Famille Baka près du village de Yenga, Cameroun

Préserver les forêts du bassin du Congo au service de la planète et des peuples autochtones

Le peuple Baka vit dans les forêts primaires du bassin du Congo depuis des milliers d’années. Avec la destruction et le pillage des forêts, ce sont à la fois leurs moyens de subsistance et les éléments fondamentaux de leur culture qui disparaissent.

Œuvrant au quotidien pour construire un monde où les humains vivent en harmonie avec la nature, le WWF a initié plusieurs projets pour la préservation du bassin du Congo, deuxième massif forestier de la planète, mettant l’accent sur le respect des peuples autochtones et s’efforçant de les soutenir. En effet, dans le cadre de ses projets de terrain et de ses multiples activités, le WWF suit des lignes directrices reposant sur la mise en œuvre des normes internationales de l’OIT concernant les peuples premiers.

A partir de juin 2019, le WWF a enrichi ses politiques sociales, d’un Cadre de sauvegardes environnementales et sociales qui doit être appliqué dans tous les paysages d’intervention du WWF, pour assurer le respect des populations autochtones et communautés locales et leur consentement libre, informé et préalable dans le cadre du travail de conservation mené sur le terrain.
 

Agir pour le dialogue entre communautés

En se concentrant sur la protection et l'utilisation durable des ressources naturelles du Bassin du Congo (qui couvre certains des pays les plus pauvres de la planète), le WWF cherche à garantir que les écosystèmes forestiers et d'eau douce de ce bassin continueront à être une source majeure d'amélioration des moyens de subsistance des communautés locales et des peuples autochtones de la région. Les efforts du WWF seraient vains sans le soutien de ces derniers (pour ne pas utiliser ici l'expression de "consentement libre, informé et préalable") et leur connaissance fondamentale des forêts tropicales.. 

Pourtant, au sein du bassin du Congo, les Baka vivent dans des Etats marqués par de longues années de guerre civile et caractérisés par une insécurité chronique et d’importants problèmes sociaux. Dans ce contexte difficile, les populations dites minoritaires comme les Baka sont parfois fragilisés politiquement, économiquement et socialement.

Le WWF a donc décidé de se mobiliser afin de promouvoir, à son échelle, le droit des peuples autochtones tout en protégeant leur patrimoine naturel. Le WWF contribue financièrement à ce projet à hauteur de 100 000 euros et a été à l’initiative de la création de la première communauté forestière autogérée par des Baka au Cameroun à proximité du parc national de Lobéké.

Dans le parc national de Lobéké, des zones dédiées à l’exploitation durable de produits forestiers tels que le miel, les champignons et les plantes médicinales, ont été créées et bénéficient aux populations Baka. Ce même type d'initiative est en cours de création pour les parcs de Boumba Bek, NKi et Campo-Ma’an.

Alphonse Ngniado, chargé de programme forêt WWF, s'entretient avec des membres de la population Baka à l'est du Cameroun

Des écogardes contre le braconnage

Une énorme pression subsiste toutefois sur les forêts du bassin du Congo pour répondre à la demande croissante de la population, notamment urbaine, en viande de brousse. Les forêts en dehors des zones protégées ont été quasiment vidées, privant les Baka de leurs moyens de subsistance dans leurs zones de chasse traditionnelle.

Parallèlement, la pression des activités de chasse augmente sur les zones protégées. C’est la raison pour laquelle le WWF cherche à mettre en œuvre, en collaboration avec les populations locales, une gestion responsable de la chasse dans les zones tampons autour de Dzanga-Sangha. Mais les actions de sensibilisation au respect de l’environnement et en faveur de l’acquisition de règles communautaires de gestion responsable de la chasse ne portent leurs fruits que lentement. Notamment à cause de braconniers sans scrupules qui vident les forêts pour alimenter le commerce illégal d'espèces sauvages, privant ainsi les populations de leurs moyens de subsistance.

Ainsi, dans sa contribution à la conservation des espèces sauvages protégées et des ressources naturelles, le WWF soutient les efforts d’application de la loi, notamment à travers le soutien aux éco-gardes. Le WWF s’efforce de désamorcer les tensions par la sensibilisation à l’environnement, l’information des populations locales et la formation professionnelle des écogardes. Par ailleurs, le WWF travaille avec l’ensemble des populations autour des aires protégées pour développer des alternatives de subsistance pour les populations locales :

  • Amélioration de l’agriculture ;
  • Un élevage ou une aquaculture ciblée ;
  • Gestion durable des forêts ;
  • Le développement de l’écotourisme.