint un petit club de Parties contractantes à la Convention de Ramsar – Bolivie, Canada, Congo, Fédération de Russie et Tchad – qui ont plus de 100 000 km2 de leur territoire protégé au titre de la Convention de Ramsar.

Une partie importante du Bassin du Congo reste ainsi préservée, sa riche biodiversité est protégée et l’approvisionnement en eau, vital pour de nombreuses communautés, est assuré.

Parc national de Virunga (République démocratique du Congo)

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